Devoir de Philosophie

Comment distinguer le châtiment de la vengeance ?

Publié le 29/03/2005

Extrait du document

Dans l'administration de la justice, le juge est un tiers, distinct du plaignant et de l'accusé, ce qui favorise l'impartialité. c) Dans la vengeance, l'individu en reste à l'appréciation subjective du tort supposé commis, et de la punition qu'il appelle. L'exercice de la justice se fonde sur des règles préalables, universelles, connues, et respecte des procédures définies à l'avance, qui donnent un fondement objectif aux verdicts. d) La victime supposée exerce elle-même la vengeance, tandis que le juge fait appel au pouvoir exécutif. 3) La punition a la forme du droit "La vengeance se distingue de la punition en ce que l'une est une réparation obtenue par un acte de la partie lésée, tandis que l'autre est l'oeuvre d'un juge. C'est pourquoi il faut que la réparation soit effectuée à titre de punition, car, dans la vengeance, la passion joue son rôle et le droit se trouve ainsi troublé. De plus, la vengeance n'a pas la forme du droit, mais celle de l'arbitraire, car la partie lésée agit toujours par sentiment ou selon un mobile subjectif. Aussi bien le droit qui prend la forme de la vengeance constitue à son tour une nouvelle offense, n'est senti que comme conduite individuelle et provoque, inexpiablement, à l'infini, de nouvelles vengeances." HEGEL 1) Quelle est la thèse de Hegel et comment le texte est-il construit ? 2) Expliquez: a) "un acte de la partie lésée" b) "le droit se trouve ainsi troublé" c) "un mobile subjectif" 1.
 Par la punition, on inflige à quelqu'un un châtiment en expiation d’une faute. La punition est donc, comme la vengeance, un mal du point de vue de celui qui la subit. Pour autant, la vengeance suppose une véritable intention de nuire. Celui qui se venge ne le fait pas par sens de la justice, mais parce qu’il éprouve le besoin de voir l’autre souffrir. La punition se présente au contraire bien souvent sous l’aspect d’une loi : loi positive lorsque la punition est sanctionnée par un tribunal, loi parentale lorsqu’elle est décidée par un des deux parents. Mais pour autant, le principe même de la punition, qui consiste à faire faire à la personne coupable un acte qui lui est pénible (l’enferment carcéral, les travaux forcés, les phrases que l’écolier doit recopier cent fois…) n'est-il pas contradictoire ? Ne consiste-t-il pas à faire du mal à celui qui a fait du mal, et ainsi à se montrer soi-même coupable d’un dommage ? Celui qui punit n’entre-t-il pas finalement toujours dans le cercle vicieux de la volonté de faire le mal ? N’est-il pas toujours animé d’un désir de nuire semblable à celui du coupable, qui les met sur un même plan et fait de toute punition une vengeance motivée par les passions ? La question centrale est donc de savoir si entre punition et vengeance, il y a une différence autre que celle de l’institutionnalisation et de la justification de la première, par opposition à l’arbitraire de la seconde.


« b) « le droit se trouve ainsi troublé » : le droit, défini comme ensemble de règles qui rend possible la cohésion et laconcorde d'un groupe, ne peut s'affirmer que dans le silence des passions : en tant que détermination rationnelledes normes de la vie commune, il requiert l'avènement, en chaque individu, de la raison, faculté de saisir lesexigences ultimes de l'organisation commune, et de les mettre en oeuvre ; l'assujettissement aux impulsions, à lapassion d'un intérêt particulier exacerbé, ne peut que perturber cette mise en oeuvre ; c) « un mobile subjectif » : le mobile, c'est ce qui pousse à agir, à mettre en mouvement ; le mobile peut relever del'affectivité, de la subjectivité personnelle, ou d'un examen réfléchi et rationnel ; est subjectif un mobile qui relèvede la subjectivité, c'est-à-dire de l'affectivité propre à chaque homme, considéré dans la particularité de sonexistence et de ses réactions.

SECONDE CORRECTION Introduction : Par la punition, on inflige à quelqu'un un châtiment en expiation d'une faute.

La punition est donc, comme lavengeance, un mal du point de vue de celui qui la subit.

Pour autant, la vengeance suppose une véritable intentionde nuire.

Celui qui se venge ne le fait pas par sens de la justice, mais parce qu'il éprouve le besoin de voir l'autresouffrir.

La punition se présente au contraire bien souvent sous l'aspect d'une loi : loi positive lorsque la punition estsanctionnée par un tribunal, loi parentale lorsqu'elle est décidée par un des deux parents.

Mais pour autant, leprincipe même de la punition, qui consiste à faire faire à la personne coupable un acte qui lui est pénible (l'enfermentcarcéral, les travaux forcés, les phrases que l'écolier doit recopier cent fois…) n'est-il pas contradictoire ? Neconsiste-t-il pas à faire du mal à celui qui a fait du mal, et ainsi à se montrer soi-même coupable d'un dommage ?Celui qui punit n'entre-t-il pas finalement toujours dans le cercle vicieux de la volonté de faire le mal ? N'est-il pastoujours animé d'un désir de nuire semblable à celui du coupable, qui les met sur un même plan et fait de toutepunition une vengeance motivée par les passions ? La question centrale est donc de savoir si entre punition etvengeance, il y a une différence autre que celle de l'institutionnalisation et de la justification de la première, paropposition à l'arbitraire de la seconde. I.

Punition légitime et vengeance personnelle A.

On peut distinguer plusieurs formes de punitions, en fonction du contexte et de l'autorité qui décide de cette tradition.

Mais ladistinction la plus forte est celle qui existe entre justice etvengeance, au sein même de l'ensemble des punitions.

Hegel, dansles paragraphes 100 à 103 des Principes de la philosophie du droit montre qu'il y a même contradiction.

La punition est juste, même par rapport au criminel.

Elle est donc une manière d'exister de saliberté, de son droit.

La punition consiste à faire « violence à laviolence » B.

Pourtant, la loi elle-même a quelque chose de la vengeance (toujours selon Hegel) : l'abolition du crime dans la sphère du droitimmédiat prend le nom de vengeance.

Mais la vengeance peut êtrejuste si elle est une compensation.

La différence entre la justice etla vengeance est que la vengeance n'est que l'action d'une volontésubjective et particulière.

La vengeance devient donc une nouvelleviolence, parce qu'elle est le fait d'une volonté particulière.

Enfin,nous dit Hegel, vouloir que cette contradiction de l'abolition de lafaute par la vengeance soit abolie, c'est vouloir que la justice soitdépouillée de tout intérêt particulier.

Passer de la vengeance à lapunition, c'est donc passer de la forme particulière à l'universel. Punir, ce n'est donc pas se venger, tout simplement parce que dans le cadre de la punition infligée par un juge, oumême par une autorité parentale, celui qui punit n'est pas celui qui a subi un mal, il n'est que le médiateur légitime(par sa fonction) de la punition. C.

La punition pourrait donc être vengeance ou justice.

L'une est personnelle et arbitraire en ce qu'elle décide seule des sanctions et des conditions du châtiment, l'autre est décidée par un juge.

La justice pourrait en quelque sorteêtre représentée par la loi du talion, « œil pour œil, dent pour dent », loi qui avait pour rôle à l'origine de limiter lajustice personnelle et d'éviter la vengeance.

En effet, dans cette maxime, on voit qu'il y a une égalité : 1 dent = 1dent, 1 œil = 1 œil.

Loin d'être un exemple de vengeance, cette égalité de valeur entre le crime et le châtimentnous montre que l'on est loin ici du processus de vengeance, qui par définition prône une punition qui soit plus. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles