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Cr oir e, est­ ce r enoncer à l' usage de la r aison ?

Publié le 16/06/2015

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26/5/2015 Cr oir e, est­ ce r enoncer à l' usage de la r aison ? ­ Tr availler sur des sujets du bac ­ Philosophie ­ Ter m inale ST2S ­ Assistance scolair e per sonnalisée et gr atuite ­ ASP Introducti on Croire, c'est étymologiquement « fa ire confia nce à » , c'est­à ­dire « a jouter foi » . Ainsi, croire quelqu'un, c'est penser que ce qu'il dit est vra i, sa ns pourta nt en a voir la preuve ? croire en un Dieu, ce n'est pa s sa voir que ce Dieu ex iste (en ce ca s il ne s'a gira it plus de croya nce, précisément), ma is être intimement conva incu de son ex istence, même si cette dernière ne deva it être démontrée pa r rien. Or la ra ison nous recomma nde de ne rien tenir pour vra i, dont on ne puisse démontrer la vérité ? a lors, croire, est­ce renoncer à l'usa ge de la ra ison ? Le problème est pa rticulièrement a igu da ns le ca s des croya nces religieuses : croire en un Dieu en effet, c'est a ccepter en sa créa nce des a rticles de foi qui non seulement semblent ne pa s pouvoir être démontrés, ma is qui vont à l'encontre de la logique même de la démonstra tion. Ainsi, être ch rétien, c'est croire en la sa inte Trinité ? or, comment un être pourra it­il être à la fois triple et un ? C'est a ussi croire que le Ch rist éta it à la fois h omme et fils de Dieu : cela semble contra dictoire, cela semble a bsurde. Aussi bien da ns son fondement (a ccorder sa confia nce sa ns preuve) que da ns son déta il (les a rticles de foi), la croya nce religieuse semble récla mer de nous que nous suspendions l'usa ge de notre ra ison : il fa udra it en somme a ccepter pour vra i ce qui est ma nifestement a berra nt. Ma is ne peut­on a u contra ire penser qu'il y a des ch oses qui ex cèdent les pouvoirs de notre ra ison, qu'il sera it va niteux de croire que ce qui semble a bsurde pour nous l'est en soi ? En d'a utres termes, ne sera it­il pa s plus ra isonna ble de renoncer à ériger la ra ison h uma ine en juge de toutes ch oses, en lui reconna issa nt ses propres limites ? Peut­être la contra diction entre la ra ison et la croya nce n'est­elle qu'a ppa rente ? ma is en ce ca s, il fa udra démontrer que ce qui ex cède la ra ison n'est pa s nécessa irement contra ire à la ra ison. I. L'arti culati on de la foi et de la rai son 1. Il faut reconnaître les limites de la raison humaine Fa ut­il a dmettre comme a lla nt de soi la contra diction entre la croya nce et la ra ison ? Fa ...

