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Comment la justice se situe-t-elle parmi les vertus ?

Publié le 27/02/2008

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justice
Comme on le voit dans l'Ethique à Nicomaque d'Aristote, 1106b36 : « la vertu est un état habituel décisionnel (qui permet de faire un choix) qui consiste en une moyenne (juste milieu) fixée relativement à nous ». Or la justice est la norme idéale qui peut définir le droit ou son principe même. Essentiellement elle exprime une certaine égalité. On peut reconnaître trois formes de justice héritées de la conception antique (notamment Aristote) : la justice commutative (échange), la justice distributive (répartition des honneurs au sein de la cité) et la justice répressive (celle qui envisage les sanctions). La tradition philosophique reconnaît un ensemble de vertu que l'on parle des vertus cardinales ou bien des vertus des classiques. Pourtant, il apparaît que la vertu de justice est l'une des plus fréquente sinon celle que l'on désigne comme la raison première de l'existence d'autres vertus. Il s'agit alors de s'interroger sur la place parmi la myriade des vertus possibles de celle de la justice. Est-ce supérieure ? fondamentale ?             Si la justice est bien une vertu essentielle (1ère partie), il n'est pas certain qu'elle soit supérieure (2nd partie) voire qu'elle soit elle-même vertueuse ou morale (3ème partie).
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« que chez Rawls on se situe dans le cadre d'une théorie contractualiste où les contractants ont été soumis à « unvoile d'ignorance » c'est-à-dire qu'ils ne savaient pas quelle place ils occuperaient après la mise en place du pactesocial devenant contrat social.

Autrement dit, nul n'a eu intérêt à rendre onéreux pour autrui le pacte social dans lamesure où les clauses du pacte ont été faites en aveugle.

Elle est la vertu essentielle de tout système socialc) « La justice est un idéal irrationnel ».

Kelsen dans sa Théorie pure du droit nous rappelle que « le droit est à lui- même sa propre norme » ce qui exclue la justice comme vertu d'une société en tant que système de droit.

Et ce quiexplique le titre même de l'ouvrage de Kelsen.

La « pureté » fait référence à une autonomie du droit ; de lecomprendre tel qu'il est.

Ainsi, comme il le développe dans sa Théorie pure du droit , la norme du droit, c'est le droit. La justice en tant qu'idée a une valeur absolue, immuable, en tout temps et en tout lieu.

Mais impossibilité d'enétablir le contenu car il varie à l'infini : une vertu ne peut se définir au gré de l'individu en question.

Au-delà detoute expérience, Idée platonicienne.

Or le droit doit régler des conflits entre personnes, peut pas dire qui de l'un oude l'autre a un droit supérieur à l'autre.

Tout aussi rationnel.

Si justice au sens où on l'entend, le droit positif seraitsuperflu.

Elle est l'idéologie (théorie dominante) destinée à cacher une réalité bien désagréable.

La justice est unidéal irrationnel.

Indispensable à la volonté et à l'action, elle échappe à la connaissance rationnelle et la science dudroit ne peut explorer que le domaine du droit positif ».

Cependant, comme le remarque Kelsen dans Justice et droit naturel : Il n'y a pas de société sans droit, sans ordre juridique, c'est-à-dire sans coutumes et sans lois.

Cette armature qui protège la société et qui lui permet de perpétuer sa structure se nomme le droit positif.

Le problèmeest de savoir d'où ce droit tire son origine et sa validité.

Certains défendent le point de vue de l'efficacité sans sesoucier de considérations morales : « La validité du droit positif est indépendante de son rapport avec une norme dejustice ; cette affirmation constitue la différence essentielle entre la théorie du droit naturel et le positivisme ».

Transition : Ainsi on peut dire que la justice si elle se présente comme cette vertu nécessaire et supérieure dans l'ordre socialn'en reste pas moins une vue subjective et par conséquent tronquée.

On peut alors se demander comme l'ensembledes vertus si la justice n'est pas un artifice social et dans ce cas s'interroger sur son réel but.

