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DES FACULTÉS QUI SE RAPPORTENT A LA FACULTÉ GÉNÉRALE DE CONNAITRE. — DE LA CONSCIENCE. — DE L'ATTENTION.

Publié le 15/06/2011

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conscience

I. Des Facultés qui se rapportent à la faculté générale de connaître.

L'expérience complétée par la raison, la raison appliquée par l'expérience, voilà d'une manière générale toute notre intelligence. La raison est analysée, sa place et son rôle assignés, mais il reste encore bien des questions à faire. 1. Et d'abord sur l'expérience. L'expérience est double, interne ou externe; c'est la conscience ou la perception externe. Quelles sont les lois suivant lesquelles se forme, se développe cette double expérience, ou qu'est-ce que la conscience? qu'est-ce que la perception externe? 2. De plus, l'une comme l'autre, mais la première plus que la seconde , ne sortent de leur obscurité naturelle , ne s'élèvent graduellement à l'état d'idées claires, à l'état de science, que si l'esprit fait effort et se dirige sur les faits qui sont l'objet de chacune. Quelle est donc dans le développement de l'intelligence la part de l'attention?

conscience

« complexe; à l'état réfléchi, elle est claire et analytique.

Il s'en suit que dans ce second état, elle n'est point aussicomplète que dans le premier.

C'est ce qui fait que la réflexion est souvent exécutive, et que, préoccupée du pointde vue qu'elle envisage, elle nie les autres.

C'est à la conscience spontanée sans cesse interrogée à redresser cesexagérations.

La parfaite identité de la réflexion et de la conscience spontanée serait le type d'une psychologieparfaite.8.

Qu'est-ce qu'une erreur en psychologie? Dans le principe, c'est tout simplement la préoccupation exclusive d'unpoint de vue, d'une classe de phénomènes.

De là les divers systèmes.Tous les systèmes psychologiques peuvent être ramenés aux suivants.9.

Certains observateurs n'ont pas même pénétré jusqu'à la conscience, et se sont arrêtés aux phénomènesorganiques.

Ils ont dès lors confondu les sensations et les sentiments de l'âme avec les impressions des nerfs, lesactes de l'esprit avec les effets de la puissance vitale, et la pensée avec les instincts.

C'est là au fondl'anéantissement absolu de la psychologie, absorbée dans la physiologie, et la négation des fonctions spirituellesassimilées aux fonctions corporelles : c'est le matérialisme.10.

D'autres ont pris dans la conscience la classe des phénomènes qui sont liés le plus immédiatement auximpressions organiques, savoir les sensations; concentrés dans l'observation de cette classe, ils y ont ramené lesautres, ont pris les sentiments pour des sensations, les idées pour des sensations transformées, et des actes del'esprit pour des sensations opérant sur elles-mêmes une sorte d'évolution inverse.

C'est le sensualisme.11.

D'autres, pour remédier aux lacunes du sensualisme, ont poussé un peu plus loin, et trouvant dans lessentiments une analogie avec les sensations, ils ont étendu la sensibilité, et ont essayé de nouveau l'explicationcomplète de la nature humaine à l'aide de ce seul point de vue.

Seulement, moins grossiers que les sensualistes, ilsont admis des sens internes destinés à remplir à l'égard des choses morales le rôle que les sens externes remplissentà l'égard des corps.

Dans ce nouveau système, nous sentons le vrai , nous sentons le bien, nous sentons le beau,comme nous sentons les saveurs, le 'chaud et le froid et les qualités diverses des objets matériels.

Ce système n'apas reçu de nom particulier.

Jouffroy nomme sentimentaux ceux qui le professent.12.

D'autres ont reconnu dans les volitions de l'esprit un caractère particulier qui ne permet pas de les confondreavec les sensations et les sentiments ; elles en forment la contrepartie et se rapportent à un principe libre quipossède en lui-même le pouvoir déterminant.