« de lui­m êm e passer au réel : il faut donc qu'il y ait un être nécessaire, qui soit cause de la réalisation du possible, c'est­à­dire de son passage à l'existence. Saint Thom as donne ainsi cinq preuves différentes de l'existence de Dieu. La difficulté, c'est qu'elles reposent toutes, à des degrés divers, sur des présupposés eux­m êm es indém ontrés ou sur des circularités logiques (par exem ple ici : sur la présupposition que le m onde aurait pu ne pas être). Peut­être doit­il en aller nécessairem ent ainsi de toutes les prétendues preuves de l'existence de Dieu ; m ais alors, si cette existence est indém ontrable, suffit­il d'affirm er que la raison hum aine ne peut pas tout dém ontrer, et qu'il faut faire confiance à ce que la Révélation nous indique ? Que vaut cette révélation, en effet, si rien ne vient soutenir notre croyance en l'existence de son auteur ? II. D e l'im possibilité d'u n e preu ve de l'existen ce de D ieu  au x postu lats de la raison 1. Toute preuve de l'existence de D ieu est im possible Il revient à Kant, dans la Critique de la raison pure, d'avoir m ontré pourquoi aucune preuve de l'existence de Dieu ne pourrait jam ais nous être donnée. Certes, je puis bien avoir un concept de Dieu ; m ais je ne peux jam ais déduire l'existence du seul concept − pour reprendre un exem ple célèbre, le concept d'un billet de banque dans m a poche est exactem ent le m êm e, que le billet y soit ou pas. Pour être assuré qu'un objet réel correspond à m on concept, que donc ce concept n'est pas une form e vide, il faut un contenu intuitif : seule la perception peut m 'apporter la preuve qu'il existe bien quelque chose qui correspond dans le réel au concept que j'ai. Or, percevoir, c'est toujours et nécessairem ent percevoir dans le tem ps et dans l'espace (tous les objets perçus sont situés à un point de l'espace et du tem ps) ; m ais Dieu, dans la définition m êm e que j'en ai, est un être éternel (il est hors du tem ps) et ubiquitaire (il n'est d'aucun point de l'espace). Par définition donc, je ne pourrai jam ais percevoir Dieu ; je n'aurai alors jam ais de contenu intuitif pour rem plir le concept que je possède. D'où la conclusion que Kant en tire : on peut certes penser à l'existence de Dieu, m ais on ne pourra jam ais la connaître, en d'autres term es on ne peut pas sans contradiction espérer en faire un objet de savoir. Nous ne pourrons jam ais dém ontrer que Dieu existe − ou qu'il n'existe pas. 2. R efus de la position sceptique Faut­il alors reconnaître que la croyance est dénuée de tout fondem ent rationnel, et que la raison doit nous contraindre à ne plus croire ? Non pas : la foi doit dem eurer ce qu'elle est, un objet de croyance, elle ne doit pas prétendre être une science procédant par raisonnem ents et dém onstrations. Du pur point de vue théorique donc, les grandes questions de la croyance religieuse (la foi en l'existence d'un Dieu, la foi en l'im m ortalité de l'âm e) sont purem ent et sim plem ent indécidables, et le dem eureront à jam ais. La croyance excède entièrem ent la raison, au sens où la raison est im puissante à prendre parti pour ou contre elle. On peut alors adopter une position sceptique, en affirm ant que rien ne venant dém ontrer l'existence ou l'inexistence de Dieu, il serait plus sage de suspendre notre jugem ent, en reconnaissant que nous n'en savons rien et n'en pouvons rien savoir. Ce scepticism e suppose cependant que le seul usage possible de la raison, c'est la connaissance − en term es kantiens : que l'intérêt théorique fait le tout de l'intérêt de la raison. Or, ce que Kant va m ontrer, c'est justem ent que tel n'est pas le cas. 3. Les postulats de la raison pure pratique En plus de l'intérêt théorique (qui se résum e en une question : « Que puis­je savoir ? »), la raison est en effet anim ée d'un intérêt « pratique » (où la question devient : « Que dois­je faire ? »). Or ce que nous dit notre raison, c'est que nous devons faire notre devoir, et d'abord en traitant toujours autrui com m e une fin en soi, et non com m e un m oyen pour nous (ne pas se servir d'autrui pour satisfaire nos désirs, donc). Je dois faire m on devoir, m êm e si je n'en ai pas envie, et m êm e si ce devoir com prom et m on bonheur ici­bas : car enfin, l'histoire le m ontre assez, en ce m onde, ce sont les justes qui sont punis, et ceux qui ont su être les plus m échants qui triom phent. Kant prend l'exem ple de cet hom m e qui refuse de faire un faux tém oignage pour accuser un innocent, alors que son m ensonge lui est ordonné par le prince : parce qu'il n'a pas26/5/2015 Croire, est­ce renoncer à l'usage de la raison ? ­ Travailler sur des sujets du bac ­ Philosophie ­ Terminale ST2S ­ Assistance scolaire personnalisée et gratuite ­ ASP data:text/html;charset=utf­8,%3Cdiv%20class%3D%22idocBlock%22%20style%3D%22font­family%3A%20georgia%3B%20font­weight%3A%20normal%3B%20clear%3A%20right%3B%20margin%3A%200px%3B%20padding… 2/3. »

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