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Dans quelle mesure l'homme occupe-t-il une place particulière dans la nature ?

Publié le 17/01/2022

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- La question ne nie pas l'appartenance de l'homme à la nature. L'homme est un être naturel, mais une telle affirmation ne peut valoir comme définition. Définir, c'est énoncer les propriétés distinctives d'un être par rapport aux autres.
 Envisager ici la « place particulière « de l'homme dans la nature, c'est se poser la question de ce qui le différencie de tous les autres êtres naturels. L'expression « dans quelle mesure « semble insister sur l'appartenance de l'homme à la nature, puisqu'elle situe d'emblée ce qui le singularise à l'intérieur de certaines limites à définir.
 - Dans cette perspective, le fait que l'homme se définisse « surtout « par sa culture (pour la culture) doit trouver son fondement dans quelque disposition naturelle. D'Aristote à Rousseau, de Kant à Marx, cette disposition naturelle est reconnue et désignée comme telle : le fait que l'homme, pour produire ses moyens d'existence, transforme la nature (la cultive) est rendu possible par des traits minimaux de l'être humain : thématisée différemment (ou pondérée différemment), cette « disposition naturelle à la culture « mérite qu'on l'interroge : jusqu'où peut-elle aller dans le processus d'autonomisation de l'homme par rapport aux déterminismes naturels auxquels il n'échappe pas, mais qu'il assume et médiatise d'une façon originale ? Quelle est la portée de cette position particulière dans la nature ?
 

« Kant insiste sur la dualité de l'homme.

Si l'homme peut agir non seulement enraison de sa soumission à des lois naturelles, mais aussi et surtout en seréglant sur des représentations et des lois qu'il se prescrit à lui-même, c'estqu'il est libre.

Liberté attestée par l'existence de lois et de règles qu'il n'estpas possible de faire dériver de la « nature », même si leur condition depossibilité réside dans une disposition naturelle qui fait les hommesraisonnables et perfectibles.

Dans la nature, le « faible » est irrémédiablementcondamné par la « sélection naturelle » (concurrence vitale de Darwin).

Dansla culture, il peut vivre, parce que justement l'ordre humain est un ordre suigeneris, irréductible.

L'apologie des rapports de forces, l'exaltation de modèles« naturels » empruntés à la vie animale ne sont donc pas légitimes lorsqu'onparle de la vie sociale.

L'idéologie nazie a procédé à ce genre d'analogie, etce qu'on appelle aujourd'hui le « sociobiologisme » (justification de lahiérarchie sociale par le recours à la nature) en procède aussi. Introduction La place qu'occupe l'homme dans l'univers est-elle centrale, sa position est-elle de supériorité, celle d'un maître et possesseur de la nature ? Ou bienn'est-elle que celle d'un être naturel parmi les autres? Et s'il y a supériorité desa position, en quoi consiste cette supériorité et est-elle fondée ? Légitime ? 1) Point de vue scientifique : même si notre espèce est convaincue de sa prétendue supériorité, sa placene serait particulière que comme est particulière la place de chaque espèce naturelle. a) Humiliation cosmologique.L'homme croyait la Terre au centre du monde et se croyait au centre de la Terre.

Mais Copernic et Galiléedémontrent que la Terre n'a pas cette position centrale.

L'homme est passé d'une représentation géocentriste à unereprésentation héliocentriste de l'univers.

Pascal se fera l'écho de cette révolution copernicienne. NOTE SUR LE JANSÉNISMELe jansénisme est une forme particulièrement rigoureuse de pensée et de vie chrétienne.

Il se propose de revenir àl'enseignement de Saint Augustin par réaction contre le laxisme des molinistes et des jésuites qui accordaient tantde pouvoir à la liberté de l'homme que plus rien ne restait à la puissance de Dieu..

Le jansénisme et son austéritémorale constituèrent une véritable machine de guerre contre les jésuites et leur système rhétorique qui leurpermettait de tout justifier y compris les actions morales les plus condamnables. C'est un Pascal janséniste, et non plus savant, qui écrit cette phrase.

Génie scientifique d'une précocité surprenante et grand représentant de l'essor extraordinaire des sciences, Pascal se détourne de ses recherches mathématiques et physiques pour se consacrer à un christianisme intransigeant et austère, qui refuse toutcompromis avec le monde : il devient janséniste.

Cette phrase se situe dans la partie consacrée à « La misère de l'homme sans Dieu » (206). « Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie » sonne comme un cri de détresse et d'angoisse.

Ce qui cause ce frisson n'est d'autre que la disproportion entre le sujet et l'éternité, l'infinité du monde.

Devant un silenceéternel, devant des espaces infinis, comment ne pas sentir sa vanité ? Non seulement l'univers n'a rien à m dire,mais il me terrasse et il me plonge dans la désolation.

Il se dégage de cette phrase un sentiment d'abandon, dedéréliction.

L'homme y est seul ; c'est toujours un moi singulier qui est effrayé : seul mais confronté à la richesse del'infini et de l'éternel.

La frayeur ici résulte de ce que ce monde glacé ne parle plus à l'individu qui s'y trouveenglouti. Cette angoisse, cet abandon définit la condition de l'homme sans Dieu.

Pascal veut montrer que le monde, la nature, ne sont plus pour nous un refuge, ne nous entretiennent plus de Dieu ni de la communauté humaine, maisnous renvoient à une solitude accablante, à une perte d'orientation et de sens : « Car enfin qu'est-ce que l'homme dans la nature ? Un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant, un milieu entre rien et tout [...] Que fera-t-il sinon d'apercevoir quelque apparence au milieu des choses, dans undésespoir éternel de connaître ni leur principe ni leur fin ? ». »

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