definition desir et conscience
Publié le 01/12/2012
Extrait du document
«
du monde m’accompagne.
Mais en même temps, la conscience est ce qui me place en position de
sujet, seul, parmi tous les êtres vivants, à posséder le sentiment de mon existence mais aussi la
crainte de la mort.
De Socrate ( « Connais-toi toi-même ») à Kant, les philosophes classiques
accordent donc à la conscience une place centrale dans leur tentative de définition de l’homme.
«
Qu’est-ce donc que je suis ? Une chose qui pense.
Qu’est ce que cela ? C’est bien une chose qui
doute, qui connaît,qui affirme,qui nie, qui veut, qui ne veut pas,qui imagine aussi et qui sent »
( Méditations Métaphysiques 2) Le philosophe Pascal récuse pour sa part l’idée de conscience-
substance (« une chose » pensante) et lui préfère la métaphore du roseau qui évoque non seulement
la grandeur de l’homme mais aussi sa fragilité : « La grandeur de l’homme est grande en ce qu’il se
connaît misérable.
Un arbre ne se connaît pas misérable.
C’est donc être misérable que se connaître
misérable ; mais c’est être grand que de connaître qu’on est misérable.
Pensée fait la grandeur de l’homme[…]
L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature.
Mais c’est un roseau pensant »
Toute conscience est une conscience morale
La conscience serait donc la capacité de se séparer de soi-même pour se « représenter », et pour
s’interroger sur le sens de notre existence.
Elle constitue notre dignité mais aussi notre douleur.
Tout
d’abord la conscience implique la responsabilité de nos actes.
Je suis l’auteur de mes actes ; je le
sais, aussi je ne peux m’en désolidariser, car j’ai conscience de mon unité malgré la diversité de mes
pensées ou de mes sentiments : le fait de dire « Je » en témoigne, et ceci dans toutes les langues ou
cultures, même si ce mot n’existe pas séparément : « Posséder le « Je » dans sa représentation : ce
pouvoir, écrit Kant, élève infiniment l’homme au-dessus de tous les êtres vivants sur la terre.
Par là
il est une personne, et grâce à l’unité de la conscience dans tous les changements qui peuvent
survenir, il est une seule et même personne… » ( Anthropologie du point de vue pragmatique ).
Mais
cette aptitude à nous reconnaître dans nos propres actes, qui n’est pas dissociable de la liberté, est
aussi source de souffrance.
Puisque je suis conscient de ce que je fais – dès lors que je ne suis pas
jugé aliéné – je dois en répondre devant les tribunaux humains mais aussi devant ma propre
conscience, à laquelle je ne peux échapper et qui ne prononce jamais de « relaxe » définitive.
Un
homme sans conscience ne serait plus un homme.
Or il arrive que notre conscience nous tourmente
malgré nous, en nous reprochant des actes ou des pensées que nous n’avons pas voulus.
Tel est le
ressort des grandes tragédies antiques.
La communication des consciences
La philosophie classique a eu tendance à considérer la conscience comme auto-suffisante, voire
seule au monde, à la suite de Descartes a imaginé que la certitude de soi était antérieure à la
connaissance du monde et plus ferme qu’elle : « Or maintenant je sais avec certitude que je suis, et
en même temps, qu’il se peut que toutes ces images et généralement que tout ce qui est rapporté à la
nature du corps ne soient rien que des rêves ».
Aujourd’hui on ne considère plus la conscience
comme une sorte de bulle ou de ballon, susceptible de se gonfler au point d’accueillir le monde
entier pour le représenter ou l’exprimer .A la suite notamment de Hegel, puis de Husserl, la
philosophie moderne insiste sur le caractère ouvert de la conscience : « toute conscience est
conscience de quelque chose ».
Les phénoménologues (Husserl, Merleau-Ponty) nomment
intentionnalité cette structure d’ouverture de la conscience : nous avons besoin de l’autre pour
accéder à nous-mêmes , paradoxalement.
« L’autre est le médiateur entre moi et moi-même »
(Sartre).
La psychanalyse, enfin, confirme ce point de vue.
La conscience n’est pas entièrement
transparente à elle-même, ni maîtresse d’elle-même.
Pour nous comprendre nous même, pour nous
représenter et nous construire, nous avons besoin des autres, du point de vue da l’autre.
La
conscience n’est donc pas le miroir de tout l’univers, mais plutôt un miroir de miroirs qui répercute
sans fin des images entrelacées de nous-même, des nos proches et de l’univers dans son ensemble.
On appelle « intersubjectivité » la communication immédiate et intuitive des consciences entre
elles.
LE DESIR :.
»
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