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Chavez : un régime autoritaire ?

Publié le 31/08/2012

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2.3 Influence du régime au niveau régional / international Pour expliquer en quoi le régime de Chavez est autoritaire, nous allons aussi nous baser sur son influence au niveau régional et international. Cette influence s’explique surtout par la prise de contrôle des ressources pétrolifères du pays, et ce par « la prise de contrôle totale de l’entreprise [nationalisation de l’entreprise PDVSA] par l’État garantit à Hugo Chavez la possibilité de réaliser ses ambitions pour le Venezuela. « Et, encore une fois, il appuie ce geste sur des revendications populaires mais aussi économique. Sa stratégie de prendre le contrôle du pétrole sur son territoire s’inscrit dans un processus plus large, objectif que certains auteurs nomment d’objectif continental anti-capitaliste. La politique étrangère du Venezuela s’inscrit donc dans un thème pétrolier et dans une guerre asymétrique contre les États-Unis. Mais l’impact de cette politique étrangère implique surtout l’internationalisation de la révolution bolivarienne. Hugo Chavez veut donc répandre son socialisme du XXIe siècle dans différentes régions du monde et ainsi toujours agrandir son pouvoir d’influence tant au niveau international qu’au niveau régional. Cela lui a réussi pour deux raisons selon Jean-Jacques Kourliandsky, l’une est par son assise autoritaire sur le Venezuela et par ricochet sur la région latino-américaine, et l’autre grâce à la montée des prix du pétrole qui lui ont donné un revenu supplémentaire pouvant remplir les coffres de l’État. Nous pouvons donc établir ici les bases du pétropopulisme, qui a comme caractéristique de considérer comme indissociable les concepts de pétrole et de révolution, justifiant le fait que le pétrole est absolument nécessaire à l’avènement de la révolution par le pouvoir d’influence et les ressources économiques que le pétrole rapporte au Venezuela. Cela nous amène donc à comprendre le pétropopulisme comme une déclinaison du concept de populisme. Cette déclinaison comprend, selon Frédérique Langue, les discours renouvelés rappelant le péronisme, l’utilisation très forte des médias, un réseau très développé dans un monde multipolaire ainsi que le pouvoir économique. 

« en même temps, ces apparitions publiques représentent un moyen pour Chavez de présenter son projet politique (le socialisme du XXIe siècle), et bien que celaparaissent comme une qualité du régime de Chavez, il importe de ce pencher sur la signification de tels consultations.

Le populisme ne perçoit pas le peuple commel'ultime gagnant du processus, car celui-ci n'a pas la possibilité de vraiment réfléchir sur les idées qu'on lui présente, ou à tout de moins se demander si desalternatives sont possibles.

Comme le souligne Maryse Souchard, le populisme « manipule ceux qui sont désorientés par l'effective complexité de leurenvironnement » Mais cela crée ce qu'elle appelle un relativisme absolu de la pensée, et empêche le peuple de se poser des questions éminemment importantecomme : « de quel droit s'exprime ceux qui ont la parole ? De quel droit sont-ils là où ils sont ? De quel droit prétendent-ils savoir ce qu'il faut faire ou ne pas faire ? »Ces questions, nous croyons que le peuple vénézuéliens n'est pas effectivement en mesure de se les poser.

En effet, l'autorité exercée par Hugo Chavez est siprofondément ancrée dans les pensées que le peuple ne se questionne plus sur la légitimité de cette grande autorité morale et politique.

Cela est aussi confirmé par unautre auteur, Pedro Trigo, lorsqu'il affirme que « Ses partisans ont perdu de vue le sens du contenu et s'en tiennent à sa fonction symbolique d'identification.

Chavez aécarté la discussion ; c'est là que l'on reconnaît sa capacité de communicateur hors du commun.

» L'on peut soulever ici un autre grand problème du régime chaviste :celui-ci ne semble pas créer des citoyens, il semble au contraire freiner sa formation en ne lui donnant aucun outil de développement de sa conscience politiquer ousocial.

En effet, ce qui ressort le plus du régime de Chavez est la simplicité de son discours envers ses partisans : « La condition de citoyen ne compte pas, seule vautcelle de partisan.

» On comprend donc ici que le citoyen n'est pas si important, alors comment le peuple et la nation peuvent-ils vraiment l'être dans ce contexte ?Pour terminer, nous allons maintenant nous pencher sur les idées qui fondent la doctrine et l'idéologie de Hugo Chavez.

Cette idéologie, qu'il nomme lui-mêmesocialisme du XXIe siècle, est un mélange de nationalisme et de socialisme, qui est présenté comme un mélange de christianisme, de marxisme et de nationalismemilitaire.

C'est dans le bouquin (qui est étrangement semblable au petit livre rouge de Mao Tsé-Dong dans sa forme) Hugo Chavez y el socialismo del siglo XXI deHeinz Dieterich, qu'est présenté cette nouvelle doctrine.

On y voit le président vénézuélien « tendant ses bras ouverts à Karl Marx, au Christ, à Albert Einstein, SimonBolıvar et José Mart ı.

» On comprend donc que ces gens sont des symboles des principaux facteurs et influences du socialisme de Chavez.

Hugo Chavez utilise doncson statut d'autorité suprême du peuple vénézuélien afin de répandre cette doctrine et d'en diriger le débat dans la société.

Chavez se présente toujours sous un aspectmilitaire, étant lui-même lieutenant-colonel lors de sa prise du pouvoir en 1999, il prône une participation accrue des forces armées nationales pour le bien de lanation.

Il prône d'ailleurs une union entre les civils et les militaires, car il considère que l'armée et le peuple doivent agir ensemble, simultanément, pour protéger lasécurité nationale face aux impérialistes américains.

Cela se fait notamment par une présence accrue dans les forces armées de la classe populaire, et donc « parl'activation de la défense nationale populaire intégrale » Cette défense nationale est cependant très contestable car dans un système réellement démocratique, l'arméese doit d'être neutre et de ne pas intervenir directement dans les aspects politiques de l'État, mais les forces armées sous le contrôle de Chavez ont clairement un rôlepolitique important à jouer, dans le ca présent ils doivent défendre les garanties sociales.C'est donc une véritable révolution qu'offre et qu'impose Chavez à la population du Venezuela.

Il veut donc changer le système en place, en adoptant une « rhétoriqueantisystème, agressive et parfois martiale.

» Il favorise aussi une économie différente, qui permettrait au peuple vénézuélien de profiter de ses ressources, notammentdes revenus du pétrole dont il se sert pour gonfler son influence au niveau mondial.

En ce sens, il veut créer une rupture, comme plusieurs autres de ses homologueslatinoaméricains, avec les discours dominants des années 90 dominés par les organisations internationales (fortement dominé par les Américains) tels le Fondsmonétaire international et la Banque mondiale.

C'est ici au néo-colonialisme que Chavez fait personnellement référence, et il veut évidemment l'éliminer.

Il veut aussiremplacer la démocratie représentative par la démocratie participative.

Cependant, nous verrons dans la prochaine section que les actes du président vénézuélien nesont pas représentatifs du contenu de ses discours et de la grandeur de ses ambitions.2.2 La caractéristique démocratique du régime de ChavezNous avons vu que la caractéristique populiste du régime de Chavez nous amène à faire des critiques importantes sur la valeur que le peuple a réellement aux yeux duChavez et de son régime, de sa doctrine.

Il est donc essentiel de discuter ici de la valeur démocratique du régime de Chavez.

Tout d'abord, il est important de saisir lecontexte dans à l'intérieur duquel Hugo Chavez a pu s'intégrer dans la scène politique du Venezuela.

La situation politique et sociétale du Venezuela était trèschaotique et le peuple ne croyait visiblement plus à une démocratie efficace.

C'est pourquoi il a bien aimé l'alternative qu'apportait Hugo Chavez, une alternativevisiblement autoritaire, qui pouvait laisser entendre au peuple une stabilité politique qu'il n'avait pas.

De plus, l'explication de Camille Goirand est sensiblement lamême : « Le populisme de gauche de Hugo Chavez, dont le discours présente un contenu idéologique très succinct, s'appuie sur une dérive autoritaire et militariste durégime politique, de moins en moins représentatif.

» Elle explique aussi que l'alternative politique qui s'est présenté dans les pays latinoaméricains en crise n'est passortie du système de partis, mais bien de l'arrivée subite de candidats présidentielles sans partis réels, et donc sur la personnalité des individus et non pas sur unprogramme électoral bien défini.

Prenons par exemple la campagne électorale de Hugo Chavez.

Il a complètement profité de son statut de président pour mettre auservice de sa campagne les institutions et les organes de l'État vénézuéliens à son avantage.

Il y a eu une absence de débat public entre lui et son adversaire.

Et pourrevenir au rôle véritable du citoyen responsable et politiquement conscient et engagé, celui-ci n'a pas accès à de véritables informations sur les candidats à laprésidence du pays : le déficit démocratique a été perceptible dans les messages délivrés par les deux candidats.

Ils n'ont pas fait de propositions organisées, ni rien produit quis'apparente à un programme de gouvernement.

Ils ont tous deux demandé un chèque en blanc à leurs électeurs.Cela démontre le manque de démocratie du système politique vénézuélien et le rôle que Chavez y joue directement.

