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DAVID HUME

Publié le 27/02/2011

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L'Ecossais David Hume était destiné au barreau. Il étudia cependant aussi la philosophie, surtout Locke et Berkeley dont il reprend toute la critique des « idées abstraites «, c'est-à-dire l'immatérialisme nominaliste. Il s'arrête cependant à cette critique et s'enferme dans un phénoménisme intégral (selon lequel il n'y a rien d'autre que mes sensations) qui le conduit au scepticisme.    En 1739-1740, alors âgé de vingt-huit ans, il écrivit le Traité de la nature humaine qui n'eut aucun succès. Il le reprit en 1748, sous le titre d'Essai sur l'entendement humain sans parvenir à forcer l'attention du public. C'est comme économiste et comme historien qu'il parvint à la célébrité, par ses Essais de morale et de politique (1742) et ses Discours politiques (1752). Nommé conservateur de la bibliothèque des avocats d'Edimbourg, il composa son Histoire d'Angleterre publiée de 1754 à 1761 qui lui valut définitivement la faveur du public anglais.

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« HUME 1111-1116 CoNSIDÉRÉ par les penseurs 'anglais comme un philosophe de geme, Hume n'est pour ceux du continent qu'un empêcheur de « tourner en rond ».

Qu'en est-il au juste? Ecartons d'abord trois caractéristiques de la pensée de Hume, qui, à mon avis, ne sont pas essentielles.

1.

Hume se prend pour le créateur d'une nouvelle « science naturelle de l'esprit».

Il voulait être le Newton des sciences morales, c'est-à-dire de celles que nous appelons : psychologie, socio­ logie, sciences politiques, histoire, économie, morale, critique littéraire.

Aux Principes de Newton correspondrait Un Traité de la Nature Humaine: Essai d'appliquer la Méthode du Raisonnement expéri­ mental aux Sujets Moraux.

En fait, la prétendue mécanique des opérations psychiques de Hume avait une base expé­ rimentale encore moindre que celle de Hartley.

Qu'il fasse usage, pour la réalisation de ses projets de science expérimentale, de notions prises à la mécanique ou à la biologie, qu'il pense à l'aide d'analogies hydrauliques ou physiologiques, il n'établit pas de loi; à peine isola-t-il ses phéno­ mènes.

Ses atomes psychiques : impressions, idées et passions, sont des produits de sa théorie au lieu d'en être le véritable point de départ.

Les principes coordinateurs d'association, de l'accou­ tumance et de la vivacité, sont de faux équivalents de l'attraction, de l'inertie et de la force vive.

Bien que l'ambitieuse entreprise newtonienne de Hume fût vouée à l'échec, l'exemple fourni par d'autres sciences lui ouvrit des horizons nouveaux et sa croyance dans le caractère scien­ tifique de ses propres idées augmenta sa hardiesse.

2.

Hume se piquait d'être sceptique; il aimait tourner en ridicule les convictions des autres et déconcerter les pontes.

Iconoclaste et sincère, il désirait scandaliser.

Une telle Schaderifreude, quoique avivant le sens critique d'un homme, ne lui confère pas plus de grandeur intellectuelle que ne le ferait le désir de rassurer d'autres dans leur croyance.

3· Certes Hume est empiriste.

Nulle connaissance de ce qui existe ou de ce qui advient ne peut se déduire d'une connaissance des rapports logiques entre concepts.

Seules l'observation ou l'expérimentation permettent de répondre à toutes questions, qu'elles soient d'ordre particulier ou général, portant sur le contenu réel de ce monde.

L'existence de Dieu et la régularité de la nature n'y font pas exception.

Les démonstrations a priori de l'une ou de l'autre s'avèrent fallacieuses.

Certains commentateurs de Hume fondent l'estime qu'ils lui portent sur le tranchant de son empirisme; cependant, je crois exagérée l'image qu'ils se font d'un Hume guillotinant le Rationalisme.

Le Rationalisme, de son temps, n'était guère une «école» consciente et organisée; personne alors ne se serait défini comme étant Rationaliste à la façon dont on s'était appelé Réaliste et Nominaliste ou comme on devait dans la suite s'appeler « Idéaliste », « Pragmatiste », ou « Existentialiste ».

A part Kant, les grands philosophes de~ xvne et xvme siècles n'étaient pas des professeurs; ils n'eurent charge ni d'élèves, ni d'école :le Rationalisme n'était pas un Credo, l'Empirisme n'était pas une croisade.

Naturellement, on retrouve le Rationalisme chez Descartes, Malebranche, Spinoza et Leibniz, chez les Platoniciens de Cambridge et les Déistes et dans l'œuvre de Hobbes, Clarke et même Locke, mais le Rationalisme était beaucoup plus l'expression de ten­ dances que l'énoncé de principes.

Il s'agissait plutôt de questions qu'on ne se posait pas que de doctrine.

Il s'y mélangeait d'ailleurs un grand respect de la méthode expérimentale.

Les moyens. »

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