C'était là une addition importante; mais ces philosophes, en cherchantà expliquer les faits de l'intelligence par le concours de la sensibilité et de la volonté , ou par le travail de la volontéopérant sur les données de la sensibilité, ont fait des idées, des jugements, etc., de simples produits de la volonté,par conséquent tout personnels, par conséquent sans valeur réelle et absolue.

Ce n'est donc là encore que la moitiéd'un système Th embrasserait tous les phénomènes de conscience, un moyen terme entre le sensualisme et lerationalisme, un demi-rationalisme.13.

D'autres se sont aperçus que les faits de l'intelligence sont parfaitement distincts des impressions, dessensations et des sentiments , et parfaitement distincts aussi des volitions.

Ils ont donc distingué l'intelligence detout ce qu'on peut désigner par les mots de sensibilité et de volonté.

Mais l'intelligence a deux faces, et seséléments sont doubles (6), les uns fournis par l'expérience, les autres par la raison.

De ces deux facultés sous-doubles de l'intelligence, la raison est la plus profonde , l'expérience la plus apparente.

L'expérience a d'abord étévue seule, et toute l'intelligence ramenée à cet unique point de vue : c'est l'empirisme.

L'empirisme est condamné àméconnaître l'absolu, l'impersonnel.

Connut d'ailleurs c'est la raison qui nous révèle notre propre causalité, principede l'activité, l'empirisme est ramené par une autre voie au système des sentimentaux et au sensualisme.14.

Enfin, d'autres ont distingué la raison, et c'a été l'effort le plus important de l'observation psychologique.

Ils ontreconnu son impersonnalité, et par là sont enfin sortis du cercle où la conscience individuelle se renfermait elle-même sans fin.

Car la raison est la seule faculté qui, quoique discernée par la conscience, ait cependant l'éminentevertu de nous faire dépasser les limites de la conscience et atteindre les réalités : savoir l'âme elle-même dont laconscience n'est qu'une propriété, le monde matériel et Dieu ; c'est la seule faculté qui, tout en pouvant être saisiepar l'observation, élève plus haut que l'observation, la féconde, des faits la conduit aux lois, et de l'empirisme à lavéritable science.

L'observation de la conscience ainsi achevée par la distinction si difficile des éléments absolus etimpersonnels, constitue le seul système réellement complet, ou le rationalisme (qui à son côté exclusif, l'idéalisme).Nous retrouverons et nous aurons à critiquer ces systèmes divers dans l'histoire de la philosophie, et de plus, enlogique, le scepticisme, en morale le fatalisme, en théodicée l'athéisme et le panthéisme qui ont leur racine dans dessystèmes psychologiques incomplets.

Il suffit , pour la question qui nous occupe, d'avoir aperçu commentl'observation plus ou moins complète des éléments de la conscience engendre des systèmes plus ou moins parfaitssur la nature humaine. III.

De l'Attention. 1.

L'attention ne se définit point; en disant qu'elle est la direction particulière de l'esprit sur un objet, on n'ajouteabsolument rien à la compréhension que nous avons naturellement de la chose.

Chacun sait très-Lien et sansexplication ce que c'est qu'être attentif, et par conséquent ce que c'est que l'attention.2.

L'attention n'appartient pas à l'intelligence, mais à l'activité.

On peut être peu attentif et très-bien comprendre,très-attentif et peu comprendre, quoiqu'on ne puisse connaître à aucun degré si l'on n'est attentif à un certaindegré.3.

Nous sommes attentifs spontanément ou par une détermination libre.

On dit en d'autres termes que l'attentionest instinctive ou volontaire.

Ainsi, dans certains cas, l'objet attire mon attention, sans qu'il y ait de ma part aucunedétermination prise à cet égard; je suis attentif sans avoir décidé de l'être.

Mais souvent aussi pour être attentif, jesuis obligé de faire effort, de résister à certaines distractions qui, sans cette résistance, ballotteraient monattention et la feraient s'égarer à droite et à gauche.

Il suit de là que l'attention volontaire est un état de. »

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