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Comte - Définition de la science.

Publié le 27/02/2008

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C'est dans les lois des phénomènes que consiste réellement la science, à laquelle les faits proprement dits, quelque exacts et nombreux qu'ils puissent être, ne fournissent jamais que d'indispensables matériaux. Or, en considérant la destination constante de ces lois, on peut dire sans aucune exagération, que la véritable science, bien loin d'être formée de simples observations, tend toujours à dispenser, autant que possible, de l'exploration directe, en y substituant cette prévision rationnelle, qui constitue, à tous égards, le principal caractère de l'esprit positif, comme l'ensemble des études astronomiques nous le fera clairement sentir. Une telle prévision, suite nécessaire des relations constantes découvertes entre les phénomènes, ne permettra jamais de confondre la science réelle avec cette vaine érudition qui accumule machinalement des faits sans aspirer à les déduire les uns des autres. Ce grand attribut de toutes nos saines spéculations n'importe pas moins à leur utilité effective qu'à leur propre dignité ; car, l'exploration directe des phénomènes accomplis ne pourrait suffire à nous permettre d'en modifier l'accomplissement, si elle ne nous conduisait pas à le prévoir convenablement. Auguste COMTE.

1. Comte donne une définition de la science : elle consiste fondamentalement dans la connaissance des lois qui régissent les phénomènes. — Il fait une observation importante, liée à cette définition : la fin de la science (sa caractéristique) c'est (par application des lois) de prévoir les phénomènes. C'est là son utilité.    2. Il en tire une conséquence : les faits (les observations), les phénomènes eux-mêmes ne sont que des matériaux de la science (ce à partir de quoi on dégage les lois).    ■ La connaissance consistant dans la simple accumulation d'observations, de faits, n'est donc pas une science mais une « vaine érudition « (puisqu'elle ne peut prédire, donc être utile).    ■ La capacité de prédiction permet de distinguer la science de la « vaine érudition «, puisque cette capacité se fonde sur la connaissance des lois.  

« faire ce que l'on a dit, expliquer le passage proprement dit, 3) conclure la partie en disant ce que l'on a fait et cequ'il reste à faire.

Préciser ce que l'on a dégagé de l'explication. I/ La définition de la science : C'est dans les lois des phénomènes que consiste réellement la science, à laquelle les faits proprement dits, quelqueexacts et nombreux qu'ils puissent être, ne fournissent jamais que d'indispensables matériaux.

Or, en considérant ladestination constante de ces lois, on peut dire, sans aucune exagération, que la véritable science, bien loin d'êtreformée de simples observations, tend toujours à dispenser, autant que possible, de l'exploration directe, en ysubstituant cette prévision rationnelle, qui constitue, à tous égards, le principal caractère de l'esprit positif, commel'ensemble des études astronomiques nous le fera clairement sentir. ● Les faits, c'est-à-dire ce que l'on observe dans la nature ne sont pas pour Comte le point de départ de lascience.

Autrement dit, il n'est pas possible d'atteindre la rigueur scientifique si on se contente d'observer lesphénomènes, de repérer des constantes qui nous permettront d'en déduire des lois : les faits ne sont que« d'indispensables matériaux ».

La véritable science n'examine pas le réel, ne fait pas des catalogues d'observations,elle prédit.

« La véritable science […] tend toujours à dispenser, autant que possible, de l'exploration directe, en ysubstituant cette prévision rationnelle ». ● Cette manière de penser implique plusieurs sous-entendus.

Tout d'abord, il va de soi que le fait d'observer les phénomènes de la nature dans leur multiplicité pour en retirer des constantes impliquerait unemultitude de constantes.

Autrement dit, si j'observais 100 phénomènes de nature différentes – chacun de cesphénomènes étant lui-même exemplifié par plusieurs phénomènes plus ou moins identiques – que je repérais desconstantes, j'aurais 100 lois.

