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Croire, est-ce renoncer à l'usage de la raison ?

Publié le 13/07/2004

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Pour croire, il faut renoncer à soumettre la foi à l'examen critique de la raion. La foi est contraire à la raison en tant qu'elle n'est que superstition. Mais, la foi s'oppose pas à la raison dès lors qu'elle ne contredit pas ce que la raison, par elle-même, découvre et connaît. Foi et raison ne sont pas incompatibles, notamment pour la plupart des philosophes rationalistes.
 
I. La croyance ne relève pas d'une démarche rationnelle. a. L'opinion, qui est synonyme d'illusion, se manifeste par un refus parfois violent de la raison (Platon). b. La foi religieuse renonce à donner une explication rationnelle de ce qu'elle tient pour la vérité. II. La croyance est un fait humain pénétré de pensée (Hegel). a. L'irrationalité de la croyance correspond à une rationalité inconsciente (Jung). b. Il n'est pas absurde de faire confiance aux autres, d'avoir, foi en eux.
III. La croyance est en réalité complémentaire de la raison. a. Si la « foi « renonce à prendre appui sur la raison, elle l'utilise cependant a posteriori pour mieux comprendre ce qui est vrai dans la croyance (Thomas d'Aquin). b. La croyance prend le relais de la raison, quand cette dernière avoue son impuissance (morale kantienne).
 



« « C'est donc sur la foi objective qu'on spécule.

Qu'est-ce que cela veut direla foi objective ? Cela veut dire une somme de propositions [...] La foiobjective, c'est comme si le christianisme était annoncé comme un petitsystème, pas si bon naturellement que celui de Hegel, c'est comme si le Christ[...] avait été professeur et que les Apôtres aient constitué une petitesociété savante.

» C'est sur le terrain de la raison que la raison a raison et, s'il n'y a rien endehors d'elle, elle est réponse à tout (« Tout le réel est rationnel et tout le rationnel est réel »).

A tel point qu'elle ne pourrait tenter de se nier qu'en s'affirmant.

Mais peut-elle rendre raison d'elle-même ? Le croire seraits'engager dans un processus de régression à l'infini, dont on ne peut sortirque par un saut hors de la raison...

un acte de foi dans la raison...

tout à faitirrationnel.

Il n'y a pas de raison de la raison.

Et si la raison trouve sa limitedans une réflexion sur son fondement, elle en rencontre une autre en seheurtant à l'existence.

Kant avait bien montré que l'existence, absolue position d'une chose, échappe à toute démonstration, mais il persistait àaligner l'existence du sujet éthique sous l'universalité de la raison pratique (ledevoir).

Le sujet, de Descartes à Hegel , n'est qu'une abstraction qui ôte à l'existence son existence : tel est le point de départ de la révolte deKierkegaard contre le rationalisme.

La conversion à l'existence est l'acte par lequel le peseur subjectif se détourne de l'universalité des règles de la raison uniformisant les règles de vie, pour se penser comme individu, « être particulier existant, qui prend la décision absolue sur le plan de l'existence » (« Post-Scriptum... »).

La vérité de l'existence humaine est toute entière dans le sens que lui assigne le choix subjectif de l'individu.

Si chez l'animal, l'espèce est plus importante que l'individu, carcelle-ci impose en quelque sorte à celui-là ses règles.

Chez l'être humain, l'individu prévaut sur l'espèce qui nedécide pas pour lui.

L'individu doit choisir pour son propre compte sans pouvoir se dérober.

L ‘homme n'a donc pasun existence spéculative mais concrète et c'est dans et par cette confrontation concrète aux « possibles » quel'homme donne forme à sa singularité et devient par là même un « individu ».

Mais l'individu paie cette liberté du choix par l' « angoisse » qui est sentiment de malaise devant l'inconnue de la possibilité.

L'existence est possibilité cad « angoisse ».

Et c'est cette vérité subjective que recherche Kierkegaard dans les « Etapes sur le chemin de la vie ».

Or la leçon que donne l'existence de la raison est qu'elle ne se plie pas à ses exigences.