III – Les vertus comme langage des affects a) Pour Nietzsche dans la Généalogie de la morale , certains hommes, ceux qu'il appelle les faibles ou encore les esclaves, le troupeau des agneaux bêlants, ne pouvant agir directement contre les forts sont devenus des hommesdu ressentiment.

Pour un faible le fait même d'exister est un malheur à cause du désir.

Toute chose permettantd'échapper aux douleurs d'exister a alors une valeur.

C'est ainsi que ce montre au grand jour l'ascétisme qui est pourNietzsche le ressentiment qui se retourne sur lui-même.

Ne pouvant réagir sur le monde, l'homme du ressentimentréagit sur lui-même.

Il s'agit d'une volonté de néant, autodestructrice et auto-castratrice.

Cependant, l'hommefaible est aussi animé par une vengeance contre l'homme fort, contre sa volonté de puissance.

L'homme duressentiment se venge de son malheur venant de sa propre faiblesse contre les autres et notamment contre ceuxqui ont échappé au ressentiment parce qu'ils sont forts.

Ainsi fait place la morale, la religion, la loi et la société.

Onprétend améliorer l'homme alors qu'il s'agit en réalité de le domestiquer, de le soumettre.

Or puisque la justice doitêtre le champion de la morale, il apparaît alors qu'elle est l'expression la plus finalisée de cet ascétisme moral.b) Tous les discours moraux ou de la raison sont des discours du corps ce que remarque Nietzsche dans Par delà le bien et le mal comme « le langage figuré des affects ».Vouloir faire de la justice telle qu'on la conçoit dans la morale classique c'est faire œuvre d'une morale du ressentiment et d'une volonté de faiblesse.

Ne pouvant réaliser et seprémunir contre les désirs des autres et les siens, les esprits faibles ont cherché à castrer les forts en produisantdes règles de morale et de conduite restreignant leur volonté de puissance.

L'ascétisme de la justice est alors unemortification, un renoncement à la vie et trouve son expression dans le devoir.

Comme il le précise dans le Gai Savoir il s'agit d'un « égoïsme que de considérer son jugement comme une loi générale ».

Ainsi le devoir développe ce que Nietzsche appelle dans la Généalogie de la morale, 1 ère partie une morale du ressentiment : tous ces renoncements exigés au nom de la morale sont-ils justifiables ? Les attitudes, les sacrifices n'ont pas pour effetsd'élever l'humanité, mais de l'empêcher d'user de ses forces les plus vives.

Dès lors la justice est castration de cettevolonté de puissance.c) Et c'est bien en ce sens alors que l'on peut comprendre que la justice des hommes n'est que le reflet del'acceptation et de la norme sociale c'est-à-dire de cette manifestation du ressentiment et de cette volontéd'esclave selon Nietzsche .

Dès lors la notion d'équité devient rapidement relative.

C'est en ce sens que l'on peut comprendre que la justice n'est qu'une idole sociale qui n'a de sens qu'artificiellement : « Le criminel qui connaît toutl'enchaînement des circonstances ne considère pas, comme son juge et son censeur, que son acte est en dehors del'ordre et de la compréhension: sa peine cependant lui est mesurée exactement selon le degré d'étonnement quis'empare de ceux-ci, en voyant cette chose incompréhensible pour eux, l'acte du criminel.

- Lorsque le défenseurd'un criminel connaît suffisamment le cas et sa genèse, les circonstances atténuantes qu'il présentera, les unesaprès les autres, finiront nécessairement par effacer toute la faute.

Ou, pour l'exprimer plus exactement encore: ledéfenseur atténuera degré par degré cet étonnement qui veut condamner et attribuer la peine, il finira même par lesupprimer complètement, en forçant les auditeurs honnêtes à s'avouer dans leur for intérieur : « il lui fallut agir de lafaçon dont il agit; en punissant, nous punissons l'éternelle nécessité ».

- Mesurer le degré de la peine selon le degréde connaissance que l'on a ou peut avoir de l'histoire du crime, - n'est-ce pas contraire à toute équité ? » ( Le voyageur et son ombre ). Conclusion :. »

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