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Commentaire: Frege - Écrits logiques et philosophiques

Publié le 02/11/2011

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Il est communément admis de considérer le langage comme l’expression directe de la pensée. Difficile pourtant de saisir comment s'articulent ces deux dispositions intimement humaine. Lourde tache dans la mesure ou la pensée doit se penser elle même et le langage demeure son expression immédiate, exposé aux doutes et à la confusion. Frege va aborder ce problème mais non sans une alliée de taille.

Une alliée permettant de servir de médiat entre la pensée et le langage:

la Mathématique.

L'ambition de Frege est d'ériger un langage formel rigoureux qui réduit l'équivocité des signes. L'enjeu majeur des ces travaux est d'aller vers une réduction de l'erreur. Dans ce texte issu des Écrits logiques et philosophiques de Frege, il s'agit de mieux comprendre le rapport entre la pensée telle que nous l'éprouvons et la temporalité envers laquelle elle semble dépendante.

« Surtout s'il s'agit de végétation, dont le changement dans le temps et aisément perceptible. Peut on dire pour autant que la même pensée aurait mutée du moment ou je regarde l'arbre en plein mois d’Aoûtou à la mi-Novembre ? L'auteur nous explique que non dans la mesure ou la pensée éprouvée de l'arbre couvert de feuille estcommunicante avec le moment de cette pensée. Elle demeure ainsi une et indivisible car « le moment ou l'on parle est partie intégrante de cette pensée »(L10.11).

Six moi plus tard ce n'est pas la même pensée, du coup éronnée d'un arbre couvert de feuille, quis'ajuste à la perception actuelle pour y correspondre.

C'est bien une autre pensée, remplit elle aussi par leconditionnement du moment ou elle est devient pensée : c'est à dire un arbre dépouillé de son feuillage, voircouvert de neige.

Le conditionnement du temps est en quelque sorte le devenir permanent de la pensée quitraduit une perception.

Sans ce conditionnement la pensée est avortée, elle ne peut devenir. Nous allons essayer de mieux comprendre dans la deuxième partie les difficultés que rencontre la pensée lors deson passage vers le langage.

Pour cela il nous faudra saisir la distinction majeure que l'auteur établit. Quelle est la nuance que Frege veut nous montrer entre « l'expression de la pensée et son affirmation » ? Dans cette deuxième partie il s'agira de s'interroger sur la proposition et de la manière dont la pensée s'y projettepar le langage. L'auteur nous explique qu'une pensée ne peut être exprimée en proposition que du moment ou la détermination dutemps la complète. En ce sens comment dire d'une proposition qu'elle est vrai si elle ne signifie plus rien l'instant d’après ? Nous nouspermettons un écart du texte afin de considérer deux points de la pensée frégeene qui pourront nous aider. Premièrement il s'agit de bien comprendre l'importance de la relation entre pensée et expression chez Frege. Pour Frege la forme de la proposition reflète toujours directement le contenu de la pensée.

Il n'y a rien quecontient la pensée que nous pouvons retrouver dans le langage.

Ce point précis de la pensée frégeenne s'opposeà la conception de Russel qualifiée comme associationniste.

Associationniste dans la mesure ou le symbolelinguistique ne peut avoir la même forme que son contenu. Pour Frege au contraire l'expression reflète parfaitement le contenu dont elle émane.

De ce point de vue lacomplexité et la rigueur de la pensée se retrouveront dans la proposition. Une pensée ordinaire peut suffire à exprimer une nécessité linguistique courante mais ne peut contenir la valeurd'une expression scientifique. Un autre élément de la pensée de Frege peut nous aider à mieux comprendre le critère de vérité d'une penséeexprimant une sensation. A savoir que le sens est objectif.

C'est à dire que l'objet se donne au sens dans sa réalité.

La pensée saisitparfaitement cette réalité.

La difficulté se pose lors de l'expression de la pensée.

Nous avons vu que tout ce quecontient la pensée peut s 'exprimer en mot, cependant tout mot ne reflète pas pour autant une pensée.

Cela estdue à l’ambiguïté du langage.

Lorsque je dis « cet arbre est recouvert de feuillage vert », c'est le temps quidétermine l'objectivité de mes sens, ainsi ma pensée est vraie.

Vraie en ce « tempus de l'intemporalité »(L.16), ceprésent particulier, ce « praesens ». Pourtant si je veux exprimer cette pensée en une proposition invariablement vraie « l'arbre couvert de feuillagevert » ne suffit plus.

Il faut préciser.

En tel lieu, telle date, tel arbre est couvert de feuillage vert. Frege avertit ainsi sur les risques de confondre « l'expression de la pensée et son affirmation ». L'expression d'une pensée est nettement moins engageante, « en évitant le mot vrai » (L.17), que sonaffirmation.

La « forme de la proposition affirmative » (L.21) permet de différencier l'expression de l'affirmation enceci que l'expression se contentera de délivrer une parole que seule la détermination du temps valide tandis quel'affirmation s’emploiera à contenir en elle tous les éléments permettant la « reconnaissance »(L.21) de la vérité. L'auteur soutient que même ce qui semble dégrader l'affirmation véritable, c'est à dire l'évolution des termes dansle temps, ne tire sa vraisemblance que de « l'instabilité du langage » (L.22).

Ainsi la vérité d'une pensée quis'affirme résiste à l'érosion des mots.. »

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