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Dans quelle mesure sommes-nous déterminés par l'histoire de notre société ?

Publié le 10/02/2011

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histoire

• Une formulation assez classique, sans grande difficulté.    Il est nécessaire de bien définir l'objet de la réflexion, notamment par une prise en charge des nuances de la question.    — Dans quelle mesure: il s'agit d'évaluer l'importance relative, voire les limites, d'un processus de formation ou de détermination, de l'être humain.    — Déterminés: il convient de bien délimiter la signification spécifique de ce terme, notamment par rapport aux deux références impliquées dans la question: l'homme (objet de cette détermination) et l'histoire d'une société (source et contenu de cette détermination).   

histoire

« guerre, etc.). — formation des idées communes qui s'investissent en nous à notre insu, et que Durkheim appelle des « prénotions »(Règles de la méthode sociologique, Presses Universitaires de France). • Références utiles. — L'histoire de notre société comme réalité spécifique: cf.

Moscovici: Essai sur l'histoire humaine de la nature(Éditions Flammarion, collection «Champs», page 49): «S'il y a une histoire naturelle de l'homme — j'entends del'homme biologique et social — c'est parce que la matière a connu elle-même une évolution, et s'il y a une histoirehumaine de la nature, c'est parce que l'homme, en se transformant, est devenu apte à reconstituer et à prolongercette évolution.

Pour cette raison, la nature humaine est une histoire et elle a une histoire.

» Cf.

aussi la phrase de Weizsaecker, citée à la même page par Moscovici: « L'homme est en effet un être historique,mais c'est possible parce que l'homme sort de la nature, et parce que la nature elle-même est historique.

» — Les multiples aspects des déterminations produites par l'histoire sociale. Cf.

Michel Leiris.

(Cinq études d'ethnologie, Éditions Gonthier, collection «Médiations»): ...

« la culture est essentiellement affaire de tradition, au sens large du terme (...).

Dans la mesure où la culturecomprend tout ce qui est socialement hérité ou transmis, son domaine englobe les ordres de faits les plus différents:croyances, connaissances, sentiments, littérature (souvent si riche, alors sous forme orale, chez les peuples sansécriture) sont des éléments culturels, de même que le langage ou tout autre système de symboles (emblèmesreligieux, par exemple) qui est leur véhicule; règles de parenté, systèmes d'éducation, formes de gouvernements ettous les modes selon lesquels s'ordonnent les rapports sociaux sont culturels également; gestes, attitudescorporelles, voire même expressions du visage, relèvent de la culture eux aussi, étant pour une large part chosessocialement acquises, par voie d'éducation ou d'initiation; types d'habitation ou de vêtements, outillage, objetsfabriqués et objets d'art — toujours traditionnels au moins à quelque degré — représentent entre autres éléments laculture sous son aspect matériel.

» Pour approfondissement, on pourra aussi se reporter au texte très important de Lévi-Strauss, Race et histoire(Éditions Gonthier, collection «Médiations»). — Caractère historiquement déterminé des actions humaines. Cf.

Marx (Le Dix-huit Brumaire, Éditions Sociales) : « Les hommes font leur propre histoire, mais ils ne la font pas d'une façon arbitraire ou dans des circonstanceslibrement choisies: ils la font dans des conditions qu'ils ont trouvées devant eux, qui leur ont été léguées par lepassé, bref dans des circonstances données.

La tradition de toutes les générations mortes pèse comme uncauchemar sur le cerveau des vivants.

Et au moment précis où ils paraissent occupés à se transformer eux-mêmeset à bouleverser le monde, à créer du jamais vu, aux époques de crise révolutionnaire, ils appellent anxieusement àleur aide les esprits du passé, leur empruntant les noms, les mots d'ordre, les costumes, pour mettre en scène, dansce travestissement de pieuse mémoire et avec ce langage emprunté à leurs devanciers, la nouvelle histoireuniverselle.

» — La portée du déterminisme historique nous ôte-t-elle tout pouvoir d'initiative ? Spinoza déjà rejetait l'antinomie nécessité/liberté, et montrait que l'acceptation de règles sociales légitimes n'étaitpas incompatible avec la liberté.

Après lui, Hegel et Marx montreront que le jeu des déterminations historiques peutconduire l'homme à une volonté de dépassement, le libre-arbitre n'étant aucunement une abstraction, mais plutôt unpouvoir d'assumer, historiquement défini, qui devient conscience d'un nouveau but à atteindre dans un contextedonné (cf.

Hegel: thème du grand homme, qui saisit ce que l'histoire attend de lui; Marx: thème de la consciencerévolutionnaire et des tâches historiques qui lui correspondent).

Cette manière de penser le déterminisme peut êtreutilement confrontée avec les philosophies du libre-arbitre (Descartes-Kant-Sartre) où la reconnaissance de lanécessité des phénomènes s'accompagne de l'affirmation d'un pouvoir de rupture ou d'initiative propre à l'homme, etqui fait qu'il n'est jamais totalement déterminé.

C'est particulièrement vrai sur le plan du jugement chez Descartes(la volonté est libre par rapport aux «représentations» qui s'offrent à elle); sur le plan du principe d'action chez Kant(thème de l'autonomie de la volonté conçue comme faculté de se déterminer soi-même, sans soumission auxinclinations sensibles.

Libre choix du caractère, c'est-à-dire pouvoir d'inaugurer une série causale indépendante);enfin sur le plan de la distanciation critique par rapport à une situation donnée chez Sartre (« nous n'avons jamaisété aussi libres que sous l'Occupation »). [N.B.

Corrélation : liberté.]. »

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