Connaissance et imagination: compatibilité et différence
Publié le 23/03/2015
Extrait du document
«
58 L'IMAGINATION -LE JUGEMENT, L'IDÉE
IV - La connaissance historique ne saurait se développer sans faire appel à
l'imagination.
Elle exige une aptitude à compléter les traces du passé par
une vision des choses disparues.
On peut même considérer que la simple
fiction (cf.
Aristote) n'est pas sans
nous fournir une connaissance.
Particulièrement intéressant -et plus difficile à étudier -est ce qu'on
pourrait appeler l'usage méthodique de la fiction tel que le pratique
par
exemple Rousseau dans le Discours sur l'origine et les fondements de
l'inégalité parmi les hommes.
De l'homme à l'état de nature nous n'avons
aucun témoignage et aucune observation n'en est possible.
Il est pourtant
nécessaire de
« savoir démêler ce qu'il y a d'originaire et d'artificiel dans la
nature actuelle de
l'homme».
Faute de pouvoir résoudre le problème qu'il
formule dans sa
Préface ( « Quelles expériences seraient nécessaires pour
parvenir à connaître l'homme naturel ; et quels sont les moyens de faire ces
expériences dans la société
'! ») Rousseau se propose de restituer la nature
de l'homme en
« écartant tous les faits ».
« Il ne faut pas prendre les
recherches dans lesquelles on peut entrer sur ce sujet
pour des vérités
historiques mais pour des raisonnements hypothétiques
et conditionnels,
plus propres à éclairer la nature des choses qu'à
en montrer la véritable
origine,
et semblables à ceux que font tous les jours nos physiciens sur la
formation du monde.
» C'est au mythe qu'il appartient de retracer l'histoire
de l'origine.
Un mythe n'offre pas de connaissance, encore qu'il puisse
l'inspirer.
S'agit-il donc dans la description de l'état de nature .et celle du
passage à l'état civil d'un mythe
? On remarquera qu'il ne fait intervenir
aucune puissance divine : par là
il renouvelle l'effort de rationalité mis en
œuvre par Démocrite et Lucrèce (De la nature Livre V).
Il s'agit donc
plutôt d'un travail de recherche des principes, d'ordre métaphysique, que
d'une rêverie sans fondement.
V - En ce qui concerne la connaissance scientifique, l'histoire montre que
la formation des hypothèses est très loin d'exclure l'imagination.
On en
propose l'exemple suivant.
Dans sa
Dioptrique, Descartes ne se prononce
pas sur
la nature de la lumière : il propose diverses images de ce qu'elle
pourrait être.
Celles qui semblent l'emporter, comme
en témoignent les
figures, celle de la trajectoire d'une balle en particulier, sont des images
mécaniques.
Huyghens, dans son
Traité de la lumière recourt à des images
très différentes (celle de la propagation d'ondes).
Les formules
mathématiques des lois de la réflexion et de la réfraction sont identiques
dans l'un et l'autre cas.
Cependant, la vision de Huyghens est susceptible
d'inspirer et de soutenir la solution de certains problèmes (celui de
la.
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