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Correction questions d’interprétation : Peut-on dire que c’est l’usage de la rhétorique qui est mauvais ou au contraire que c’est la rhétorique qui est mauvaise ?

Publié le 24/10/2023

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« Correction questions d’interprétation : Peut-on dire que c’est l’usage de la rhétorique qui est mauvais ou au contraire que c’est la rhétorique qui est mauvaise ? L’art de la rhétorique consiste aussi bien à persuader qu’à convaincre : convaincre par le raisonnement et persuader par les sentiments.

Toutefois, qu’il s’agisse de l’emporter par la raison ou par les sentiments, n’est-ce pas là que deux manières de manipuler son auditoire ? En effet, que se soit par l’un ou par l’autre, la fin visée est toujours d’emporter l’assentiment de quelqu’un pour contenter nos désirs, nos intérêts et nos idées.

Or, en effet, sachant maîtriser le pouvoir de la parole, une personne n’est-elle pas nécessairement amenée à l’utiliser à ses propres fins ? Dans ce cas là, nous pencherions pour la réponse qui consiste à dire que c’est la théorique elle-même qui est mauvaise.

Toutefois, comme nous le montre le texte avec l’exemple du médecin, un usage, même manipulateur de la rhétorique permet de réaliser une fin vertueuse : celle-ci de guérir un malade qui refuse de prendre son médicament.

Ainsi, cet exemple nous montrerait que prise dans un certain contexte, c’est l’usage de la rhétorique qui est mauvais.

Notre développement portera d’abord à l’exemple du médecin, et ensuite aux limites évoquées par Gorgias sur l’usage de la rhétorique pour montrer que même si c’est l’usage de la rhétorique qui est mauvais, un bon usage de la rhétorique est difficilement envisageable. Ce qui frappe à la lecture du texte, c’est que Gorgias fait l’éloge de la rhétorique qui permet de se substituer au discours du médecin.

En effet, quelque autre personne que le médecin pourrait-elle mieux remplir son rôle que le médecin lui-même ? L’orateur n’est-il pas ici un imposteur, en plus d’être un manipulateur ? L’hypothèse la plus exacte serait de dire que le médecin détient le savoir de médecin, et que l’orateur détient son savoir à lui propre.

Par conséquent, malgré le manque de savoir, l’orateur détient un pouvoir que le médecin n’a pas avec son savoir : user des sentiments et des belles paroles pour amener le malade à prendre son traitement. Ainsi, il n’y aurait qu’à dire que c’est l’usage de la rhétorique qui est mauvais et non la rhétorique elle-même, car la manipulation ici amène une fin bonne. Toutefois, Gorgias nous dit également que l’orateur vaut mieux que le médecin et laisse entendre une supériorité de rhétorique sur tous les autres domaines.

Tout se passe donc comme si Gorgias faisait l’éloge de l’imposture.

En effet, pour répondre à la question en affirmant que c’est l’usage de la rhétorique qui est mauvais et pas la rhétorique elle-même, il faudrait se contenter du contexte de l’usage de la rhétorique pris dans l’exemple de l’orateur et du médecin, mais Gorgias évoque une supériorité de la rhétorique.

Ce qui pose une difficulté d’argumentation. En effet, si la rhétorique est supérieure à tous les autres domaines sous le seul prétexte qu’elle a un pouvoir que les autres n’ont pas et que celui-ci permet à l’orateur de devenir un imposteur, alors nous pourrions dire que c’est la rhétorique.... »

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