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David HUME: De la perception des choses par l'esprit

Publié le 06/04/2005

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hume
Cette table même, que nous voyons blanche et que nous sentons dure, nous croyons qu'elle existe indépendamment de notre perception, nous croyons qu'elle est quelque chose d'extérieur à notre esprit qui la perçoit. Notre présence ne lui confère pas l'existence ; notre absence ne l'anéantit pas. Elle conserve une existence invariable et entière, indépendante de la situation des êtres intelligents qui la perçoivent ou la contemplent. Mais cette opinion universelle et primitive de tous les hommes est bientôt détruite par la plus légère philosophie, qui nous apprend que rien ne peut jamais être présent à l'esprit qu'une image ou une perception et que les sens sont seulement des guichets à travers lesquels ces images sont introduites, sans qu'ils soient capables de produire un rapport immédiat entre l'esprit et l'objet. La table que nous voyons semble diminuer quand nous nous en éloignons ; mais la table réelle, qui existe indépendamment de nous, ne souffre pas de modification ; ce n'était donc que son image qui était présente à l'esprit. David HUME

 Idée n° 1 fondée sur un exemple : Cette table même, que nous voyons blanche et que nous sentons dure, nous croyons qu'elle existe indépendamment de notre perception, nous croyons qu'elle est quelque chose d'extérieur à notre esprit qui la perçoit.    Étayée par l'argument suivant : Notre présence ne lui confère pas l'existence ; notre absence ne l'anéantit pas. Elle conserve une existence invariable et entière, indépendante de la situation des êtres intelligents qui la perçoivent ou la contemplent.

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« L'existence indépendante 2. La croyance est d'abord celle d'une existence indépendante des objets à notre perception.

Pourtant nous n'enavons que des perceptions intérieures à l'esprit.

Hume marque bien ce passage obligatoire des objets par laperception lorsqu'il dit « Cette table même, que nous voyons blanche et que nous sentons dure ».

Il passe dudémonstratif « cette » qui désigne un être objectif extérieur, au mode d'accès subjectif, la sensation que nous enavons.

La sensation est intérieure à l'esprit, le blanc et le dur sont des modifications de notre sensibilité.

La tableperçue est donc intérieure à l'esprit, son existence indépendante ne peut être qu'une supposition ou une croyancequi dépasse l'expérience. L'existence continue 3. Un attribut corollaire à celui d'existence extérieure est l'idée d'existence continue.

Hume dit que l'existence de l'objetne dépend pas de notre présence ou de notre absence, qu'elle est invariable et entière.

Tous ces attributs sontcontraires à nos perceptions qui sont toujours discontinues, il suffit de fermer les yeux pour que la table disparaisse.D'autre part les perceptions sont en variation constante, les images de la table changent de forme selon la positionde celui qui la regarde.

Enfin elles sont partielles, elles ne livrent jamais l'objet complet, elles le présentent toujoursdans une certaine perspective relative à celui qui perçoit.

L'idée d'existence extérieure est donc liée à l'idée d'uneexistence immuable qui a tous les attributs opposés à ce qui apparaît dans la perception. II : Critique de la croyance La croyance détruite par la philosophie 1. La croyance est apparue comme une attitude naturelle de l'esprit.

La philosophie va contre la pente naturelle del'esprit, elle détruit cette croyance primitive et universelle.

La philosophie a ici un rôle critique de remise en causedes croyances.

On peut qualifier ce genre de philosophie de sceptique : elle consiste à détecter les croyances et àjuger de leur bien fondé. L'esprit n'a que des perceptions 2. Hume donne un sens fort au mot perception : « rien ne peut jamais être présent à l'esprit qu'une image ou uneperception ».

Les sensations ou impressions aussi bien que les idées sont des perceptions de l'esprit et l'esprit nepeut aller au delà des perceptions.

Hume emploie le terme d' « image » pour marquer la différence entre laperception et la réalité.

La croyance peut reposer sur l'ignorance de ce fait si l'esprit ignorant de ses propresopérations prend ses perceptions pour la réalité même. Les sens comme « guichets » 3. Hume fait apparaître les sens comme une médiation infranchissable entre l'esprit et les objets.

Par « sens », ilentend moins les organes physiques que les sensations générées dans l'esprit par ces organes.

C'est par les sensque nous arrivent les impressions des objets physiques.

Il y a une transformation qui s'opère entre le rapport desorganes des sens aux objets et les données sensorielles qui arrivent à l'esprit.

C'est pourquoi Hume compare les sensà des « guichets ».

Un guichet est le lieu d'un échange où un certain genre de choses est échangé contre un autregenre de choses, de la même façon, les sens sont le lieu d'un échange entre des objets et des sensations. L'exemple de la table 4. Hume reprend l'exemple de la table, il oppose sa perception à la table telle qu'elle doit être réellement.

Sa perceptionchange, elle diminue ou s'agrandit.

La table réelle par contre est censée être immuable, cette idées de la réalitéimmuable est celle qui a été définie dans la première partie comme l'idée spécifique de la croyance.

Hume sembleemployer cette exemple comme vérification ou preuve expérimentale de la distinction qu'il vient d'établir entreperception et croyance. Conclusion : Le texte a montré comment la réflexion philosophique peut démonter l'action d'une croyance naturelle.

L'existencedes objets extérieurs aux perceptions ne peut être donnée dans une perception, il faut donc bien distinguer lesperceptions des objets.. »

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