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Dans quelles expériences se manifeste la conscience morale ?

Publié le 27/02/2008

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conscience
Dans la tentation, l'objet de la convoitise (gourmandise, concupiscence ou désir impulsif) est « à portée de la main », sans nul obstacle extérieur, provoquant par sa présence ou ses sollicitations, garantissant l'impunité (la femme du voisin est là, consentante, il n'y a qu'à consentir aussi) et la proximité de cet objet enflamme le désir. Mais dans le même temps, l'action apparaît comme « tabou », « à-ne-pas-faire », parce qu'elle est porteuse d'une souffrance à venir. Piège de la réflexion et de la conscience morale, la tentation fait surgir un impératif que le « moi » prend à son compte. Cela peut être un impératif de la raison (ce mets qui me tente m'est interdit pour ma santé), une loi de la Société ou un impératif de la morale (prendre cet objet ou cet argent serait voler ; consentir à cet adultère serait une faute). La tentation est une véritable épreuve de notre conscience et, au-delà, une épreuve de la personne morale, d'où celle-ci sort plus vivante ou plus malade, suivant qu'elle résiste ou qu'elle cède. 2 ? Le scrupule. Le scrupule est un doute sur la valeur morale réelle d'une action qui a toutes les apparences de l'innocence. En tant que doute, il peut être le symptôme d'une véritable maladie de l'activité, la maladie du doute, forme d'aboulie ou conséquence d'une disposition pathologique à la rumination mentale chez certains caractères. Mais le scrupule n'est pas essentiellement le masque moral de l'irrésolution ; en tant que phénomène moral, il est une interrogation sur la qualité morale d'une intention pu d'une action, sur ses conséquences possibles, ou sur les modalités de cette action (doute sur les fins, sur les retentissements et sur les moyens) dans leurs moindres détails (étymologiquement, « scrupulus » est un poids tout petit qu'on met dans la balance). Il y a donc dans le scrupule un souci de perfection morale qui révèle, lorsqu'il est force réelle de la conscience morale et non faiblesse de l'engagement vital dans l'action, la grande délicatesse du sentiment du devoir.
conscience

« décision et se trouble dans son jugement.

Le déchirement du « moi » vient de l'hétérogénéité des forces qui fontpression sur lui, alors qu'il est « au bord de l'acte ». 1 — La tentation. Trois facteurs sont requis pour qu'il y ait tentation : — un désir tout prêt à devenir action pour se satisfaire ; — une proximité ou une facilité de la réalisation de ce désir ; — enfin un interdit jeté sur ce désir par uneforce qui lui est complètement étrangère et que le « moi » assume aussi.

Dans la tentation, l'objet de la convoitise(gourmandise, concupiscence ou désir impulsif) est « à portée de la main », sans nul obstacle extérieur, provoquantpar sa présence ou ses sollicitations, garantissant l'impunité (la femme du voisin est là, consentante, il n'y a qu'àconsentir aussi) et la proximité de cet objet enflamme le désir.

Mais dans le même temps, l'action apparaît comme «tabou », « à-ne-pas-faire », parce qu'elle est porteuse d'une souffrance à venir.

Piège de la réflexion et de laconscience morale, la tentation fait surgir un impératif que le « moi » prend à son compte.

Cela peut être unimpératif de la raison (ce mets qui me tente m'est interdit pour ma santé), une loi de la Société ou un impératif de lamorale (prendre cet objet ou cet argent serait voler ; consentir à cet adultère serait une faute).

La tentation estune véritable épreuve de notre conscience et, au-delà, une épreuve de la personne morale, d'où celle-ci sort plusvivante ou plus malade, suivant qu'elle résiste ou qu'elle cède. 2 — Le scrupule. Le scrupule est un doute sur la valeur morale réelle d'une action qui a toutes les apparences de l'innocence.

En tant que doute, il peut être le symptôme d'une véritable maladie de l'activité, la maladie du doute,forme d'aboulie ou conséquence d'une disposition pathologique à la rumination mentale chez certains caractères.Mais le scrupule n'est pas essentiellement le masque moral de l'irrésolution ; en tant que phénomène moral, il estune interrogation sur la qualité morale d'une intention pu d'une action, sur ses conséquences possibles, ou sur lesmodalités de cette action (doute sur les fins, sur les retentissements et sur les moyens) dans leurs moindres détails(étymologiquement, « scrupulus » est un poids tout petit qu'on met dans la balance).

