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De la raison ou de l'expérience qu'est-ce qui contribue le plus à la connaissance ?

Publié le 22/08/2005

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Dans la connaissance, l'expérience fournit les données sensibles et la raison les concepts. Les deux sont également nécessaires, et ne doivent pas être pensés comme opposés mais comme complémentaires               Si l'on reprend l'expérience de pensée de Descartes, on se rend compte que deux éléments se dégagent de son analyse. Il y a d'abord les données sensibles dont Descartes  se sert pour décrire l'expérience de la cire que l'on fait fondre. Il y ensuite l'idée d'une identité à travers le temps appliquée à un corps, donc l'idée de substance. On voit donc que pour penser ce qu'est la cire, Descartes rassemble les diverses qualités de la cire sous un concept, qui ne vient pas de la sensibilité mais de la raison, ou de l'entendement. On peut dès lors donner raison à Kant, lorsqu'il dit dans la Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Introduction, I, que la connaissance vient de deux sources de l'esprit 1) la sensibilité, c'est à dire l'intuition par laquelle un objet est donné 2) l'entendement, c'est à dire le concept par lequel il est pensé. Comme le dit Kant « sans la sensibilité nul objet ne nous serait donné, sans l'entendement nul ne serait pensé ». En effet des pensées sans contenu sont vides, et des intuitions sans concepts sont aveugles. Donc l'expérience et la raison ont toutes deux part à la connaissance, mais ne jouent pas le même rôle. L'expérience, à travers la sensibilité, donne le contenu que la raison, à travers les concepts qu'elle contient, permettra de penser.

 

La raison peut se définir doublement comme 1) la faculté de bien juger (c'est-à-dire de distinguer le vrai du faux) 2) la faculté de combiner plusieurs jugements pour construire un raisonnement. Il semble donc que la raison jour un rôle décisif pour la connaissance, puisque connaître, c’est à la fois connaître ce qui est véritablement (et non une apparence de vérité) et combiner des vérités acquises pour en découvrir de nouvelles par déductions. Mais pour réaliser ces diverses opérations, la raison manipule des idées, or on peut se demander d’où lui viennent ses idées. Il se pourrait en effet que ces idées lui viennent de l’expérience, et dans ce cas l’expérience jouerait un rôle encore plus fondamental que la raison dans la connaissance, puisque sans l’expérience qui donnerait à la raisons les idées avec lesquelles elle travaille, la raison ne pourrait mener à bien ses opérations. Pourtant si l’expérience peut fournir les idées avec lesquelles la raison opère, sans le travail de la raison, les différentes informations que l’on collecte à propos du monde ne seraient jamais synthétisées en un ensemble de connaissances cohérent. Dès lors ne faut-il pas supposer que de la raison et de l’expérience, aucune ne contribue plus que l’autre à la connaissance, mais que chacun y contribue différemment ?

« Exemple d'utilisation Une fois de plus [voir Pascal, Spinoza], Locke est un auteur qui permet de critiquer Descartes, ici sur la question del'origine de nos connaissances.

Là où Descartes pose comme un fait l'existence en nous de certaines idées, Lockemontre qu'il y a des processus de formation des idées.Cela a aussi des conséquences politiques: car, puisque la diversité des cultures nous montre bien, d'après Locke,que les opinions ne sont pas universelles et qu'elles varient lorsque l'expérience varie, les hommes pourront vivreensemble, non pas s'ils partagent tous les mêmes idées, mais à condition que la tolérance leur soit une valeurcommune. SUJET TYPE: Toute idée vient-elle des sens ? Contresens à ne pas commettre Il faut bien remarquer que, tout en étant empiriste, Locke ne considère pas l'homme comme une éponge quiabsorberait indifféremment toutes les données qui lui viennent de l'extérieur: la sensation est la première source, quifournit des idées simples, mais la réflexion est une seconde source de connaissance à part entière: c'estl'entendement qui produit les idées complexes de substance, de qualité, de relation de cause à effet, etc.

