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De la recherche de la vérité Nicolas Malebranche

Publié le 11/05/2021

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De la recherche de la vérité Nicolas Malebranche

 

Expliquer le texte suivant :

Il est assez difficile de comprendre, comment il se peut faire que des gens qui ont de l'esprit, aiment mieux se servir de l'esprit des autres dans la recherche de la vérité, que de celui que Dieu leur a donné. Il y a sans doute infiniment plus de plaisir et plus d'honneur à se conduire par ses propres yeux, que par ceux des autres ; et un homme qui a de bons yeux ne s'avisa                  jamais de se les fermer, ou de se les arracher, dans l'espérance d'avoir un conducteur. Sapientis oculi in capite ejus, stultus in tenebris ambula (1). Pourquoi le fou marche-t-il dans les ténèbres ? C'est qu'il ne voit que par les yeux d'autrui, et que ne voir que de cette manière, à proprement parler, c'est ne rien voir. L'usage de l'esprit est à l'usage des yeux, ce que l'esprit est aux yeux ; et de même que l'esprit est infiniment au-dessus des yeux, l'usage de l'esprit est accompagné de satisfactions bien plus solides, et qui le contentent bien autrement que la lumière et les couleurs ne contentent la vue. Les hommes toutefois se servent toujours de leurs yeux pour se conduire, et ils ne se servent presque jamais de leur esprit pour découvrir la vérité.

Malebranche, De la Recherche de la Vérité

 

(1) \"Les yeux du sage sont dans sa tête ; l'insensé marche dans les ténèbres.\" La connaissance de la doctrine de l'auteur n'est pas requise. Il faut et il suffit que l'explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question.

 

Tout d’abord il faut penser par soi-même pour trouver la vérité, nous dit Malebranche dans l'extrait De la recherche de la vérité que l'on va expliquer. Dans ce passage (extrait) Malebranche illustre sa thèse grâce à un raisonnement pas analogie. Il faut user de son esprit comme on use de ses yeux de même que « les hommes se servent de leurs yeux pour se conduire » l.11, il est donc nécessaire de se servir directement de leur esprit pour conduire leur pensée que de s'en remettre à d'autres personnes. C'est ainsi que les hommes penseront aussi qu'ils voient clairement et qu'ils trouveront par la suite la vérité qu'ils cherchent par eux même. La question est donc d'abord de savoir comment chercher cette vérité, pour savoir ensuite ce qu'est celle-ci. C'est à cette question de méthode que Malebranche répond ici en rappelant que « les yeux du sage sont dans sa tête » et que l'on ne pense librement qu'en pensant par soi-même, de façon indépendante et autonome.

Faut-il s’en remettre à l’esprit d’autrui pour chercher la vérité ?

En premier lieu nous verrons que l’homme se sert de l’esprit des autres pour trouver la vérité, en deuxième nous montrerons que se servir des pensées des autres peut tromper l’homme s’il pense par l’esprit des autres il n’est pas libre, puis pour finir nous verrons la thèse de l’auteur il est plus efficace de se servir de son propre esprit pour ainsi découvrir la vérité par soi-même.

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« Pour commencer l'esprit guide l'homme dans sa propre recherche car en effet, l'esprit s’oppose à la matière ou à la nature.

C'est un principe immatériel considéré comme premier dans l’ordre de la connaissance ou dans l’ordre de l’essence.

Il ne faut pas oublier un critère simple, la vérité est universelle et permanente, il y a un certain effort fournit par l'esprit humain pour tenter d’arriver à une vérité qui est une vérité authentique.

Ici, l'auteur se demande pourquoi les personnes qui ont de l'esprit préfère se servir de l’esprit des autres que de celui que « Dieu leur a donné » l.3.

Pourquoi l’homme veut-il voir de ses « propres yeux » l.4 pour croire à l’existence d’une potentiel réalité sensible, puisqu’en règle générale il suit régulièrement l’opinion d’autres hommes en ce qui concerne la recherche de la vérité. Alors que lui aussi possède des yeux qui lui permettent de voir, donc il possède tout naturellement un esprit qui lui permet de penser par lui-même.

De ce fait Malebranche est quelque peu surpris de ce comportement, les hommes ont la faculté de penser par eux- mêmes mais ils ne l’exercent pas.

Notre esprit c'est celui que Dieu nous a donné voir transmis dès la naissance.

Cependant les hommes ayant les connaissances de Dieu, ont tendance tout de même à se servir des connaissances des autres, puisqu’ils ne savent pas quel esprit ils vont choisir, pour cela ils imitent les autres.

C'est pourquoi d'après La Bible on dit, « Que Dieu illumine les yeux de mon cœur » puisque par nos yeux, nous pouvons accéder à la recherche de la vérité.

Il faut user des connaissances de Dieu qui nous sont également transmises par la Bible, elles sont nécessaires dans le processus d’apprentissage des connaissances de l’homme. Nos yeux sont ceux de l'esprit c'est-à-dire qu'il implique un certain degré d'intelligence et un regard intelligible pour se défaire des préjugés qui sont liés à la perception sensible.

Cette perception sensible est liée aux yeux du corps qui est similaire aux yeux d'autrui. D'après le texte, Malebranche dit qu'il y a plus d'honneur et de plaisir à se conduire par les yeux de l'esprit que ceux du corps, car celui qui a un bon esprit, de bons yeux ne se permettra pas de les fermer ou de les arracher puisqu'il n'aura plus de fil conducteur dans sa quête l.3à4.

Il y a pourtant plus de satisfaction à être conduit par son propre esprit que par celui des autres, ou que par la perception sensible en vue de la recherche de la vérité. Il est plus naturel et plus honorant, de trouver une erreur à son propre raisonnement, par ses propres yeux, « de plaisir et plus d'honneur à se conduire par ses propres yeux, que par ceux des autres », car cela prouve que l’homme est capable de voir ses erreurs, donc il possède une certaine expérience qui lui permet de s’auto-corriger, il a acquis un savoir et n’a besoin d’autrui pour voir ses erreurs.

De ce fait, « un homme qui a de bons yeux ne s'avisa jamais de se les fermer ou de se les arracher » l.3.4, cela suppose que l’homme est conscient du travail qu’il a fourni et a su voir la faille dans celle-ci, il sait se corriger seul car il est passé par l’intuition avant de trouver sa propre vérité, il s’est exercé et sait trouver ses erreurs par son propre jugement.

L’homme sait être critique envers lui-même, voir son erreur et beaucoup plus gratifiant, car cela montre les efforts et un long chemin pour arriver à ce stade de correction.

Or à l’inverse l’homme préfère imiter, mais pourquoi l’homme voudrait-il imiter ou se servir de l’esprit des autres dans la recherche de la vérité.

On peut penser que s’exprimer en public par exemple implique le jugement des autres et de l’opinion avancée.

Le risque est alors de se faire rejeter par la société car l’opinion est différente de celle des autres même si l’on a raison car nous avons notre propre vérité (raisonnement).

La raison étant un sens commun à tous, si l’on fait une erreur, il y a la peur de ne pas se trouver normal face aux autres.. »

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