DÉMARCHE SCIENTIFIQUE ET PRODUCTION DES SAVOIRS

« ~ Descartes.

Méditations métaphysiques : le doute comme phase critique préalable à la construction des connaissances.

~ Marx.

Introduction à la critique de /'économie politique.

Rejeter les apparences (et notamment les déterminations qui semblent les plus immédiates) pour retrouver ce qui est réellement premier et essentiel.

Caractérisation de l'opinion comme lieu d'investissement inconscient des normes idéologiques propres à une époque.

(Cf.

Idéologie alle­ mande : « Les pensées de la classe dominante sont aussi, à toutes les époques, les pensées dominantes.

autrement dit, la classe qui est la puissance dominante matérielle de la société est aussi la puissance dominante spirituelle » (texte cité page 75, Éditions Sociales).

L'opinion n'est ici que le lieu de déploiement de l'idéologie ambiante, investie dans des schémas mentaux et des préjugés inconscients).

-Deux exemples de rupture épistémologique dans la pensée scientifique.

On peut prendre dans l'histoire des sciences plusieurs exemples illustrant le nécessaire rapport critique de la science à lopinion : - La naissance d'une astronomie scientifique avec Copernic.

(Dans sa lettre-préface au De revolutionibus orbium cœlestium, Copernic mon­ tre que lopinion courante, qui véhicule le géocentrisme comme évi­ dence empirique et dogme de référence, correspond à une illusion de perspective dont la théorie scientifique - l'héliocentrisme -rend compte en expliquant la position relative du sujet percevant.) -L'essor d'une anthropologie culturelle et d'une ethnologie scienti­ fiques ont nécessité labandon du point de vue « ethnocentriste » par lequel l'opinion commune tend à ériger en normes et références univer­ selles les données d'une culture particulière.

(Cf.

sur ce point Lévi­ Strauss : Race et histoire, et les commentaires du même auteur sur la signification critique de l'œuvre de Rousseau.) • L'historicité du savoir.

Principaux aspects.

~ Une idée relativement récente : l'historicité du savoir.

On doit à l'épistémologie d'avoir mis en évidence les obstacles à la connaissance scientifique (Bachelard) mais aussi les conditions de lavènement successif de différents savoirs.

Contre la représentation traditionnelle d'un savoir prédéfini et se révélant peu à peu s'est impo­ sée l'idée que tout savoir est construction, impliquant une rupture avec l'opinion commune et constituant lui-même son objet.

~ L'histoire des sciences et son interprétation.

La démarche scientifique.

diversifiée selon ses objets, met donc en cause des processus où sont en jeu les facteurs de toute une culture.

Technique, production matérielle, représentations en vigueur, valeurs liées à une certaine forme de société définissent les éléments d'une configuration d'ensemble qui rend possible certaines investigations, mais reste toujours limitée comme champ de problèmes envisageables.

(Cf.

les analyses de Michel Foucault dans Les mots et les choses et dans L'archéologie du savoir.).

Il existe, de fait.

une histoire des scien- 127. »