Elle est par essence paradoxale, car chaque vérité existentielle a sa contrevérité, non moins vraie qu'elle [1].

Ainsi, l'homme esthétique qui a choisi l'aventure, la jouissance instantanée fera l'amère expérience de l'insatisfaction.

Pour avoirplacé le définitif dans l'instant, sa vie ne sera qu'un temps vide, car il faut que l'instant meure pour que l'instantnaisse.

Avec le juif errant et Faust , Don Juan sera la figure de l'existence esthétique oscillant entre le plaisir immédiat et le désespoir.

Pour avoir choisi de ne pas s'attacher, Don Juan , de conquête en conquête, ne connaîtra que des échecs, sa victime se dérobe au moment même où elle s'abandonne et la femme en soi n'est jamaispossédée.

Pour lui, chaque femme représente une possibilité d'existence.

Mais il choisit de ne pas choisir et restesuspendu entre toutes les possibilités qu'offrent ses conquêtes.

A les vouloir toutes, Don Juan sombre dans l'angoisse du rien du tout, de la vacuité.

Puisque l'instant est son plaisir, son plaisir ne dure qu'un instant.

Vivant enprédateur et non en constructeur, Don Juan ne peut jouir que dans l'instant et le particulier et non dans le général et le durable.

A courir trop de proies, le chasseur ne revient qu'avec l'ombre.

L'ironie –présence implicite de l'éthiquedans l'esthétique- peut permettre à l'individu d'échapper à cette existence inconsistante pour se convertir àl'existence éthique.

L'ironie, définie comme la plaisanterie derrière le sérieux, lui fera prendre conscience que laliberté du vide n'est qu'un vide de liberté.

Et que le choix est nécessaire, car il est le facteur le plus puissantd'individualisation de sa personnalité.

La volonté de l'homme éthique pose le bien et le mal en s'opposant à la velléitéde l'homme esthétique.

L'instant qui représentait tout pour l'esthète n'était rien puisqu'il ne servait pas à faire unchoix essentiel, existentiel et décisif mais à maintenir l'individu entre différents possibles.

L'éthicien, homme debonne volonté, soumet l'existence à l'unité de la règle (le devoir dans la vie conjugale, familiale, professionnelle,confessionnelle, la vie éthique selon Hegel ).

Continuité du devoir, fidélité à lui-même et aux autres, il se conforme à l'universel et vit dans la durée.

Si la figure de la vie esthétique est celle du séducteur, celle de la vie éthique prendles traits de l'époux, de l'homme marié.

Passage de l'homme à femmes à l'homme d'une femme.

Mais, ce dernier peutbien y trouver quelque joie mais il lui échappe que l'existence est rebelle à l'alignement.

Ainsi à vouloir pérenniserl'amour dans l'institution du mariage, l'homme éthique met en place les conditions du désamour (édulcoration dusentiment dans la routine).

D'une manière ou d'une autre l'existence rappelle l'homme éthique à sa contingence :l'erreur, la trahison, la souffrance, la maladie, la mort...

rompent le bel édifice de l'existence éthique.

On le verraavec encore plus d'acuité dans la troisième et dernière sphère, la religieuse : exister, n'est pas naviguer sur un longfleuve tranquille ! Mais affronter les tempêtes.

Toutes les tempêtes ! Par l'humour, l'individu peut prendre sesdistances par rapport à la dérision de l'existence éthique L'humoriste s'élève au-dessus de tout et de lui-même, ilprend conscience de son néant.

Il Sa révision des valeurs est plus complète que celle de l'ironiste qui jamais nedoutait de son moi et en voulait faire la norme absolue du monde.

L'ironie voulait marquer la domination absolue dela subjectivité, du moi, ce que ne veut pas l'humour qui rit là où attendait des larmes (le sérieux derrière laplaisanterie). L'humour est une prise de conscience de la limite de la condition humaine, de la rencontre entre notre finitude et laconscience de notre éternité.

L'humoriste est celui qui est conscient de l'infirmité de la raison, de l'insuffisante dugénéral pour réaliser toutes les aspiration de l'individu.. »

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