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David HUME: Ce qu'on n'a jamais vu, ce dont on n'a jamais entendu parler

Publié le 05/04/2005

Extrait du document

hume
Ce qu'on n'a jamais vu, ce dont on n'a jamais entendu parler, on peut pourtant le concevoir ; et il n'y a rien au-dessus du pouvoir de la pensée, sauf ce qui implique une absolue contradiction. Mais, bien que notre pensée semble posséder cette liberté illimitée, nous trouverons, à l'examiner de plus près, qu'elle est réellement resserrée en de très étroites limites et que tout ce pouvoir créateur de l'esprit ne monte à rien de plus qu'à la faculté de composer, de transposer, d'accroître ou de diminuer les matériaux que nous apportent les sens et l'expérience. Quand nous pensons à une montagne d'or, nous joignons seulement deux idées compatibles, or et montagne, que nous connaissions auparavant. Nous pouvons concevoir un cheval vertueux ; car le sentiment que nous avons de nous-mêmes nous permet de concevoir la vertu ; et nous pouvons unir celle-ci à la figure et à la forme d'un cheval, animal qui nous est familier. Bref, tous les matériaux de la pensée sont tirés de nos sens, externes ou internes ; c'est seulement leur mélange et leur composition qui dépendent de l'esprit et de la volonté. Ou, pour m'exprimer en langage philosophique, toutes nos idées ou perceptions plus faibles sont des copies de nos impressions, ou perceptions plus vives. David HUME

Introduction :

 

Ce texte est un extrait de David Hume, philosophe empiriste anglais du XVIIIeme siècle. Dans cet extrait Hume traite du thème de la puissance de l’esprit, cela relève de la théorie de la connaissance et des questions philosophiques du type : « Quelle est la nature de l’esprit ? «, « Que peut l’esprit ? «, « Comment l’esprit fonctionne t-il ? «. La position que prend Hume sur ce problème est typique de sa philosophie empiriste : l’esprit ne crée rien, il ne fait qu’associer des impressions venant des sens, autrement dit, tout ce qui est dans la pensée vient des sens.

 

Problématique :

 

 La pensée ne crée pas ses objets, elle les compose à partir des données de l’expérience, mais comment l’esprit peut il penser au delà de l’expérience ? C’est à ce problème que répond le texte.

 

hume

« en fait lié à notre expérience : pour créer l'idée d'un cheval vertueux nous ne faisons qu'associer des imagesfamilières : le cheval (animal familier à l'époque de Hume) et le sentiment vertueux (dimension capitale de lavie psychique à l'époque de Hume).

Toute l'étendue imaginable de la pensée peut donc trouver son originedans la sphère étroite de notre expérience. III : La nature de l'esprit.

1) Hume détermine ce qui « dépend de l'esprit et de la volonté ».

L'esprit est actif dans l'organisation des pensées, autrement dit le « mélange « et la « composition », mais il est passif pour ce qui est de l'originedes idées.

Il est comme un architecte qui ne crée pas les matières premières mais les organise.

Lesimpressions arrivent par les sens comme des atomes psychiques que l'esprit organise en pensée construite. 2) « Sens interne » et « sens externe » sont les deux entrées qui permettent à l'esprit de composer.

Les perceptions présentes arrivent par le sens interne et les sentiments et les souvenirs viennent s'y associerpar l'apport du « sens interne », l'univers mental du sujet. 3) Hume tire de là une conclusion sur la nature de la pensée, des « idées », elles sont toutes des perceptions.

Il n'y a donc rien dans la pensée qui ne vienne des sens, pas d'existence séparée des idéescomme le veut l'idéalisme.

Ce qui fait différer les idées entre elles, ce ne sont que les degrés de vivacité desperceptions. Conclusion : Hume montre dans ce texte comment la pensée peut à la fois venir toute entière des données de l'expérience etpourtant dépasser l'expérience présente.

Maintenant, on peut s'interroger sur l'origine des facultés de l'esprit,peuvent elles dériver de l'expérience ? Elles sont en tout cas différentes des impressions auxquelles Hume réduittoute idée (c'est d'ailleurs ce que comprend Hume en faisant la distinction entre « esprit » et « pensée ».D'autre part, on peut se demander, comme le fera Kant, si la simple association d'impressions présentes etd'impressions passées suffit à rendre compte des lois universelles que découvre la science. HUME (David). Né et mort à Edimbourg (1711-1776). Il fut quelque temps commerçant à Bristol, voyagea en France et vécut à La Flèche.

En 1748, il visita l'Autriche etl'Italie, puis devint bibliothécaire de la Faculté des Avocats à Edimbourg.

Il accompagna l'ambassadeur anglais àParis en 1763, et y fréquenta les milieux philosophiques et littéraires.

Il rentra en Angleterre, accompagné deRousseau, qui le quitta rapidement.

Sous-secrétaire d'État, Hume se retira à Edimbourg en 1769.

Les influencescapitales subies par sa pensée furent celles de l'empirisme de Locke et de l'idéalisme de Berkeley.

Hume estempiriste : il prend pour base de son étude philosophique l'observation et l'expérimentation.

Il rabaisse l'idée deraison et ramène le principe de causalité à des liaisons d'idées que l'accoutumance, l'habitude et la répétition ontrendu si fortes qu'elles nous semblent nécessaires.

Il se livre à une description psychologique des processus del'accoutumance.

Mais il distingue l'induction de l'accoutumance, de même qu'il distingue l'inférence causale et leraisonnement démonstratif.

Nous ne pouvons avoir aucune certitude en ce qui concerne l'avenir des loisscientifiques.

Un corps est un groupe de sensations; le moi est mie suite d'états de conscience.

Il n'existe desubstance ni matérielle ni spirituelle.

Hume détrône la raison abstraite et ramène à l'échelle humaine l'entendementhumain.

Son phénoménisme absolu le conduit au scepticisme en matière religieuse. Oeuvres principales : Traité de la nature humaine (1739), Essais moraux et politiques (1741), Essai sur l'entendement humain (1748), Enquête sur les principes de la morale (1751), Histoire de Grande-Bretagne (1754-1761), Histoire naturelle de la religion (1759), Dialogues sur la religion naturelle (publié en 1777), Essai sur le suicideet l'immortalité de l'âme (publié en 1779).. »

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