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David HUME: Relation d'idées et relation de faits.

Publié le 05/04/2005

Extrait du document

hume
Tous les objets de la raison humaine ou de nos recherches peuvent se diviser en deux genres, à savoir les relations d'idées et les faits. Du premier genre sont les sciences de la géométrie, de l'algèbre et de l'arithmétique et, en bref, toute affirmation qui est intuitivement ou démonstrativement certaine. Le carré de l'hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux côtés de l'angle droit, cette proposition exprime une relation entre ces figures. Trois fois cinq est égal à la moitié de trente exprime une relation entre ces nombres. Les propositions de ce genre, on peut les découvrir par la seule opération de la pensée, sans dépendre de rien de ce qui existe dans l'univers. Même s'il n'y avait jamais eu de cercle ou de triangle dans la nature, les vérités démontrées par Euclide conserveraient pour toujours leur certitude et leur évidence. Les faits, qui sont les seconds objets de la raison humaine, on ne les établit pas de la même manière ; et l'évidence de leur vérité, aussi grande qu'elle soit, n'est pas d'une nature semblable à la précédente. Le contraire d'un fait quelconque est toujours possible, car il n'implique pas contradiction et l'esprit le conçoit aussi facilement et aussi distinctement que s'il concordait pleinement avec la réalité. Le Soleil ne se lèvera pas demain, cette proposition n'est pas moins intelligible et elle n'implique pas plus contradiction que l'affirmation : il se lèvera. Nous tenterions donc en vain d'en démontrer la fausseté. Si elle était démonstrativement fausse, elle impliquerait contradiction et l'esprit ne pourrait jamais la concevoir distinctement. David HUME

Le statut des mathématiques dans l'histoire de la pensée mérite une attention particulière. La certitude et l'évidence de leurs propositions, dans le cadre d'un système d'axiomes déterminé, contraste avec les difficultés rencontrées lorsqu'il est question de faits d'expérience. L'évidence empirique de ces derniers n'a rien d'une évidence rationnelle. Comment rendre compte de cette différence et en tirer les conséquences pour comprendre la spécificité de chaque  type de science ? Si la pensée veut se comprendre elle-même en tant qu'elle a égard à des objets de réflexion distincts, elle ne peut faire l'économie d'une analyse de son propre fonctionnement, et des principes dont il relève dans les différentes formes de son activité. Le texte de Hume s'articule autour d'une thèse centrale : la distinction des objets de la raison humaine correspond à la distinction des statuts et des formes d'activité de la pensée elle-même.

hume

« authentique certitude.

Explicitation accomplie en deux temps.• Référence aux sciences qui ont pour objet les relations d'idées : sciences mathématiques.

Cette références'assortit d'exemples d'affirmations « démonstrativement certaines » : le carré de l'hypoténuse (relations de figures)et le produit arithmétique de deux nombres.• Caractérisation de l'activité mentale en jeu dans ces relations.

La pensée n'y dépend que d'elle-même.Deuxième paragraphe : explication des faits.

L'ordre d'exposition est ici inversé.

Dans un premier temps, lacaractérisation du mode d'établissement des faits ; dans un second temps, les exemples.• Le mode d'établissement des faits est défini négativement, c'est-à-dire par différence par rapport aux relationsd'idées : le principe de contradiction est ici insuffisant.• Exemples illustrant cette distinction.

Les faits les plus familiers (le Soleil se lève) ne peuvent relever de lacertitude rationnelle qui se trouve dans les relations d'idées. L'intérêt philosophique du texte. L'interprétation dogmatique de l'expérience et sa critique par Humeil s'agit d'analyser l'acte mental implicite par lequel une succession ou une association empirique est interprétée, etréférée à une loi causale nécessaire.

D'un point de vue essentiellement logique, Hume critique l'affirmation selonlaquelle un objet qui a maintes fois manifesté telle ou telle propriété la manifestera de nouveau, et indéfiniment,dans l'avenir : il y a là une inférence, (opération logique tirant une conclusion d'un fait observé) dont la validité faitproblème.

Du point de vue de l'observateur, tant qu'il n'a pas la compréhension interne d'un rapport constitutif entrel'objet en question et les propriétés qu'il manifeste, l'affirmation qu'il effectue ne peut avoir qu'un caractèreconjectural « Toutes les inférences tirées de l'expérience sont des effets de l'accoutumance, non du raisonnement.» (Enquête sur l'entendement humain). HUME (David). Né et mort à Edimbourg (1711-1776). Il fut quelque temps commerçant à Bristol, voyagea en France et vécut à La Flèche.

En 1748, il visita l'Autricheet l'Italie, puis devint bibliothécaire de la Faculté des Avocats à Edimbourg.

Il accompagna l'ambassadeuranglais à Paris en 1763, et y fréquenta les milieux philosophiques et littéraires.

Il rentra en Angleterre,accompagné de Rousseau, qui le quitta rapidement.

Sous-secrétaire d'État, Hume se retira à Edimbourg en1769.

Les influences capitales subies par sa pensée furent celles de l'empirisme de Locke et de l'idéalisme deBerkeley.

Hume est empiriste : il prend pour base de son étude philosophique l'observation et l'expérimentation.Il rabaisse l'idée de raison et ramène le principe de causalité à des liaisons d'idées que l'accoutumance,l'habitude et la répétition ont rendu si fortes qu'elles nous semblent nécessaires.

Il se livre à une descriptionpsychologique des processus de l'accoutumance.

Mais il distingue l'induction de l'accoutumance, de même qu'ildistingue l'inférence causale et le raisonnement démonstratif.

Nous ne pouvons avoir aucune certitude en cequi concerne l'avenir des lois scientifiques.

Un corps est un groupe de sensations; le moi est mie suite d'étatsde conscience.

Il n'existe de substance ni matérielle ni spirituelle.

Hume détrône la raison abstraite et ramène àl'échelle humaine l'entendement humain.

Son phénoménisme absolu le conduit au scepticisme en matièrereligieuse. Oeuvres principales : Traité de la nature humaine (1739), Essais moraux et politiques (1741), Essai sur l'entendement humain (1748), Enquête sur les principes de la morale (1751), Histoire de Grande-Bretagne(1754-1761), Histoire naturelle de la religion (1759), Dialogues sur la religion naturelle (publié en 1777), Essaisur le suicide et l'immortalité de l'âme (publié en 1779).. »

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