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Conscience et perception chez Rousseau

Publié le 17/09/2015

Extrait du document

conscience

Pourquoi donc est-ce que je me trompe sur le rapport de ces deux bâtons, surtout s’ils ne sont pas parallèles ? Pourquoi dis-je, par exemple, que le petit bâton est le tiers du grand, tandis qu’il n'en est que le quart ? Pourquoi l’image, qui est la sensation, n’est-elle pas conforme à son modèle, qui est l'objet ? C'est que je suis actif quand je juge, que l'opération qui compare est fautive, et que mon entendement, qui juge les rapports, mêle ses erreurs à la vérité des sensations, qui ne montrent que les objets.

 

Ajoutez à cela une réflexion qui vous frappera, je m’assure ', quand vous y aurez pensé ; c'est que sinous étions purement passifs dans l’usage de nos sens, il n’y aurait entre eux aucune communication ; il nous serait impossible de connaître que le corps que nous touchons et l'objet que nous voyons sont le même. Ou nous ne sentirions jamais rien hors de nous, ou il y aurait pour nous cinq substances 2 sensibles, dont nous n’aurions nul moyen d’apercevoir l'identité.

 

Qu'on donne tel ou tel nom à cette force de mon esprit qui rapproche et compare mes sensations ; qu'on l'appelle attention, méditation, réflexion, ou comme on voudra, toujours est-il vrai qu'elle est en moi et non dans les choses, que c’est moi seul qui la produis, quoique je ne la produise qu'à l’occasion de l'impression que font sur moi les objets. Sans être maître de sentir ou de ne pas sentir, je le suis d'examiner plus ou moins ce que je sens.

 

ROUSSEAU

 

1. Je m'assure : j’en suis sûr.

 

2. Substances : être séparés existant par eux-mêmes.

 

QUESTIONS

 

1. Dégagez la thèse de ce texte et les étapes de son argumentation.

 

2. Expliquez :

 

a. «je suis actif quand je juge ».

b. « ou nous ne sentirions jamais rien hors de nous, ou il y aurait pour nous cinq substances sensibles, dont nous n’aurions nul moyen d’apercevoir l’identité ».

 

3. Puis-je être maître de mes sensations ?

a. « Je suis actif quand je juge. »

 

Juger, c’est affirmer ou nier un rapport entre un sujet et un prédicat. C’est une action de l’esprit. Il y a donc dans le jugement, déjà, une action. L’action implique l’intervention d’une conscience. Quand j’affirme ou quand je nie, c’est ma conscience qui intervient.

 

Les sensations « ne montrent que des objets », elles sont neutres ; Rousseau dit même qu’elles sont vraies : « la vérité des sensations ». C’est donc l’intervention de ma raison qui choisit et agit, qui me trompe, et non les sensations. Cela prouve que « je suis actif quand je juge ».

conscience

« b.

« ou nous ne sentirions jamais rien hors de nous, ou il y aurait pour nous cinq substances sensibles, dont nous n'aurions nul moyen d'apercevoir l'identité ».

3.

Puis- je être maître de mes sensations ? RÉAGIR • Mots clés • rapport : ici, c'est un lien, une relation que l'esprit constate.

Cela peut être une relation de ressemblance, de cause à effet, ou un rapport de gran­ deur.

• image : du latin imago, «repr ésentation, image, portrait ».

C'e st la représentation matérielle d'un objet.

• sensation : émotion, impr ession.

Changement d'état à dominante affective ; fait de conscience élémentaire fourn i par les sens, causé par une excitation physiologique.

• conforme : semblable, analogue.

• modèle : ce qui sert ou doit servir d'ob jet d'imitation pour faire ou reproduire quelque chose.

• entendement : fa culté de comprendre , pouvoir de conna ître et de juger ; la raison.

• opération : en mathéma tiques, processus de nature déterminée qui, à partir d'éléments connus, permet d'en engendrer un nouveau ; calcul ; acte supposant réflexion et combinaison de moyens en vue d'un résultat déter miné.

• communication : établir une relation avec quelqu 'un ou quelque chose, résultat de cette action.

• apercevoir : découvrir, remarquer, discerner ; prendre conscience.

• identité : similitude, unité ; permanence ; en mathématique s, égalité qui demeure vraie quelles que soient les valeurs attribuées aux termes qui la const ituent.

• attention : concentration, tension vers.

• méditation : approf ondissement, concentration, contemplation ; pensée prof onde.

• réflexion : retour de la pensée sur elle-même en vue d'examiner plus profondément une idée, une situation ; délibéra tion, méditation .. »

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