Il y a donc dans le scrupuleun souci de perfection morale qui révèle, lorsqu'il est force réelle de la conscience morale et non faiblesse del'engagement vital dans l'action, la grande délicatesse du sentiment du devoir. 3 — Le cas de conscience. Le cas de conscience découvre la conscience morale puisque, dans le cas de conscience, elle peut entrer en conflit avec la raison et avec la conscience professionnelle.On peut considérer indistinctement le cas de conscience comme un conflit de devoirs, un conflit de droits, un conflitentre droits et devoirs.

L'exemple le plus simple est celui de l'inspecteur Javert dans « Les Misérables » de Hugo: « IIvoyait devant lui deux routes également droites toutes deux, mais il en voyait deux...

Et angoisse poignante, cesdeux routes étaient contraires.

L'une des deux lignes droites excluait l'autre.

Laquelle était la vraie...

? Devoir la vieà un malfaiteur, accepter cette dette et la rembourser, sacrifier à des motifs personnels le devoir, cette obligationgénérale, et sentir dans ces motifs personnels quelque chose de général aussi, et de supérieur peut-être, trahir lasociété pour rester fidèle à sa conscience...

il était atterré ».Le cas de conscience apparaît comme un conflit entre deux devoirs également impératifs, contradictoires et pesantsur une action urgente, sur un choix inéluctable.

Or, comme nous le verrons, chaque devoir suppose un droit, serait-ce celui de ne pas le faire, car l'obligation morale implique la liberté.

En outre, dans le cas de conscience, chacundes devoirs implique la liberté de ne pas faire l'autre.

Il y a donc indistinctement conflit de droits ou conflit du droitet du devoir.

La conscience morale, à son maximum d'acuité, titube et se tourmente dans la contradiction. — III — Les pseudo-problèmes. Il y a des sophismes en Morale comme il y en a en Logique.

La réflexion, l'auto- analyse, la connaissance des lois de la psychologie des profondeurs et de la motivation, — et d'autre part lapsychothérapie ou la psychanalyse — peuvent dissoudre certains problèmes qui n'avaient de « moral » que lemasque.Chacune des attitudes et chacun des conflits intérieurs que nous venons d'analyser peut devenir le symptômedominant d'une maladie mentale.

« La faute » est le thème pathologique du « complexe de culpabilité » ; « lescrupule » est une manifestation schizoïde.

Dans « l'Univers morbide de la faute » (1950), comme dans « Moralesans péché» (1954), le Docteur Hesnard a montré que ce mot de «faute», comme d'ailleurs celui de « péché »,représente une attitude douloureuse de la conscience sans lien direct avec le réel : le malade croit, par exemple,que la mort récente d'un être cher a une relation indéfinissable et magique avec une parole dite autrefois.

Cetteidée organise la névrose de culpabilité ou d'expiation.

Les « scrupuleux » d'autre part, sont des malades qui ont duremords, non pas de ce qu'ils ont pu faire, mais de ce qu'ils pourraient faire, et ceci les empêche d'entrer dansl'action et de prendre la moindre responsabilité.Mais le fait qu'il y ait des problèmes psychologiques et des maladies mentales à thèmes moraux n'entame pas plus laMorale, que l'existence d'hallucinations chez les fous n'entame notre croyance à la réalité extérieure.

Il y a unepathologie de la morale comme il y a une psychopathologie et une socio-pathologie. — IV — L'appréciation morale d'autrui. Elle varie de l'admiration à la condamnation, du respect au mépris. 1 — Le respect. Le respect est la perception d'une espèce de « distance » entre moi et autrui.

Cette distance (qui est déjà dans l'expression « tenir en respect ») peut être le signe d'un recul devant la force brutale, unereconnaissance de la supériorité physique ; elle peut être sociale, et marquer une distance hiérarchique (dans cecas le personnage respecté apparaît investi d'une autorité sociale supérieure : c'est le cas des différences degrades dans l'armée et des « marques extérieures de respect » des subordonnés à l'égard de leurs supérieurs) ; ellepeut être temporelle (respect des jeunes pour les vieillards) ; elle peut enfin être due à une différence de valeurpersonnelle.

Cette valeur, que le sujet respecte à travers son attitude déférente envers l'autre, peut elle-même êtrede nature variable : ce peut être la science, la compétence, le talent, le génie artistique, ou des valeurs humaines(respect de la personne humaine, ou d'un sentiment humain) ou une valeur morale incarnée par un homme.

L'autorité. »

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