De quoi avons nous conscience par nos désirs ?

« Issu à la fois du verbe latin desiderare, constater l'absence, et desiderium, qui signifie à la fois désir et regret, le désir est lié au manque: on peut dire que l'ondésire ce qui manque et que l'on va rechercher ce désir.

Cette recherche mène l'homme vers une relation aux autres, par ces relations il découvre son humanité,et de ce fait il prend conscience du désir.

Cette conscience du désir va seulement dans le sens où nous sommes jetés à la poursuite de la satisfaction, car par lesdésirs on ne sait pas forcément de quoi nous avons conscience.Nous allons donc chercher à montrer de quoi avons nous conscience par nos désirs?Dans un premier temps nous verrons que par nos désirs on prend conscience que l'on désir, puis nous verrons que l'on peut avoir conscience des objets de nosdésirs, et enfin nous verrons que par les désirs on a en fait conscience de soi-même. Tout d'abord, il faut bien faire la différence entre besoin et désir.

L'homme a d'abord des besoins vitaux, constituant tout être vivant, tel que la faim, le sommeil,la sexualité.

Cependant ces satisfactions corporelles ne peuvent pas suffirent.

Il y a en effet nécessité vitale à manger, mais non-nécessité de faire un repassophistiqué.

Le besoin est biologique, tandis que le désir est de l'ordre de l'imaginaire.

L'homme diffère de tous les êtres vivants car il est un être de désir, lavolonté humaine modifie l'environnement, comme nous le montre l'évolution de la société.

Contrairement aux besoins qui restent fixes, les désirs changent.

Lepoint commun au désir et au besoin serait tout de même le manque.

Comme on manque de nourriture lorsqu'on a faim, la manque est associé au désir car c'estle manque de quelque chose qui nous pousse à désirer.

Désirer ce serait donc prendre conscience du manque que l'on a des désirs inaccomplis, car comme le ditHobbes, c'est après l'accomplissement des désirs que l'on ressent un court instant l'euphorie et la félicité, mais ensuite vient le manque d'un autre désir àaccomplir, manque qui sera présent tant que le désir ne sera pas accomplit.Le désir est donc, en l'associant au manque, la constatation d'une absence, accompagnée d'une douleur et souffrance causée par l'objet manquant.

Platon dit,dans Le Banquet, que « quand on ne sait pas qu'on manque d'une chose, on ne la désire pas ».

Donc si on connait le manque, on désir.

Comme le manque estassocié au désir, on peut dire que quand on a conscience de nos désirs, on a conscience que l'on désir.

Tout comme quelqu'un qui a conscience de son ignorancedésire savoir, ici l'homme peut dire: Je sais que j'ai conscience que je désir.Tout comme Freud le dit, l'homme ne cherche pas forcément a accomplir tous ces désirs, il refoule donc une partie de ceux-ci.

L'accomplissement de tous cesdésirs mènerait selon Freud à la souffrance, au malheur, donc l'homme se satisfait du bonheur qu'il à avec ses désirs accomplis.

Selon la thèse de Freud, enrefoulant une partie de nos désirs, on a de fait conscience que l'on désir, car sinon on ne pourrait pas choisir quels désirs doit-on accomplir ou non.Donc par nos désirs, on a conscience d'éprouver une insatisfaction, un manque, et par conséquent, on a conscience que l'on désir, puisque le désir est laconstatation d'une absence. Logiquement, lorsque l'on va désirer un objet, nous allons avoir conscience de cet objet.En effet si on désire un objet, on prend conscience qu'on veut cet objet, et on a donc conscience par ce désir que l'on désire l'objet auquel on pense.René Girard, philosophe du XX e siècle, décrit lui le désir mimétique, consistant à vouloir ce que veut l'autre, et cherchant à ressembler, copier..

les désirsd'autrui.

En voulant ce que veut l'autre, on a conscience de ce que l'autre désir, car on veut également ce que désir l'autre personne, donc on a égalementconscience de l'objet du désir d'autrui, mais aussi de l'autre, qui est l'objet de notre désir car il désir ce que l'on désir.De plus, comme le démontre Jean-Paul Sartre, la présence d'autrui permet de port un jugement sur soit même, car autrui à ma conscience, et dans la réflexionque l'on a depuis autrui, on ne peut rencontrer que sa conscience.

Donc on a conscience de l'objet car l'objet ici est soi-même.

Comme on a conscience del'objet de ses désirs, si l'on désir autrui alors on a conscience d'autrui comme objet.

Donc on peut aussi apparaître comme objet a autrui, et cette autrepersonne aura donc conscience de l'objet de son désir.Donc à travers autrui et tout objet que l'on désire, on a conscience des objets de nos désirs.Cependant ceci n'est pas tout le temps vrai.

En effet bien que l'on ai conscience des objets de nos désirs, il est possible d'avoir conscience d'un objet sans ledésirer.Lorsqu'une personne aperçoit ou rencontre un objet banal, quotidien, elle va avoir conscience de cet objet, se le remémorer, mais en aucun cas cette personneva obligatoirement avoir conscience de désirer l'objet, car elle ne va peut-être tout simplement pas avoir le désir de l'objet rencontré.Par nos désirs, on peut par conséquent avoir conscience des objets de nos désirs, mais cette conscience n'est pas totalement vraie car l'homme peut avoirconscience d'objets qu'il ne désire pas. Sartre dit: « je suis en mesure de porter un jugement sur moi-même comme sur un objet », donc on peut penser que par nos désirs, nous avons conscience denous-même, car ici, par l'intermédiaire d'une tierce personne qui nous renvoie notre image, nous prenons conscience de nous-même.L'inconscient peut nous faire prendre conscience de nous-même.

En effet, on peut considérer que l'inconscient fonctionne chez une personne somnambule, cettepersonne va accomplir une série d'actes dont elle n'a pas conscience, mais ensuite elle va prendre conscience de son somnambulisme par la conscience d'autrui,qui nous renvoie a notre propre conscience, et nous faire prendre conscience de nous-même.

On attend de l'inconscient qu'il nous fasse prendre conscience denous-même, qu'il nous fasse connaître nos perceptions, afin de mieux se connaître soi-même.

L'inconscient est une perception au quelle l'homme ne fait pasattention, et pourtant l'inconscient permet de mieux prendre conscience de soi-même.

L'inconscient dépasse la conscience, pourtant par un effort d'attention onpeut le faire devenir conscience, et donc prendre conscience des perceptions de l'inconscient, ainsi cela permet de mieux se connaître.La conscience de soi-même peut aussi être approchée par les actes manqués, lapsus, ..

mués par les désirs et qui nous font prendre conscience de qui l'on est.On peut également dire que l'homme a conscience de son existence, de sa vie, mais aussi une faible idée de la mort, donc il prend, tout au long de sa vie,conscience de lui-même. Par nos désirs, nous avons donc conscience de ce que l'on désir, ainsi que parfois des objets que l'on désire.

Finalement, l'homme a conscience par ses désirs delui-même, grâce à autrui, à ses expériences et à l'inconscient.

Le « cogito » cartésien de Descartes, « je pense donc je suis », montre que l'homme a consciencequ'il existe, il a conscience de lui-même, et cette conscience est présente par les désirs.. »