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Comment le texte permet-il de distinguer « punition » et « vengeance » ?

Publié le 25/03/2015

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Si tu veux bien réfléchir, Socrate, à l'effet visé par la punition du coupable, la réalité elle-même te montrera que les hommes considèrent la vertu comme une chose qui s'acquiert. Personne, en effet, en punissant un coupable, n'a en vue ni ne prend pour mobile le fait même de la faute
5 commise, à moins de s'abandonner comme une bête féroce à une vengeance dénuée de raison : celui qui a souci de punir intelligemment ne frappe pas à cause du passé — car ce qui est fait est fait — mais en prévision de l'avenir, afin que ni le coupable ni les témoins de sa punition ne soient tentés de recommencer. Penser ainsi, c'est penser que la vertu peut s'ensei¬gner, s'il est vrai que le châtiment a pour fin l'intimidation.
PLATON
> QUESTIONS
1. Dégagez l'idée principale du texte et les étapes de son argumentation.
2. Qu'est-ce qui montre que « les hommes considèrent la vertu comme une chose qui s'acquiert « ?
3. Comment le texte permet-il de distinguer « punition « et « vengeance « ?
4. Le châtiment peut-il être le moyen d'une éducation véritable ?

L'intérêt (et le problème) de ce texte est de présenter la vertu comme quelque chose qui s'enseigne et s'apprend. Du coup, la mauvaise action n'est jamais défi­nitive. Elle peut toujours être rachetée par une conduite meilleure, car plus éclairée, à l'avenir. L'homme est donc à la fois défini comme irresponsable et comme responsable : irresponsable car c'est par défaut de connaissance qu'il a fauté (« Nul n'est méchant volontairement «), mais aussi responsable car il a le devoir de s'instruire pour progresser.


« Toutes séries sauf ...

, Martinique, septembre 2002 SUJET 14 méchant volontairement.

C'est par méconnaissance que l'on commet le mal.

La faute doit donc être punie mais est toujours susceptible d'être rachetée.

• prendre pour mobile: prendre pour cause, pour motif, mais aussi pour« fin », pour but (avant-dernier mot du texte).

Contre l'opinion spontanée, Platon montre que ce n'est pas la faute en elle-même qui cause la punition, mais la volonté de racheter le coupable, de l'aider à s'améliorer et à devenir plus vertueux.

• s'abandonner comme une bête féroce : Platon dit aussi « dénuée de raison ».

La bête féroce désigne l'homme qui agit par instinct et violemment.

En suivant la logique du texte, on pourrait qualifier cette attitude d'inhumaine.

Elle spécifie la vengeance par rapport à la punition, que revendique Platon (d.

la question 3).

INTÉRÊT PHILOSOPHIQUE L'intérêt (et le problème) de ce texte est de présenter la vertu comme quelque chose qui s'enseigne et s'apprend.

Du coup, la mauvaise action n'est jamais défi­ nitive.

Elle peut toujours être rachetée par une conduite meilleure, car plus éclairée, à l'avenir.

L'homme est donc à la fois défini comme irresponsable et comme responsable : irresponsable car c'est par défaut de connaissance qu'il a fauté(« Nul n'est méchant volontairement »), mais aussi responsable car il a le devoir de s'instruire pour progresser.

PROBLÉMATIQUE DE LA QUESTION 4 Punir l'homme pour les fautes commises suffit-il à l'amener vers l'autonomie, but de toute éducation 7 La question a une dimension éthique, car elle engage les notions de liberté et de responsabilité de l'être humain ; juridique, puisqu'elle i suppose que l'on rende un jugement et que l'on punisse; politique, au sens où a le châtiment rendu doit servir d'exemple pour tous et permettre au coupable de mieux exercer sa citoyenneté ; anthropologique enfin, parce qu'elle demande si la vertu peut s'apprendre comme on apprend l'histoire ou les mathématiques : 1 en se trompant et en se corrigeant.

On essaiera de montrer qu'il n'y a pas d'éducation digne de ce nom («véritable») sans châtiment (1), mais que le chemin vers l'éducation doit avant tout être personnel (Il).

UTILISER SES CONNAISSANCES La notion de châtiment ancre le sujet dans une réflexion sur le droit et la justice.

Mais elle est aussi solidaire de développements sur la conscience morale.

On puisera donc ses références dans les registres juridique, politique, anthropo­ logique et éthique.

• « Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne trans­ forme sa force en droit et l'obéissance en devoir »(Rousseau, Du contrat socia0.

Seul un châtiment légitime peut donc être éducatif.

91. »

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