Frédérique Langue explique dans son texte qu'il ya bel et bien une lacune démocratique dans le système des élections à cause de la nature néopopuliste du système politique au Venezuela : « le peuple choisit unleader en la personne duquel est concentré le pouvoir, les élections n'étant qu'un moyen de parvenir à celui-ci pour un temps indéterminé et le parti un instrument decette stratégie « postdémocratique » ».

On comprend mieux ici que la démocratie telle que nous l'avons défini est en contradiction avec le déroulement électoral etpostélectoral du pays.

La démocratie ne devient qu'un instrument, un outil, pour parvenir de manière légitime au pouvoir même si les intentions et les objectifsinitiaux n'ont aucun lien avec les buts de la démocratie, et dans ce cas, qu'elle soit représentative ou participative.C'est ici que la notion de représentation entre réellement en jeu.

En considérant la définition de la représentation et l'analyse ci-dessus, nous pouvons maintenant faireun lien entre le populisme, la démocratie et la représentation.

« Le fait fondamental est que ces partisans représentent ou reflètent la volonté du leader et non que leleader représente ou reflète la volonté des partisans.

S'il y a représentation, c'est une représentation à l'envers, partant du leader vers le bas.

» Nous constatons doncun biais entre ces trois concepts et le régime chaviste.

En effet, il y a effectivement une représentation à l'envers dans ce régime, puisque Hugo Chavez représenteseulement une volonté générale trafiqué par lui-même.

La représentativité décrite ici ne tend donc pas vers une démocratie mais plutôt vers un autoritarisme caché autravers d'un néopopuliste mélangeant nationalisme et socialisme.Le comportement politique de Hugo Chavez porte aussi à confusion lorsque fait la lecture de ses discours.

En effet, dans son projet politique pour la société et lanation, il fait souvent mention de remplacer la démocratie représentation par la démocratie participative, mais le problème réside dans le fait qu'il ne fait rien deconcret pour effectuer un tel virage politique.

Pire, « c'est en recourant aux principes éprouvés de la démocratie représentative que Hugo Chavez a pu relégitimer sonautorité chaque fois que nécessaire.

» Chavez, nous l'avons dit, est un fin stratège, et tout comme le cas précédent, il y a une différence majeure entre le discours deChavez et les actions qu'il entreprend.

Il n'y a pas eu énormément de changement, qu'il soit de nature social ou économique, les pauvres restent pauvres et les richesrestent riches.

La structure du Venezuela n'a pas connu à ce point la révolution bolivarienne pour dire qu'elle a été modifiée dans ses racines.Un autre aspect important de la politique au Venezuela depuis l'arrivée au pouvoir de Chavez est l'importance accrue des forces armées.

Tout d'abord, il faut savoirque Hugo Chavez est avant tout un anti-impérialiste et surtout un homme d'État qui s'oppose frénétiquement aux États-Unis.

C'est avec cette peur, justifié ou non,que Chavez explique en partie l'importance de la sécurité nationale et donc d'accroître les effectifs et l'efficacité des forces armées.

Frédérique Langue explique quela situation des forces armées est devenue plus importante, car elles jouent maintenant le rôle de médiateur entre l'État et le peuple, et que le pouvoir civil a perdu desa capacité de contrôle de l'institution militaire, En effet, l'article 326 de la Constitution du 1999 « dispose que la sécurité de la nation est fondée sur la «responsabilité conjointe de l'État et de la société ».

Cependant, il y a pire encore concernant la lacune démocratique.

Touts les postes de la haute administration sontoccupés par des militaires.

De plus, les contrepoids institutionnels, créer afin de superviser le fonctionnement démocratique du système politique, est contrôlé par desgens favorable au chavisme.

Si l'on ajoute à tout cela la restriction des droits fondamentaux que sont la liberté d'expression et la liberté de presse, on peut de plus enplus tisser des liens avec un régime de nature autoritaire, dont je rappelle ici la définition : « Pratique d'un pouvoir absolue et souvent arbitraire.

» Hugo Chavez serapproche grandement de la pratique d'un pouvoir absolue car les principes de la démocratie ne sont pas appliqué et que les fondements de son autorité et de sonpouvoir sont complètement arbitraire.2.3 Influence du régime au niveau régional / internationalPour expliquer en quoi le régime de Chavez est autoritaire, nous allons aussi nous baser sur son influence au niveau régional et international.

Cette influences'explique surtout par la prise de contrôle des ressources pétrolifères du pays, et ce par « la prise de contrôle totale de l'entreprise [nationalisation de l'entreprisePDVSA] par l'État garantit à Hugo Chavez la possibilité de réaliser ses ambitions pour le Venezuela.

» Et, encore une fois, il appuie ce geste sur des revendicationspopulaires mais aussi économique.

Sa stratégie de prendre le contrôle du pétrole sur son territoire s'inscrit dans un processus plus large, objectif que certains auteurs. »

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