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Conscience: projet et mémoire

Publié le 27/02/2004

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conscience
* La conscience n'est nullement une pure intériorité, elle a besoin de l'extériorité, du rapport au monde. Être conscient, c'est donc être présent au monde.* La conscience est une activité qui donne sens au monde, qui le signifie. Le sujet est ek-stase (le grec extasis signifie "être hors de soi"), c'est-à-dire qu'il est sujet d'un monde qu'il projette lui-même.Toute conscience est conscience de quelque chose (Husserl).On trouve cette citation dans la seconde partie des « Méditations cartésiennes » (1929). Husserl (1859-1938) est le fondateur de la phénoménologie et le précurseur de ce que l'on nomme l'existentialisme.Le mot d'ordre de la phénoménologie est le retour aux choses mêmes. Il s'agit de se battre contre une conception positiviste de la science et contre les faux savoirs, pour s'interroger à nouveaux frais sur la façon dot les choses nous apparaissent.Notre citation apparaît dans les « Méditations métaphysiques ».
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« vers ce qui n'est pas soi, là-bas près de l'arbre, et cependant hors de lui .»La pensée est décrite ici en terme de mouvement, de dynamique, et non plus de « moite intimité ».Non seulement il n'y a pas de commune mesure entre les propriétés de la matière et celles de la pensée, mais il fautajouter que les choses et la conscience n'ont pas la même manière d'être.

L'existence propre de la conscience estcette capacité de se transcender, de se projeter vers autre chose, de porter un rapport au monde auquel, par-làmême, elle est présente.Husserl tire deux autres conséquences de ce caractère majeur de la conscience.

Si je perçois un cube, je déclare «Je vois un cube ».

Or, en toute rigueur, je ne peux pas voir les six faces du cube à la fois.

Cela signifie que maconscience ne s'en tient jamais à ce qui lui est donné ici et maintenant.

Je vois deux faces du cube, mais j'anticipesur celles que je vais voir, ou je me remémore celles que j'ai vues.

Autrement dit, une autre caractéristique de laconscience est d'établir des synthèses, de relier ce qui est perçu ici et maintenant avec ce qui l'a été ou ce qui lesera.

Ce qui amène à dire que la conscience est temporelle, effectue ses synthèses dans le temps.Autrement dit, la citation signifie d'abord que la conscience est toujours le mouvement de se dépasser vers autrechose, de viser autre chose.

Mais il faut aussi comprendre que si ce que je vise (les deux faces du cube) a unesignification pour moi (je sais et comprends que j'ai affaire à un cube), c'est que ma conscience a la capacité dedépasser ce qui lui est simplement donné pour le lier à d'autres représentations passées ou futures. Le but et l'ambition de la phénoménologie sont le retour aux choses mêmes.

Parlant de la révolution d'Einstein,Husserl déclare : « Ainsi Einstein ne réforme pas l'espace et le temps où se déroule notre vie d'être vivant ».Loin de comprendre ceci comme une attaque contre les sciences (auxquelles fut formé Husserl), il faut lecomprendre et comme une attaque contre le scientisme, et comme la nécessité d'un retour aux questions centrales du sens : « De simples sciences de faitsforment une simple humanité de faits.

Dans la détresse de notre vie cette science n'a rien à nous dire.

Lesquestions qu'elles excluent par principe sont précisément les questions qui sont les plus brûlantes à notre époquemalheureuse ce sont des questions qui portent sur le sens ou l'absence de sens de toute existence humaine.

»L'ambition de la phénoménologie est donc de questionner le sens, de retrouver le sol où se déroule notre vie d'êtrevivant, de fonder une science de l'esprit en tant qu'esprit.

Celle-ci commence par la découverte de cette propriétéparticulière de la conscience d'être toujours présence et rapport au monde, et non intimité fermée sur elle-même.

Ence ses, la pensée existentialiste en est l'héritière, et la leçon de Husserl vaut toujours. Bergson : la conscience, une anticipation • Bergson souligne que la conscience est le lieu de notre liberté, de notreinvention, de notre possibilité de création car elle se déploie dans la durée. • La conscience est mémoire : Bergson distingue la mémoire-habitude (celle desautomatismes), et la mémoire pure (celle de mon histoire qui représente ce queje suis essentiellement). • Non seulement la conscience conserve le passé mais elle est aussi élan vers lefutur.

C'est par sa vocation unificatrice du passé, du présent et du futur qu'ellejoue un rôle d'anticipation.

Sans conscience, l'homme serait rivé à l'intemporalité: le futur n'existerait pas et la perspective de création non plus. Cette conscience réfléchie et réflexive est-elle une réalité première certaine ?Est-elle toute la vie psychique ? « Il y a, disions-nous, deux mémoires profondément distinctes : l'une,fixée dans l'organisme, n'est point autre chose que l'ensemble desmécanismes intelligemment montés qui assurent une répliqueconvenable aux diverses interpellations possibles.

Elle fait que nous nous adaptons à la situationprésence, et que les actions subies par nous se prolongent d'elles-mêmes en réactions tantôt accompliestantôt simplement naissantes, mais toujours plus ou moins appropriées.

Habitude plutôt que mémoire,elle joue notre expérience passée, mais n'en évoque pas l'image.

L'autre est la mémoire vraie.Coextensive à la conscience, elle retient et aligne à la suite les uns des autres tous nos états au fur et àmesure qu'ils se produisent, laissant à chaque fait sa place et par conséquent lui marquant sa date, semouvant bien réellement dans le passé définitif, et non pas, comme la première, dans un présent quirecommence sans cesse.

» Bergson, « Matière & Mémoire ».. »

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