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Descartes: Changer mes désirs....

Publié le 27/02/2008

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« Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l'ordre du monde et généralement, de m'accoutumer à croire qu'il n'y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir, que nos pensées, en sorte qu'après que nous avons fait notre mieux, touchant les choses qui nous sont extérieures, tout ce qui manque de nous réussir est, au regard de nous, absolument impossible. Et ceci seul me semblait être suffisant pour m'empêcher de rien désirer à l'avenir que je n'acquisse, et ainsi pour me rendre content. Car notre volonté ne se portant naturellement à désirer (= la volonté désire) que les choses que notre entendement lui représente en quelque façon comme possibles, il est certain que, si nous considérons tous les biens qui sont hors de nous comme également éloignés de notre pouvoir, nous n'aurons pas plus de regret de manquer de ceux qui semblent être dus à notre naissance, lorsque nous en serons privés sans notre faute, que nous avons de ne posséder pas les royaumes de la Chine ou de Mexique; et que faisant, comme on dit, de nécessité vertu, nous ne désirerons pas davantage d'être sains, étant malades, ou d'être libres, étant en prison, que nous faisons maintenant d'avoir des corps d'une matière aussi peu corruptible que les diamants, ou des ailes pour voler comme les oiseaux. » Descartes, Discours de la méthode
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« pouvoir conséquent, en s'habituant à juger chaque chose qui nous entoure, chaque « chose extérieure » commepossédable par nous ou non et considérer tout ce qui ne dépend pas de nous comme impossible, on pourra nedésirer que ce qui pourra réussir. Toutefois, il ne faut pas parler de résignation, il s'agit seulement de ne pas essayer d'agir sur ce qui ne dépend pasde nos pensées parce que l'effort est inutile puisque c'est hors de notre pouvoir.

Il faut donc bien juger de ce quiest possible ou non. Des lors que nous nous sommes accoutumer à bien juger, nous ne songeons plus à désirer les choses impossibles etpar conséquent nous ne ressentons aucun sentiment d'échec puisque tout ce que nous avons entrepris a réussi.Nous évitons ainsi le sentiment d'impuissance et de frustration, où la tristesse qui découle de l'échec.Cette règle pratique ne se base pas sur un savoir, une science mais toutefois Descartes affirme que son suivi estjustifié parce qu' il lui « semble » permettre le bonheur. Descartes va alors expliquer pourquoi savoir exactement ce qui est en notre pouvoir ou non permet le bonheur.Pour commencer, d'après Descartes, « notre volonté se porte à désirer ».

Le désir est donc un mouvement de lavolonté, le désir c'est la volonté d'avoir un objet.

Mais vouloir ce n'est pas avoir, pour avoir il faut pouvoir.

C'estpourquoi la volonté est « naturellement » guidée par notre entendement, notre bon sens.

L'entendement se base surle savoir.

Ce savoir étant limité (on ne peut pas tout connaître) l'individu dès lors qu'il ne comprend pas commentréussir une chose sait qu'il est sorti des limites de son entendement et donc que la chose qu'il veut entreprendre estimpossible.

Par conséquent, le désir, bien qu'il soit quant à lui illimité (on peut tout désirer, être immortel parexemple) ne peut pas porter sur tout puisque la volonté est guidé par l'entendement.

Ainsi c'est grace à cettealliance de la volonté et de l'entendement, que la maîtrise des désirs devient possible si et seulement si au préalablel'individu sait ce qui lui est possible ou non de réussir.Or les « biens qui sont hors de nous » sont souvent hors de notre pouvoir dans la mesure où nous n'en sommes pasles auteurs.

Par conséquent, l'entendement considérera tous les biens qui nous sont extérieurs à nous de la mêmefaçon, c'est-à-dire comme des choses sur lesquelles nous n'avons aucune action.Ainsi, nous ne ressentirons aucun regret face à la fois à ce que nous n'avons plus, que face à ce que nous n'auronsjamais.

Ën conséquence, même un membre de la noblesse qui depuis son enfance a été habitué à une vieconfortable , n'éprouvera pas de sentiment de manque à l'égard des biens dus à sa naissance si un jour ceux-cidevaient disparaître et être impossible à récupérer.

En fin de compte, il ne désirera pas plus sa vie passée que cellequ'il n'a jamais eu comme par exemple être le roi de Chine ou du Mexique. Transition : Descartes dit donc qu'il faut faire de "nécessité vertu" en acceptant la nécessité, en ne désirant plus l'impossible,cesser de ressentir de l'amertume à ne pas posséder l'objet de son désir.Dès lors, grâce à cette maîtrise des désirs possible par un examen critique de chacun des objets de nos désirs, nouspermet d'éviter la dépendance aux conditions extérieures, de ne plus être tributaires du cours des choses.

Limiterses désirs, c'est être donc plus libre.

Ainsi, même le prisonnier sera heureux s'il règle ses désirs sur l'accessible, s'ilne désire pas la liberté impossible. II.

Discussion critique : Descartes donne donc une clé pour accéder au bonheur : on y accède non pas en désirant contre l'ordre du monde,pas plus qu'en renonçant à tous ses désirs, mais en ne désirant que ce que l'on sait pouvoir obtenir.

En effet,lorsqu'on ne veut que ce que l'on peut, on peut tout ce que l'on veut.Epicure, dans sa lettre à Ménécée, soutient également la thèse de Descartes selon laquelle maîtriser ses désirs à nedésirer que ce qui est facilement possédable permet de ne plus craindre « les coups de la fortune », permet de sesuffire à soi même.

En effet, si on s'habitue à manger une nourriture simple, on ne sentira pas le manque de lanourriture couteuse et celle-ci lorsque nous aurons l'occasion d'en manger nous apportera d'autant plus de plaisir.Ainsi, Epicure affirme t-il la nécessité de l'autarcie pour atteindre l'ataraxie, « absence de troubles de l'âme et dedouleur du corps ».Cependant, écarter tout ce qui est impossible peut paraître plus difficile que Descartes ne l'énonce dans la mesureou la limite entre le possible et l'impossible est relative.

L'histoire montre que ce qui était possible à une époquedonnée a pu devenir possible à une époque ultérieure.

Ainsi, le désir de faire un voyage vers la lune décrit dans denombreux romans de Jules Verne paraissait impossible à son époque mais devint réalité lorsqu'en 1960 Neil Armstrongpose le premier pas sur le la lune.

De même, sur le plan social, le désir de l'impossible est le moteur du progrès.

Lesutopies socialistes, le rêve d'un monde égalitaire ont permis concrètement la réduction du temps de travail. Conclusion Descartes montre que le désir et son objet peuvent être inspectés par l'entendement et être réglés par la volontépuisque le désir est de l'ordre de la pensée du sujet.Et que par conséquent, nous pouvons éduquer nos désirs , lesmaîtriser et ainsi nous défaire des désirs impossibles, du désir des biens extérieures hors de notre portée et ainsi. »

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