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David Hume (1711-1776): La cause, phénomène de croyance

Publié le 23/03/2015

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La philosophie critique de Hume introduit une rupture importante. D'une part dérive des lois de l'entendement une isolation complète de l'homme et du monde puisque l'outil intellectuel est, en quelque sorte, faussé dès l'abord par le travail de l'imagination. On se situe ici très net­tement dans la perspective d'un individu qui ne peut dépasser les bor­nes d'une subjectivité de l'espèce. D'autre part, la critique de la relation de causalité laisse en suspens la question du statut de la science, en particulier la physique, qui est tout entière bâtie sur le principe de cau­salité. C'est ce qui ouvre ta voie à la philosophie de Kant.

hume

« dans l'esprit humain.

C'est le cas de la relation de cause à effet.

On constate qu'à un événement donné est constamment associé un autre: par exemple la diminution de la température de l'eau d'une part, et la congélation d'autre part.

L'homme projette une relation, propre à son esprit, qui est celle de la cause et de l'effet sur l'apparition contiguë de ces deux événements.

La relation de cause à effet ne tient donc pas à une liaison réelle, intrinsèque aux choses mêmes, mais à une forme par­ ticulière de l'esprit.

Ce n'est que parce que l'esprit a pour habitude de projeter son propre fonctionnement sur le monde que l'on est en droit d'estimer que la cause contient sa capacité à produire l'effet: cette liai­ son n'est que l'effet de l'imagination.

Nouvelle relation de l'entendement et du monde Il est inutile de chercher à réformer l'entendement humain en cher­ chant à lui faire admettre que cette liaison n'est pas dans les choses elles-mêmes.

Car la croyance, ce résultat de l'imagination, n'est pas un acte de la pensée réfléchie.

Elle appartient à la partie « sensitive » de l'entendement, ce qui signifie qu'elle tient bien plutôt d'un véritable instinct de l'esprit.

Le résultat de la critique de Hume est donc un constat d'impossibilité.

Le rapport de l'homme et du monde est définitivement brouillé par des projections a priori de l'entendement.

On ne peut que préciser les lois de l'entendement, sans chercher à dépasser les principes qui sont ainsi trouvés, l'imagination et la croyance dans le cas de la relation de cause à effet.

C'est là l'œuvre de la philosophie critique.

C'est selon ce principe que Hume critique également les théories des philosophes dogmatiques.

L'existence du monde comme composé de corps stables et permanents est en effet le résultat du travail de l'ima­ gination, qui permet de rassembler une collection de perceptions qui sont isolées les unes des autres mais qui se succèdent de façon suffi­ samment serrée pour qu'il soit possible de croire qu'il s'agit du même objet.Ainsi, l'on estime que la personne que l'on voit tous les jours est la même parce que l'imagination rassemble les perceptions que l'on en a grâce aux sens et estime qu'il s'agit du même être.

La philosophie dogmatique, aristotélicienne ou cartésienne, est pour Hume tout entiè­ re construite sur les impressions des sens, fragmentaires et isolées.

Mais à partir de ces perceptions intermittentes, elle élabore, grâce à l'imagi­ nation, l'idée d'une substance toujours identique à elle-même.

Puis, dans une contradiction complète selon Hume, elle admet que les sens ne procurent effectivement que des perceptions qui ne sont jamais continues, et rejettent leur témoignage.

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