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Crainte et peur

Publié le 19/02/2004

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Dans la peur au contraire, l'agitation mentale qui accompagne cette émotion comme toutes les autres empêche l'esprit de voir clairement le danger ou de se fixer sur un objet précis. La peur est le plus souvent peur de l'inconnu, de l'insolite, de l'imprévisible; elle a souvent pour base, comme l'a montré H. WALLON, une brusque incertitude sur l'attitude à prendre. « J'ai peur, disait un malade, mais je ne sais pas de quoi j'ai peur », et une malade de JANET dit de même : « J'ai abominablement peur, mais je ne sais pas de quoi. » Ceci n'est pas vrai seulement de la peur pathologique. Même la peur normale, même la « peur sans secousse », comme dit J. ROMAINS, suppose une atmosphère trouble, une ambiance particulière où règne l'incertitude : le danger est peut-être prévu, mais on ne sait quand il fondra sur nous, sous quelle forme, etc., ni, par suite, comment il faudra réagir. - Si l'on en croit un auteur qui a beaucoup insisté (sans doute excessivement) sur la part de terreur, d'effroi que comporte le sentiment religieux, Rudolf OTTO, ce caractère est bien marqué dans le cas particulier en question : « Une telle terreur, écrit-il (Le Sacré, p. 33), ne se distingue pas seulement en degré et en intensité de la crainte naturelle et n'est nullement un degré particulièrement élevé de cette dernière.

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