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Commentaire de Hegel : "On dit volontiers : ma volonté a été déterminée par ces mobiles... "

Publié le 14/04/2011

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hegel

« On dit volontiers : ma volonté a été déterminée par ces mobiles, circonstances, excitations et impulsions. La formule implique d'emblée que je me sois ici comporté de façon passive. Mais, en vérité, mon comportement n'a pas été seulement passif; il a été actif aussi, et de façon essentielle, car c'est ma volonté qui a assumé telles circonstances à titre de mobiles, qui les fait valoir comme mobiles. Il n'est ici aucune place pour la relation de causalité. Les circonstances ne jouent point le rôle de causes et ma volonté n'est pas l'effet de ces circonstances. La relation causale implique que ce qui est contenu dans la cause s'ensuive nécessairement. Mais en tant que réflexion, je puis dépasser toute détermination posée par les circonstances. «

« C'est plus fort que moi! « ; « Si vous étiez à ma place, vous ne feriez pas mieux. «. On utilise souvent ce genre de phrase pour se sauvegarder de toute responsabilité. Cependant, dans cette ½uvre de Hegel, l'auteur s'interroge sur le bien fondé de ces phrases. En effet, peut-on réellement agir contre sa volonté ? Existerait-il des circonstances qui nous pousseraient à agir d'une certaine façon et pas d'une autre ? Pour Hegel, c'est sur « il n'est ici aucune place pour la relation de causalité « entre les circonstances et mon action, nous sommes maitre de nos actions. C'est ce qu'il va essayer de prouver tout au long du texte.   

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« explique que la cause, dans cette relation, donne la raison pour laquelle on agit c'est-à-dire explique mais prévoitaussi l'effet qu'elle aura : elle détermine donc totalement l'effet.

Or, cela n'est pas possible pour les humains, placerdans les mêmes circonstances, je ne vais pas forcement faire les mêmes choix, même si certaines circonstancespeuvent influencer mes choix mais il n'y a pas de lien direct entre ces circonstances et mes choix comme le veut larelation causal ou le déterminisme.

On remarque d'ailleurs l'anaphore de « ma volonté » et l'addition de phrasenégative (« il n'est ici aucun (…) les circonstances ne jouent point (…) ma volonté n'est l'effet »), quipermette au philosophe allemand d'insister sur le non fonder de cette relation à l'échelle humaine.De plus, comme expliquer ci-avant, les circonstances ne deviennent mobile qu'une fois l'action accomplit.

Ce n'estdonc pas les circonstances qui explique et prédit l'action mais ma volonté, qui en cherchant une raison à l'existencede l'action, crée ces mobiles.

Donc ici encor la relation causale n'est pas applicable aux actions humaines.Enfin, Hegel précise que « en tant que réflexion » nous pouvons aller au delà de toutes déterminations.

L'auteur icisouligne le fait que l'homme en tant qu'homme de conscience échappe au déterminisme.

En effet, de quelle causematérielle l'esprit pourrait-il bien être l'effet ? Certes nous sommes aussi un corps sur lequel des contraintes peuvents'exercer mais puisqu'il s'agit d'action dont on parle et non de réaction biologique, alors nous pouvons « dépassertoute détermination posée par les circonstances ». En conclusion, nous pouvons dire que Hegel chercher dans ce texte à remettre en question l'opinion commune quiconsiste à penser que nous sommes déterminé à agir d'une certaine façon sans avoir de « contrôle » sur ce que l'onfait et ainsi ôter toutes responsabilités découlant de nos actions.

Pour ce faire, il utilise l'ironie que l'on remarquedès les premiers mots « on dit volontiers » et continue son explication en analysant chaque point de la thèseadverse afin de mieux la réfuter.

En effet, en prétendant avoir été déterminé à agir à cause de telle ou tellecirconstance, je fuis mes responsabilités mais aussi ma liberté.

Or, Hegel annonce qu'en fuyant cette liberté, ont esttoujours libre car on a choisit de la fuir, donc on est toujours responsable de nos actes car on a choisit d'êtrepassif.

Mais n'est ce pas la un paradoxe ? Alors que l'on recherche toujours plus de liberté, nous choisissons quandcette dernière requiert trop de responsabilité de la fuir.

Bien sûr, il est toujours possible d'invoqué certaines « raison» liée à l'éducation, l'histoire ou encor l'état psychologique du sujet.

Freud et la psychanalyse nous ont ainsihabitués à l'idée d'une force irrépressible en nous : les désirs ou les pulsions inconscientes exercent sur laconscience une tension qui met à l'épreuve l'unité du sujet.

Mais le mérite de cet extrait reste entier : l'auteuranalyse et dénonce avec force une attitude qui ne nous rend pas dignes de ce que nous sommes,fondamentalement : des êtres libres. Sujet désiré en échange : Peut on être sur de bien agir. »

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