Chacune de ces lois décrirait de manière abstraite et théorique un phénomène.

Or,pour Comte, ce n'est pas la multitude des lois qui fonde la véritable science, mais l'inverse.

L'apogée des sciencesse trouve dans le passage du multiple à l'un.

Il faut selon l'auteur pouvoir se représenter tous les phénomènes diversobservables comme des cas particuliers d'un seul fait général.

Il ne s'agit pas supprimer la multiplicité des lois, maisde mettre en relation les divers phénomènes particuliers avec une loi très générale.

Par exemple, la gravitationpermettrait d'expliquer divers phénomènes en les ramenant sous une seule loi. Le fait de n'avoir qu'une seule loi facilite la prédiction, et c'est ce qui caractérise « l'esprit positif ». ● Cet esprit se caractérise par le renoncement à connaître les causes intimes des phénomènes pour s'attacher à découvrir les lois effectives de l'origine et de la destination de l'univers.

Les phénomènes sont assujettisà des lois invariables, et les lois effectives sont des relations invariables de succession et de similitude.

Ces loispermettent la prédiction.

Si Comte rejette l'observation des phénomènes pour établir des lois, c'est parce qu'ellecache un cercle vicieux.

En effet, Comte note que pour lier les phénomènes entre eux et en déduire des lois, il fautune théorie, mais pour observer les phénomènes eux-mêmes, il faut aussi une théorie.

Ceci sans compter que l'on atendance à attribuer des fonctions aux choses alors qu'elles n'en ont pas.

Ainsi, lorsque l'on va voir de l'eau bouillirsur le feu, on dira que le feu est la cause de l'ébullition, ce qui implique qu'il y a un agent et un patient.

Or, le feu nepeut pas agir. L'esprit positif se caractérise donc par cette capacité à épurer les lois, à les faire les plus généralespossible pour qu'elles soient les plus objectives possible. ● Mais si nous sommes arrivés à l'époque de l'esprit positif, c'est parce que d'autres âges nous ont précédés, et nous ont permis d'évoluer.

Comte distingue en effet trois états théoriques.

Le premier est appelé« théologique ou fictif », on y recherche les causes premières, et on croit atteindre une connaissance absolue quiamène au surnaturel (ex : Zeus fait pleuvoir).

Le second est appelé état « métaphysique ou abstrait », on yremplace les agents surnaturels par des forces abstraites (ex : la Nature a horreur du vide).

Vient enfin l'état« positif » qui se caractérise par la recherche d'une loi effective et générale qui permet la prédiction. II/ Conséquence de cette définition : Une telle prévision, suite nécessaire des relations constantes découvertes entre les phénomènes, ne permettrajamais de confondre la science réelle avec cette vaine érudition qui accumule machinalement des faits sans aspirerà les déduire les uns des autres.

Ce grand attribut de toutes nos saines spéculations n'importe pas moins à leurutilité effective qu'à leur propre dignité ; car, l'exploration directe des phénomènes accomplis ne pourrait suffire ànous permettre d'en modifier l'accomplissement, si elle ne nous conduisait pas à la prévoir convenablement.

» ● Après avoir donné une définition de la science comme consistant fondamentalement dans la connaissance des lois qui régissent les phénomènes, Comte tire les conséquences de cette définition.

Il montre les différencesentre la véritable science et la simple érudition.

Selon lui, l'érudition consiste en l'accumulation de connaissances quine sont pas reliées entre elles, mais simplement juxtaposée.

De cette érudition, on en peut rien retirer, elle n'est pasutile, puisqu'elle ne permet pas de déchiffrer le monde, elle ne permet pas la prédiction.

Cette érudition est doncune sorte de discipline morte qui n'a aucun rapport avec le réel et qui reste repliée sur elle-même, dans sesconnaissances théoriques. Il n'en va pas de même pour la vraie science qui peut se rapporter au réel et prédire les phénomènes.

Si. »

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