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Connaissez-vous KANT (Emmanuel) ?

Publié le 09/06/2009

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KANT (Emmanuel) : 1724-1804

Philosophe allemand. Né à Königsberg, dans une famille piétiste, il fit ses études à l'université de cette ville, puis y devint professeur et enseigna jusqu'en 1797. Sa vie tranquille et parfaitement réglée fut toute entière consacrée à la méditation philosophique. Recherchant à quelles conditions la connaissance scientifique est possible, Kant pose qu'elle se constitue d'une forme, donnée par l'esprit humain et d'un contenu, fourni par l'expérience sensible. La connaissance scientifique ne peut porter que sur les phénomènes, c'est-à-dire sur les êtres saisis à travers l'espace et le temps, qui sont des formes a priori de la sensibilité, et non sur les choses en soi, ou noumènes, qui nous demeurent inconnues. La critique de l'usage transcendantal de la raison (le conduit à dénoncer l'illusion métaphysique et à rejeter toute la philosophie dogmatique. Kant affirme l'existence d'un sujet libre et indépendant des phénomènes, et fonde sa morale sur l'impératif catégorique. • Œuvres principales : La Critique de la raison pure (1781), Prolégomènes à toute métaphysique future (1784), Fondements de la métaphysique des moeurs, Critique de la raison pratique (1788), Critique du Jugement (1790).

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« L'image la plus éloquente de la philosophie kantienne est celle que Kant en donne lui-même, lorsqu'il compare saméthode à la révolution copernicienne qui fit passer l'astronomie du géocentrisme à l'héliocentrisme. Ce révolutionnaire, à la santé fragile et à la vie sans surprise, est né à Königsberg (Prusse orientale) en 1724, dansune famille très modeste.

La piété profonde de sa mère lui inspire une horreur du mensonge et de la mauvaise foi,qu'il appliquera non seulement en morale mais également dans sa pensée spéculative. Après des études de théologie et de philosophie, il devient précepteur en 1746, et s'introduit ainsi dans la bonnesociété de sa ville.

Le penseur austère se double d'un homme raffiné dont l'esprit est apprécié dans les salons.

En1755, il devient privat dozent et entame 40 années d'enseignement.

Il donne des cours de science, logique,métaphysique, théologie, anthropologie, pédagogie.

En même temps, il développe sa recherche personnelle jusqu'à lapublication tardive de ses grandes œuvres : en 1781, alors qu'il a presque 60 ans, paraît la Critique de la raison pure; en 1788, la Critique de la raison pratique ; enfin, en 1790, la Critique de la faculté de juger.

Cette intense créationintellectuelle est soutenue par une vie parfaitement réglée : on raconte que seules la lecture d'une grande œuvre deRousseau ou l'annonce de la Révolution française purent changer l'heure et le cours immuable de sa promenadequotidienne.

Vers la fin de sa vie, Kant s'attache surtout à des questions religieuses, et s'efforce d'achever saphilosophie de la nature.

Cette vie sereine, vouée au travail et agrémentée d'amitiés intellectuelles, s'achève en1804, sur ces derniers mots : " es ist gut ", " c'est bien ". Le but de la philosophie critique est d'établir si la métaphysique, qui cherche à connaître des objets au-delà dusensible, est possible comme science.

Or, sur ces problèmes fondamentaux que sont l'existence de Dieu,l'immortalité de l'âme, et la liberté, il n'existe aucun accord entre les philosophies.

Loin de progresser, comme le fontla physique et la mathématique, la métaphysique est un champ de bataille sans arbitre.

D'où la nécessité d'unecritique, qui serve de tribunal où la raison elle-même juge ses prétentions et reconnaisse ses limites.

Seulel'entreprise critique peut éviter que la philosophie s'épuise en vains conflits, et que le scepticisme triomphe ; elleseule est à même de redonner confiance à la raison et d'assurer son exercice légitime. La critique propose une approche épistémologique qui légitime ou récuse les connaissances que nous possédons, enréfléchissant sur les conditions de possibilité de toute connaissance.

C'est ce qui la définit comme philosophietranscendantale, c'est-à-dire comme une philosophie portant sur l'étude des conditions a priori de la connaissance,conditions qui sont universelles et nécessaires. Ce retour de la pensée sur elle-même et sur son propre fonctionnement suppose un changement de perspective,analogue à la révolution copernicienne en astronomie : ce n'est plus la connaissance qui s'adapte aux objets qu'ellerencontre, mais les objets qui se règlent sur la forme de notre connaissance.

Connaître n'est pas épouser la formed'un objet déjà constitué, c'est construire cet objet selon les normes (jugements, catégories, schèmes et principes)que la raison tire d'elle-même, à partir d'une diversité donnée.

L'objectivité résulte donc de la structure du sujetconnaissant, ce qui à la fois rend possible une connaissance a priori, mais la voue à ne saisir que des phénomènes. Cette redéfinition de la connaissance assigne pour premier travail à la Critique de la raison pure la description de cesstructures qui déterminent le visage que nous offrent les choses.

Ainsi, le temps et l'espace ne sont pas despropriétés réelles des choses, mais des formes de l'intuition qui conditionnent la perception que nous en avons. De même, la connaissance rationnelle d'un objet n'est pas une adéquation entre le jugement et la chose jugée, maisla soumission ou la subsomption des intuitions sensibles sous des règles générales tirées de l'entendement : lescatégories permettent de construire une expérience et donc de connaître un objet.

Ainsi est garantie la légitimité dela connaissance dans le champ de l'expérience. En contrepartie, ce qui ne relève pas de ce champ, comme les objets de la métaphysique traditionnelle, indique leslimites de notre jugement, incapable de produire une connaissance solide dès qu'il se prive de l'appui de l'intuition,laquelle ne peut être pour nous que sensible. Les conflits historiques de la métaphysique sont donc des illusions produites par l'usage illégitime d'une raisonignorante de ses propres limites.

Toutefois, leur réduction critique ne signifie pas que les Idées de Dieu, de l'âme, etde l'univers soient données à la raison seulement pour la faire divaguer.

Son échec à connaître le suprasensibleindique que, par un usage théorique de ses Idées, la raison doit trouver une autre voie que celle de la connaissancepour satisfaire ses aspirations : cette voie sera la morale que Kant expose dans la Critique de la raison pratiquepubliée en 1788.

L'usage de ces Idées est légitime lorsqu'il est pratique : Dieu, l'âme, et le monde ne sont pas desobjets à connaître mais des postulats qu'il faut admettre pour diriger et donner sens à notre vie pratique.

Cepassage de la philosophie de la connaissance à la philosophie pratique a pour conséquence de modifier l'approchedes Idées de la Raison : elles ne constituent plus désormais des obstacles épistémologiques, mais des directionsauxquelles le sujet doit conformer son action. Ainsi, Kant ne borne notre connaissance que pour laisser notre raison s'épanouir comme raison pratique.

Le XIXesiècle appauvrira le kantisme en le réduisant à une épistémologie qui nous prive de l'absolu : sa critique de lamétaphysique et sa théorie de la connaissance ne se comprennent pleinement que dans la perspective de l'éthique.. »

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