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Combattre l'injustice est-ce respecter le droit ?

Publié le 22/01/2005

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.. Mais il faut respecter les lois. Socrate et le respect de la loi jusqu'au bout. Texte : Platon, Criton, traduction Léon Robin. Il serait bon de lire ce (très bref) texte en entier. Voici cependant des extraits particulièrement pertinents pour notre propos : Alors que Socrate a été condamné à mort, Criton, son disciple, lui propose de s'enfuir. Socrate imagine alors un dialogue avec les Lois (une prosopopée). « Socrate (à Criton) - (...) ce dont on a accordé à quelqu'un  que c'est un acte juste, doit-on le faire ? (...) Leur répondrons-nous plutôt [aux Lois] : 'C'est un fait que la Cité a commis envers nous une injustice et que la décision de justice est contraire au bon droit' ?

Analyse du sujet : Le coeur du sujet consiste à construire la distinction entre justice et droit. La difficulté vient du fait que l'on considère bien souvent ces deux termes comme synonymes. Il faudra se demander si le droit positif (le droit institué par les hommes dans le cadre d'un État), c'est-à-dire la justice comme institution, est toujours juste. S'il ne l'est pas toujours, d'où peut nous venir cette notion de justice qui serait supérieure, ou antérieure au droit ? Qu'est-ce que l'injustice ? N'est-ce pas ce qui n'est pas conforme au droit ? En quel sens peut-il y avoir une justice autre que celle qui est définie par le droit ?  Pour mieux comprendre les enjeux de cette question, il faudra faire la distinction entre droit positif et droit naturel : ce qui est juste du point de vue du droit positif ne l'est pas nécessairement du point de vue du droit positif, et inversement. Problématisation : La justice n'est-elle que ce qui est conforme au droit positif institué, et donc l'injustice ce qui n'y est pas conforme, ou existe-t-il une notion supérieure de justice, un droit concurrent du droit positif, qui puisse pointer des injustices au sein même du droit ? D'où cet autre droit peut-il tenir sa légitimité ?

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« Texte : Hobbes, Léviathan, chapitre 13, traduction Tricaud. « De cette égalité des aptitudes découle une égalité dans l'espoird'atteindre nos fins.

C'est pourquoi, si deux hommes désirent lamême chose alors qu'il n'est pas possible qu'ils en jouissent tousles deux, ils deviennent ennemis : et dans leur poursuite de cettefin (qui est, principalement, leur propre conservation, mais parfoisseulement leur agrément), chacun s'efforce de détruire ou dedominer l'autre.

(...) Du fait de cette défiance de l'un à l'égard de l'autre, il n'existepour nul homme aucun moyen de se garantir qui soit aussiraisonnable que le fait de prendre les devants, autrement dit, dese rendre maître, par la violence ou par la ruse, de la personne detous les hommes pour lesquels cela est possible, jusqu'à ce qu'iln'aperçoive plus d'autre puissance assez forte pour le mettre endanger.

Il apparaît clairement par là qu'aussi longtemps que les hommesvivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ilssont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerreest guerre de chacun contre chacun.

Car la GUERRE ne consistepas seulement dans la bataille et dans les combats effectifs ; mais dans un espace de temps où lavolonté de s'affronter en des batailles est suffisamment avéré : on doit par conséquent tenir compte,relativement à la nature de la guerre, de la notion de durée, comme on en tient compte, relativement à lanature du temps qu'il fait.

De même en effet que la nature du mauvais temps ne réside pas dans une oudeux averses, mais dans une tendance qui va dans ce sens, pendant un grand nombre de joursconsécutifs, de même la nature de la guerre ne consiste pas dans un combat effectif, mais dans unedisposition avérée, allant dans ce sens, aussi longtemps qu'il n'y a pas d'assurance contraire.

Tout autretemps se nomme la paix.

C'est pourquoi toutes les conséquences d'un temps de guerre où chacun est l'ennemi de chacun, seretrouvent aussi en un temps où les hommes vivent sans autre sécurité que celle dont les munissent leurpropre force et leur propre ingéniosité.

Dans un tel état, il n'y a pas de place pour une activitéindustrieuse, parce que le fruit n'en est pas assuré : et conséquemment il ne s'y trouve ni agriculture, ninavigation, ni usage des richesses qui peuvent être importées par la mer ; pas de constructionscommodes ; pas d'appareils capables de mouvoir et d'enlever les choses qui pour ce faire exigentbeaucoup de force ; pas de connaissances de la face de la terre ; pas de lettres ; pas de société ; et cequi est le pire de tout, la crainte et le risque continuels d'une mort violente ; la vie de l'homme est alorssolitaire, besogneuse, pénible, quasi animale, et brève.

» b) La notion d'égalité géométrique. Le droit établit une égalité géométrique (proportionnelle au mérite de chacun), et non arithmétique(chacun a la même part).

En ce sens, vouloir combattre une injustice considérée comme non respectd'une stricte égalité arithmétique va à l'encontre du droit. Texte : Platon, Les Lois, 757a-757c, traduction Luc Brisson et Jean-François Pradeau. « Oui, le vieux dicton est vrai qui dit que l'égalité engendre l'amitié, et il est exact tout autant qu'il sonnejuste.

Mais de quel genre peut bien être l'égalité capable de produire cet effet, voilà qui n'est pasévident et qui nous embarrasse fort.

En fait, il y a deux égalités qui portent le même nom, mais qui dansla pratique sont presque des contraires sous bien des rapports.

L'une, toute cité et tout législateurarrivent à l'introduire dans les marques d'honneur, c'est celle qui est égale selon la mesure le poids et lenombre ; il suffit de régler la répartition de celle-ci par le moyen du tirage au sort.

L'autre, en revanche,l'égalité la plus vraie et la meilleure, n'apparaît pas facilement aux yeux de tout le monde.

Elle supposebien sûr le jugement de Zeus et elle vient rarement au secours des hommes, mais tout le secours qu'elleapporte aux cités et aux individus constitue pour eux un apport de biens.

Au plus important, elle attribuedavantage, et au plus petit elle attribue moins, donnant à chacun une juste part en proportion de sanature ; et tout naturellement elle accorde dans tous les cas aux mérites plus grands de plus grandshonneurs, tandis que, à chacun de ceux qui sont le contraire pour la vertu et l'éducation, elle dispensece qui leur convient selon cette proportion.

Car il n'y a pas de doute, pour nous la politique est toujoursla même : le juste.

» Il faut particulièrement noter la répétition du mot « juste ». c) Si chacun s'octroie le droit, au nom d'un idéal de justice, de s'opposer au droit établi, ne risque-t-on pas de tomber dans l'injustice la plus totale ? On peut ici poursuivre l'étude du texte précédent.

Platon a bien précisé que la meilleure justice, celle quiconsiste dans l'égalité géométrique, est difficilement aperçue par les hommes ; donc, si on laisse à. »

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