En cesens, l'empirisme n'est pas l'opposé du rationalisme: il en est seulement une autre modalité, qui prête plusd'attention au rôle de l'expérience, mais n'y réduit pas toute connaissance. II.

C'est la raison qui connaît véritablement, car elle seule peut saisir la nature des choses Lorsque l'on parle de la blancheur de la neige, on fait référence à ce que Locke appelle après Descartes une qualité seconde.

Il s'agit d'une qualité qui n'est pas à proprement parler dans la neige, mais qui apparaît àl'esprit qui perçoit la neige (c'est une qualité subjective, car selon les individus la neige peut paraître plus ou moinsblanche).

Or si l'expérience peut être fondamentale pour connaître ce type de qualité, on peut se demander si ellesuffit à connaître les qualités premières, qui appartiennent en propre à l'objet.

Dans les Méditations métaphysiques, II, Descartes montre que ces qualités premières ne peuvent pas être perçuespar l'expérience à travers les sens.

En effet, si l'on prend un morceau de cireet qu'on le fait fondre, il ne reste rien de ses qualités secondes (l'odeurs'évapore, la forme et la couleur de la cire changent, etc.).

Ce qui reste de lacire, c'est seulement qu'elle est constituée par de l'étendue.

Or seule laraison peut accéder à cette connaissance de la cire comme constituée par del'étendue, parce que seule la raison peut comprendre que sous les différencesqui affectent la cire lorsqu'elle fond, c'est toujours le même corps qui demeureà travers les changements qui l'affectent.

On voit donc que c'est la raison quiconnaît véritablement, car elle seule peut saisir la nature de la cire comme del'étendue, ce qu'aucune expérience sensible ne peut livrer.

Dans la deuxième Méditation, Descartes observe un morceau de cire "quivient d'être tiré de la ruche, il n'a pas encore perdu la douceur du miel qu'ilcontenait, il retient encore quelque chose de l'odeur des fleurs d'où il a étérecueilli ; sa couleur, sa figure, sa grandeur sont apparentes : il est dur, il estfroid, on le touche, et si vous le frappez, il rendra quelque son".

Connaître uncorps, c'est apparemment le connaître par les caractères que nous percevons: son odeur nous renseigne sur son origine, ainsi que sa couleur, saconsistance, sa température, le son qu'il rend, sa forme et sa taille.Approchant ce bloc de cire d'une flamme, sa "saveur s'exhale, l'odeur s'évanouit, sa couleur se change, sa figure se perd, sa grandeur augmente, il devient liquide, il s'échauffe, à peine lepeut-on toucher, et quoiqu'on le frappe il ne rendra plus aucun son".

S'agit-il de la même cire ? Tous les caractèresdistinctifs par lesquels on le connaissait ont disparu, mais "il faut avouer qu'elle demeure, et personne ne le peutnier".

Les organes des sens ne peuvent donc rien nous apprendre de stable ni de certain.

Ce que nous percevons dela cire ne nous apprend rien d'elle.

Fondue, il ne demeure d'elle que quelque chose de flexible, d'étendu et demuable.

Imaginant la cire je ne connaîtrai rien de plus d'elle ; flexible et malléable, elle pourrait prendre une infinitéde figures que mon imagination ne peut se représenter.

Par conséquent, il reste qu'il n'y a que "mon entendementseul qui conçoive ce que c'est que cette cire".

Conçue par l'entendement ou l'esprit, cette cire n'est pas une autrecire que celle dont je fais l'expérience sensible, mais seule une inspection de l'esprit me permet de la connaître, etnon pas la vue, le toucher ou l'imagination.

III.

Dans la connaissance, l'expérience fournit les données sensibles et la raison les concepts.

Les deuxsont également nécessaires, et ne doivent pas être pensés comme opposés mais comme. »

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