Devoir de Philosophie

Comment passe-t-on du mythe (mythos) à la raison (logos) ?

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

Le mythe est une représentation culturelle qui a généralement pour objet un acte fondateur d'une civilisation ou permettant de l'expliquer. Plus exactement, le problème du mythe et du logos doit se saisir dans ce mouvement entre la connaissance scientifique et véritable c'est-à-dire l'avènement de la raison et de la science et la pré-connaissance de l'homme dans cette représentation imagée du vraisemblable. Mais comme le dit Lévi-Strauss dans Anthropologie structurale : « Pour comprendre ce qu'est un mythe, n'avons-nous donc le choix qu'entre la platitude et le sophisme ? Certains prétendent que chaque société exprime, dans ses mythes, des sentiments fondamentaux tels que l'amour, la haine ou la vengeance, qui sont communs à l'humanité tout entière. Pour d'autres, les mythes constituent des tentatives d'explication de phénomènes difficilement compréhensibles; astronomiques, météorologiques, etc. Quelle que soit la situation réelle, une dialectique qui gagne à tous coups trouvera le moyen d'atteindre à la signification ». Si le mythe représentation une connaissance préscientifique devant amener vers le logos (1ère partie), il n'en reste pas moins que le logos ne peut se faire d'après épuration du mythe (2nd partie), bien qu'il soit constitutif des sociétés humaines nous permettant alors de nous interroger sur la notion même de vérité (3ème partie).

« cette éducation et tous les soins qu'ils croient savoir reçus de nous étaient autant de songes ; qu'en réalité ils ontpassé ce temps dans le sein de la terre à s'y former eux, [ 414e ] leurs armes et tous les objets à leur usage ; qu'après les avoir entièrement achevés, la terre leur mère les a mis au jour ; qu'ainsi ils doivent regarder la terrequ'ils habitent comme leur mère et leur nourrice, la défendre contre quiconque oserait l'attaquer, et, sortis tous dumême sein, se traiter tous comme frères.

[…] De là dépend leur salut et celui de l'État ».

Et c'est bien en ce sensque le poète peut être pleinement utile dans ce passage du mythe c'est-à-dire de l'image à la formation du logosc'est-à-dire comme truchement vers la sagesse et le vrai. c) L'usage du mythe dans l'avènement du logos se comprend donc dans cette logique de la sagesse à la manière decette homme qui sortant de la caverne ne peut regarder le soleil directement.

Il est obliger de regarder le soleil àtravers l'image que lui en fournit l'eau car le soleil lui est inaccessible ce qui n'est rien d'autre qu'une des formes quepeut prendre le mythe.

Alors le philosophe de la République de Platon est alors d'user du truchement du miroir que forme l'eau pour observer la vérité et c'est bien ainsi que se forme la sagesse.

Elle n'est pas directement accessibleet c'est pour cela que le détour est un parcours initiatique parce qu'il mesure les forces de l'homme et perce la vraienature de ses intentions : « Dans le monde intelligible, l'idée du Bien est perçue la dernière et avec peine, mais onne peut la percevoir sans conclure qu'elle est la cause de tout ce qu'il y a de droit et de beau en toutes choses ;qu'elle a, dans le monde visible, engendré la lumière et le souverain de la lumière ; que dans le monde intelligible,c'est elle-même qui est souveraine et dispense la vérité et l'intelligence ; et qu'il faut la voir, pour se conduire avecsagesse dans la vie privée et dans la vie publique » (517b). Transition : Ainsi le mythe est le moyen pré-scientifique d'accéder à la connaissance, mais il n'en reste pas moins qu'il fautl'épurer de cette conscience métaphysique afin d'atteindre véritablement la connaissance certaine proprementscientifique. II – L'épuration scientifique a) Or c'est bien ce que commente Clément Rosset dans le Réel et son double .

La duplication du réel, qui constitue la structure oraculaire de tout évènement, constitue également, considérée d'un autre point de vue, la structurefondamentale du discours métaphysique, de Platon à nos jours.

Selon cette structure métaphysique, le réel immédiat n'est admis et compris que pour autant qu'il peut être considéré comme l'expression d'un autre réel, quiseul lui confère son sens et sa réalité.

C'est le propre de l'image « métaphysique » que de faire pressentir sous lesapparences insensées, ou faussement sensées, la signification et la réalité qui en assurent l'infrastructure etexpliquent précisément l'apparence de ce monde-ci, qui n'est que « la manifestation à la fois primordiale et futiled'un étonnant mystère ».

Le mythe de la caverne, celui d'Er le Pamphylien, la théorie de la réminiscence sont lesexpressions les plus précises de ce thème de la duplication de l'unique qui fait du platonisme en général unephilosophie d'essence oraculaire. b) Et c'est bien justement à cause de cet aspect métaphysique que l'esprit de l'homme ou du scientifique doitpasser outre ce mouvement du mythe et du préscientifique pour que l'homme puisse passer au véritable stade de lapensée scientifique.

Ainsi, on peut alors comprendre cette nécessité qui fait que « L'esprit scientifique doit seformer contre la nature, contre ce qui est, en nous et hors de nous, l'impulsion et l'intuition de la nature, contrel'entraînement naturel, contre le fait coloré et divers.

L'esprit scientifique doit se former en se réformant »,Bachelard , La Formation de l'esprit scientifique .

La connaissance n'est possible qu'au-delà de la personne elle- même c'est-à-dire de sa propre subjectivité.

On peut alors comprendre pourquoi Bachelard nous dit « tout l'humainest engagé dans le mythe ».

En effet, le mythe est présent dès le début de sa connaissance en tant qu'il est unepremière connaissance : un premier moyen d'accéder à la connaissance empirique et première du monde.

En d'autrestermes, il s'agit d'accéder à l'objectivité. Transition : Ainsi le passage du mythe à la connaissance et au logos se comprend dans ce mouvement d'épuration etd'objectivisation de la connaissance scientifique afin d'obtenir une certitude féconde épistémologiquement etgnoséologique.

Mais ce besoin métaphysique du mythe est-il dépassable ou épurable ? III – Le « logos » : idéalité, mythification et besoin. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles