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Commentaire Du Contrat Social de Rousseau, "Du législateur"

Publié le 15/01/2013

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Mardi 18 décembre TD : Genèse de l'Ordre politique Commentaire : Rousseau, Du Contrat Social, Livre II, Chapitre VII « Du législateur « Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) est né à Genève dans une famille d'horlogers. Il quitte tôt sa famille et est envoyé chez Mme de Warens par un prêtre. Cette dernière va durant toute son enfance essayer de parfaire son éducation dans des domaines tant divers que complémentaires. En 1754, il fait publier son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, considéré comme provocateur dans une société où les Lumières revendiquent le progrès alors qu'il le critique. En 1758 il enverra sa Lettre à d'Alembert sur les spectacles dans laquelle il soutient que le théâtre corrompt les m?urs. En plein XVIIIe siècle, il plaide pour les droits des déshérités, il affirme que l'éducation doit commencer par le caractère et qu'elle doit tendre à former des hommes plus que des esprits. Il excelle à traquer les stratégies du désir, il proclame que la souveraineté est une et indivisible, il dénonce le théâtre spectacle qui isole les individus, il prône le respect de la nature et il met en garde sur les dangers de la théorie du progrès. Rousseau est l'un des plus illustres philosophes du siècle des Lumières et eut une influence intellectuelle reconnue sur la Révolution française. Tous se réclament de lui. Les révolutionnaires, d'un extrême à l'autre, prétendent « ne marcher que le Contrat social à la main «. Mais paradoxalement, des théoriciens de la contre-révolution (Joseph de Maistre, Louis Gabriel de Bonald) se réclament eux aussi de Rousseau. Ses travaux ont influencé grandement l'esprit révolutionnaire français. Il est particulièrement célèbre pour ses travaux sur l'homme, la société ainsi que sur l'éducation. La philosophie politique de Rousseau se situe dans la perspective dite contractualiste des philosophes britanniques des XVIIe siècle et XVIII siècles. Son ouvrage fondamental Du contrat social est publié en 1762 et il le complète peu de temps après avec l'Émile ou de l'éducation. Après que celui ci fut condamné par le Parlement de Paris, rousseau crut être la victime d'un complot : la cabale Holbachique. Il se réfugie auprès de David hume puis retourne en suisse la où il se croit à l'abri. La dernière ?uvre qu'il écrira sera les rêveries du promeneur solitaire entre 1776 et 1778. Du contrat social, traité de philosophie politique présentant comment l'Homme qui passe de l'état de nature à la société, peut instituer un ordre social au service de la volonté générale, dont le chapitre 7 « du législateur « est extrait, est l'ouvrage qui compile le plus les grands principes de la pensée de rousseau quant à sa vision de l'organisation politique d'une société. Rousseau est un auteur contractualistes, tout comme les philosophes anglais Thomas Hobbes et John Locke. Il postule que c'est par le Contrat, librement consenti que les individus organisent la société née après la chute de l'Etat de nature. Cet Etat était caractérisé par un bonheur relativement simple, par l'égalité entre les hommes, et l'absence presque totale de rapport entre eux. À l'inverse, l'état civil est caractérisé par l'inégalité entre les hommes et les conflits. C'est l'objet du Discours sur l'origine de l'inégalité entre les hommes. Seul un véritable contrat peut mettre fin à cela. Il a constitué un tournant décisif pour la modernité et s'est imposée comme un des textes majeurs de la philosophie politique, en affirmant le principe de souveraineté du peuple. Mais à la différence de Hobbes, l'individu ne perd pas tous ses droits en échange de sa sécurité. Pour lui au contraire, il a tout à gagner à accepter de se soumettre à la Volonté Générale car cela lui donne le statut de citoyen, et lui permet de participer à son élaboration. Or, estime-t-il, « nul n'est injuste envers lui-même «. Nous allons étudier un extrait du chapitre VII « du législateur « et nous verront en quoi Rousseau montre la nécessité d'un législateur guidant le peuple et permettant à l'homme de devenir un homme civil. L'intérêt de ce texte est également de pouvoir comparer la théorie de Rousseau à celle des autres auteurs contractualistes tels que Hobbes ou Locke et de voir ainsi quelles sont les différences ou les ressemblances. Rousseau affirme dans un premier temps la nécessité de changer l'Homme (I), mais aussi il présente un être nouveau, le législateur, comme guide du peuple (II). I. La nécessité de recréer l'Homme : mission du législateur Rousseau explique qu'il faut changer la nature humaine si on veut éduquer un peuple, ce qui nous ramène donc à la théorie de l'...
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« A.

Les raisons : théorie de l’Etat de nature « Celui qui ose entreprendre d’instituer un peuple doit se sentir en état de changer, pour ainsi dire, la nature humaine » - Le but premier du législateur semble évidemment être changer la nature humaine.

Dès la première phrase de cet extrait, on a une vision matérialiste.

« Il faut que l’homme change la nature humaine », nous pouvons faire référence à Xavier Martin qui affirme que la philosophie des Lumières ne croit pas en l’existence d’une nature humaine, que l’homme n’est que pure matière, dénué de tout caractère spirituel et totalement déterminé par les corps extérieurs.

L’homme, selon lui n’est qu’une machine, une horloge que l’on peut régler sans son consentement.

L’homme n’est qu’un animal dépourvu de raison. - On relève trois auteurs ayant défini l’état de nature de l’homme : Rousseau, Locke et Hobbes.

Quand on parle d’état de nature, on parle de l’état des hommes avant qu’ils se sociabilisent et qu’ils mettent en place une organisation politique, une structure politique.

Les hommes selon Rousseau seraient totalement dispersés et dénués de culture.

On exclut l’idée de sociabilité naturelle puisque les hommes sont solitaires, naissent isolés et n’entretiennent aucun rapport moral.

- Cette conception matérialiste de l’homme va à l’encontre de la théorie d’Aristote qui affirme que l’homme est par nature un animal sociable : « L’homme est un animal politique ». - Selon Rousseau, les Hommes ignorent la sociabilité naturelle et obéissent à deux principes qui sont la pitié et l’amour de soi.

L’animal est un être de besoin et non de désir, d’où le fait que l’homme est un animal.

Et même si le langage différencie l’Homme de l’animal, Rousseau affirme dans sa théorie de l’état de nature de l’homme, que ce dernier ne parle pas.

- « transformer chaque individu, qui par lui-même est un tout parfait et solitaire ».

Quand on parle d’entité sociale, au sens matérialiste, on entend « jonction conventionnelle d’individus humains par nature solitaires, ou tout au plus, sporadiquement juxtaposés ».

On parle d’homme isolé par vocation et comme « tout parfait et solitaire » (état naturel) selon Rousseau (dont la perfection indique l’achèvement).

En effet, l’homme non institué par la nature n’aura pas besoin d’un bagage intellectuel et affectif conséquent, il est un être diminué, c’est « un animal stupide et borné ».

- Il relève alors de la mission du législateur de changer la nature humaine « Celui qui ose entreprendre (…) d’altérer la constitution de l’Homme .

» Ce dernier par nature n’est voué qu’à la solitude, donc incapable, essentiellement, de vie sociale satisfaisante.

Quand on dit « dénaturer l’homme », « altérer sa constitution » on entend de la part de Rousseau un propos plutôt doux mais son audace est visible.

On dénigre la nature humaine.

Il va donc falloir forcer les hommes faits par la nature, pour le bonheur commun, pour qu’ils soient heureux en solitaires.

L’homme est l’ouvrage informe de la nature. - Le législateur a donc pour rôle de changer la nature humaine, mais dans un but précis : éduquer les hommes.

« Il faut, en un mot, qu’il ôte à l’homme ses forces propres pour lui en donner qui lui soient étrangères et sont il ne puisse faire usage sans le secours d’autrui ».

En effet, le rôle du législateur va être d’éduquer l’Homme en changeant donc sa nature.

On peut citer une œuvre faite pendant la période du Contrat Social : l’Emile ou de l’éducation de Rousseau qui est un traité d’éducation portant justement sur l’art de former les hommes.

- Comme chez Platon, le législateur va alors modeler les passions, utiliser leur force pour « affermir le patriotisme ».

Il va former de véritables citoyens.

Il politise donc l’homme et lui fait sentir que son existence dépend d’autrui.

Cette tâche est tellement dangereuse que l’homme ne doit pas avoir de part au commandement afin qu’il ne puisse pas profiter d’un pouvoir aussi grand.. »

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