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Dans quelle mesure y a-t-il une réalité de la conscience ?

Publié le 07/09/2005

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conscience

Car reconnaître la puissance de l'inconscient est une chose, mais dénier toute valeur à la conscience en est une autre. -           Freud suit en partie la théorie philosophique de Nietzsche, mais contrairement à Nietzsche qui affirme que la conscience n'est qu'une illusion, il considère que « Où était le Ça, le Moi doit advenir «, ainsi qu'il l'écrit dans ses Nouvelles conférences sur la psychanalyse (troisième conférence). -         Nous savons que le ça freudien constitue ce que l'on nomme généralement « l'inconscient « et qu'il se compose de pulsions brutes et inorganisées. Le Moi peut par contre être considéré comme la conscience, conscience qui s'est assimilée le principe de réalité et l'a fait sien, développant ainsi la rationalité chez l'individu. -         Aussi, ce que Freud veut nous dire, c'est que la conscience doit parvenir à s'imposer à l'inconscient. La conscience incarne l'instance capable de faire advenir au monde un sujet cohérent en prenant le dessus sur l'inconscient. -         La réalité de la conscience chez Freud est ainsi teintée de l'influence de Descartes autant que de celle de Nietzsche. Loin de considérer comme le premier qu'elle représente l'essence de l'homme, il ne la relègue pas non plus au rang de pure illusion. -         La conscience est certes le résultat de l'inconscient, résultat obtenu au contact du principe de réalité, mais elle est aussi ce par quoi le sujet existe réellement, ce qui lui permet de parvenir à la raison. -         Il y a donc bien une réalité primordiale de la conscience.

Analyse du sujet :

-         Il ne faudrait pas se contenter de répondre à la question « y a-t-il une réalité de la conscience ? «, mais bien prendre en compte l'expression « dans quelle mesure «.

-         En effet, il est difficile, voire absurde, de nier l'existence de la conscience. Aussi l'interrogation devra-t-elle plus porter sur le statut de cette dernière que sur son existence ou non.

-         Ce faisant, il ne faut pas éliminer le terme « réalité « de la dissertation. Il nous faudra nous interroger sur ce que signifie le fait d'être réel.

-         On oppose généralement le réel à l'illusion, comme le vrai au faux. Poser la question de la réalité de la conscience, c'est ainsi poser le problème de sa véracité.

-         Nous devrions ainsi déterminer dans quelle mesure la conscience est quelque chose qui nous permet de nous rapprocher de la vérité.

-         Mais on peut aussi associer l'idée de réel à ce qui a de la valeur, de la même manière qu'on a tendance à considérer que le faux est ce qui n'en a pas.

-         Nous pourrions alors questionner la valeur de la conscience.

Problématisation :

Personne ne peut nier la réalité de la conscience et tous les esprits logiques s'accordent sur le fait que l'existence de la conscience constitue une certitude. Le problème consistera plutôt pour nous à nous interroger sur ce que sous-entend l'idée d'une réalité de la conscience. Ainsi, si comme Platon nous considérons qu'il y a plusieurs niveaux de réalité, il nous faudra nous demander à quel niveau de cette réalité la conscience se situe. Ce questionnement nous renvoie à deux autres questions : la conscience nous permet-elle d'accéder à la vérité ou est-elle seulement illusion ? Doit-on lui accorder la primauté ou faut-il la reléguer à l'arrière-plan ?

 

conscience

« soupçon généralisé, cherche la vérité, quelque chose dont on ne puisse en aucun cas douter, qui résiste à l'examenle plus impitoyable.

Cherchant quelque chose d'’absolument certain, il va commencer par rejeter comme faux tout cequi peut paraître douteux. « Parce qu'alors je désirais vaquer seulement à la recherche de la vérité, je pensais qu'il fallait […] que je rejetassecomme absolument faux tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il ne resterait pointaprès cela quelque chose […] qui fut entièrement indubitable. » Le doute de Descartes est provisoire et a pour but de trouver une certitude entière & irrécusable. Or il est sûr que les sens nous trompent parfois.

Les illusions d'optique en témoignent assez.

Je dois donc rejetercomme faux & illusoire tout ce que les sens me fournissent.

Le principe est aussi facile à comprendre que difficile àadmettre, car comment saurais-je alors que le monde existe, que les autres m'entourent, que j'ai un corps ? Entoute rigueur, je dois temporairement considérer tout cela comme faux. A ceux qui prétendent que cette attitude est pure folie, Descartes réplique par l'argument du rêve.

