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DES DIVERS MOTIFS DE NOS ACTIONS. - EST-IL POSSIBLE DE LES RAMENER A UN SEUL ? - QUELLE EST LEUR IMPORTANCE RELATIVE ?

Publié le 19/06/2011

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I. Des divers Motifs de nos Actions.

1. La morale embrasse en un sens toutes nos facultés, mais en tant que dépendantes de notre volonté. Or des quatre éléments dont se compose le phénomène de la volonté, se posséder, délibérer, se résoudre, exécuter, les deux premiers sont les conditions du troisième, et le quatrième en est la suite obligée. L'exécution ou l'action n'est donc le fait de notre volonté que parce qu'elle dérive nécessairement de nos déterminations. Et souvent la détermination n'entraîne point d'action immédiate; comme aussi souvent l'action dérive de la puissance vitale et des lois organiques, ou de l'activité spontanée et nullement (le notre volonté. Ce qu'on appelle motifs de nos actions signifie donc en réalité motifs de nos déterminations.

« 11.

Les désirs et les affections ont avec les besoins et les appétits cette différence essentielle :1° Qu'ils tiennent à notre nature spirituelle et non pas à notre organisation;2° Qu'ils ne sont point périodiques, mais continus. 12.

Cependant, à cause de notre double nature, les sentiments ne sont pas sans liaison avec l'organisation, lasensibilité nerveuse et la puissance vitale.

L'état de santé et de maladie influe sur nos sentiments et en subit aussil'influence.

Chaque sentiment énergique trouve à se manifester de quelque manière, non-seulement à la surface ducorps, mais dans les profondeurs de l'organisme.

Il résulte aussi de là que les sentiments, bien que continus, nepeuvent être satisfaits que d'une manière périodique et intermittente , et semblent s'affaiblir aussitôt après unemanifestation plus vive, etc. 13.

Les motifs des deux espèces qui viennent d'être décrites ont pour caractère commun d'être primitivementspontanés ou instinctifs, c'est-à-dire qu'ils tendent à nous faire agir sans délibération.

Il en est autrement dessuivants qui dérivent de l'intelligence et de la raison. 14.

Chaque motif spontané nous excite vers un certain but qui constitue la fin particulière de ce motif.

Mais au delàde ces fins particulières, nous concevons une fin unique qui est notre bien réel et qui doit résulter de la coordinationdes penchants primitifs.

La fin de chaque penchant constitue le bien de ce penchant, un bien apparent, sensible, etnon pas notre véritable bien; il peut même arriver que le bien du penchant soit en contradiction avec notre bienréel.

Il faut donc, par l'appréciation (les motifs spontanés, déterminer quelle est la part qu'il convient d'accorder àchacun d'eux dans nos déterminations, pour que la satisfaction que nous leur accordons concoure sans cesse versla fin commune qui est notre bien réel, et ne la contredise jamais.

Cette appréciation est une oeuvre de l'intelligenceet forme ce qu'on appelle l'intérêt bien entendu. 15.

Au delà du bien de chaque individu, qui n'est encore qu'un bien partiel, nous concevons la fin de toutes choses,le but de la création, qui constitue non plus simplement le bien réel de tel ou tel être isolé, mais le bien dans sa plusgrande réalité, le bien absolu, le bien en soi.

Comme le bien de chaque penchant primitif doit être subordonné aubien réel des individus, de même le bien de chaque individu doit être subordonné au bien en soi.

Lorsque lesdéterminations sont réglées d'après ce motif, elles ont pour caractère ce qu'on appelle le bien moral. 16.

Il faut donc distinguer soigneusement le bien apparent et sensible où tendent chacun des motifs spontanés, lebien réel de l'individu, auquel doivent se subordonner les penchants primitifs, le bien absolu auquel doivent sesubordonner les intérêts individuels, et le bien moral qui est le caractère des déterminations prises en considérationdu bien en soi, du bien absolu. II.

Est-il possible de les ramener à un seul? 1.

Cette question est résolue d'avance.

Demander si les motifs spontanés peuvent se réduire aux motifs réfléchis,c'est demander si la vie animale d'un côté, si la sensibilité morale de l'autre, peuvent se réduire à l'intelligence, ouréciproquement ; c'est-à-dire si les sensations, les instincts et les sentiments sont une seule et même chose avecles idées.

Puisque sentir et aimer ne ressemblent nullement à penser, vouloir parce qu'on sent ou parce qu'on aime,ne ressemble non plus en aucune façon à vouloir parce qu'on pense et qu'on juge. 2.

Ainsi les motifs qui viennent tant des sensations et des instincts que des sentiments, sont clairement distincts deceux qui viennent de la raison et des applications que nous en faisons par l'intelligence. 3.

Il ne serait pas plus exact de confondre la première classe avec la seconde, et la troisième avec la quatrième,que les deux premières avec les deux dernières.

Car les sensations et les instincts sont des modes parfaitementdistincts des sentiments, en eux-mêmes et dans le but pour lequel ils nous sont donnés; les sensations et lesinstincts ayant pour fin la vie animale, les sentiments au contraire, la vie spirituelle. 4.

Et de même la considération que nous faisons de notre bien personnel est radicalement différente de celle quenous faisons du bien en soi; tout homme sent que l'utile et le juste sont des motifs de deux ordres tout différents,dont l'un est essentiellement intéressé, comme l'autre essentiellement désintéressé; la vie est pleine de faits quitémoignent de cette distinction, et l'histoire présente en grand le témoignage constant de l'humanité sur ce point. 5.

En reconnaissant tout à la fois ce qui est commun et ce qui est différent entre ces quatre classes, on en peutformer le tableau suivant :. »

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