Pendant que je rêve, je suis persuadé que ce que je vois et sens est vrai & réel, et pourtant ce n'est qu'illusion.

Le sentiment quej'ai pendant la veille que tout ce qui m'entoure est vrai & réel n'est donc pas une preuve suffisante de la réalité dumonde, puisque ce sentiment est tout aussi fort durant mes rêves.

Par suite je dois, si je cherche la vérité :« feindre que toutes les choses qui m'étaient jamais entrées en l'esprit n'étaient non plus vraies que l'illusion dessonges ». Mais le doute de Descartes va bien plus loin dans la mesure où il rejette aussi les évidences intellectuelles, les vérités mathématiques.

« Je rejetai comme fausses toutes les raisons que j'avais prises auparavant pour démonstrations.

» Nous voilà perdu dans ce que Descartes appelle « l'océan du doute ».

Je dois feindre que tout ce qui m'entoure n'est qu'illusion, que mon corps n'existe pas, et que tout ce que je pense, imagine, sens, me remémore est faux.

Cedoute est radical, total, exorbitant.

Quelque chose peut-il résister ? Vais-je me noyer dans cet océan ? Où trouver« le roc ou l'argile » sur quoi tout reconstruire ? On mesure ici les exigences de rigueur et de radicalité de notre auteur, et à quel point il a pris acte de la suspicion que la révolution galiléenne avait jetée sur les sens (qui nousont assuré que le soleil tournait autour de la Terre) et sur ce que la science avait cru pouvoir démontrer. « Mais aussitôt après je pris garde que, cependant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallaitnécessairement que moi, qui pensais, fusse quelque chose.

Et remarquant que cette vérité : je pense donc je suis,était si ferme et si assurée, que les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pas capables del'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie que jecherchais.

» Il y a un fait qui échappe au doute ; mon existence comme pensée.

Que ce que je pense soit vrai ou faux, je pense.Et si je pense, je suis.

Le néant ne peut pas penser.

La première certitude que j'ai est donc celle de mon existence,mais comme pure pensée, puisque, en toute rigueur, je n'ai pas encore de preuve de l'existence de mon corps.Quand bien même je nierais que le monde existe, que mon corps existe, que je puisse penser correctement, je nepourrais remettre en cause ce fait : je pense, et par suite, je suis.

La volonté sceptique de douter de tout, l'idéequ'aucune vérité n'est accessible à l'homme, se brise sur ce fait : je pense.

Voilà le roc, voilà l'argile.

Voilà le pointferme grâce auquel j'échappe à la noyade dans l'océan du doute, par lequel je retrouverai la terre ferme de lascience vraie. La difficulté provient de l'interprétation à donner à ce « je ».

Il n'est pas l'individu concret.

Ce n'est pas Descartes , homme du XVII ième siècle, c'est tout individu pensant qui peut dire « je pense donc je suis », pour peu qu'il refasse, pour lui-même, l'expérience entreprise. Ce « je » est, par définition, désincarné ; tout ce que je peux affirmer, à ce moment, de l'itinéraire cartésien, c'est mon existence comme pensée, puisque, répétons-le, je dois encore, temporairement, nier l'existence du corps. Les deux conséquences majeures que Descartes tire de sa découverte sont d'une importance cruciale pour l'histoire de la philosophie. v D'une part Descartes montre que la nature de la pensée et celle de la matière sot différentes.

Ce qu'on nomme dualisme : « Je connus de là que j'étais une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser […] En sorte que moi, cad l'âme par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps.

» Le corps, en effet, n'est qu'une portion de matière, ayant une forme, et susceptible de recevoir du mouvement.

Lapensée est radicalement différente, c'est la faculté de concevoir, imaginer, sentir, vouloir.

Descartes ne nie pas que –en l'homme- il y ait interaction du corps et de la pensée, et il consacrera même un ouvrage, « Les Passions de l'âme » (1649), à ce qu'on nommerait aujourd'hui biologie des passions.

Mais il jette grâce au dualisme les bases de la science moderne, en limitant la physique à l'étude de la matière et de ses propriétés.

Ilfaut se souvenir qu' Aristote considérait l'étude de l'âme comme le couronnement de la physique, et que Pascal aura à batailler contre l'idée que la « nature a horreur du vide », comme si la matière était animée d'intention. v D'autre part, dans l'expérience du « cogito », du « je pense », je prends conscience de moi-même comme pensée.. »

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