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DESCARTES et la philosophie spéculative

Publié le 17/04/2005

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descartes
Sitôt que j'ai eu acquis quelques notions générales touchant la physique, et que, commençant à les éprouver en diverses difficultés particulières, j'ai remarqué jusques où elles diffèrent des principes dont on s'est servi jusqu'à présent, j'ai cru que je ne pouvais les tenir cachées sans pécher grandement contre la loi qui nous oblige à procurer autant qu'il est en nous le bien général de tous les hommes. Car elles m'ont fait voir qu'il est possible de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles à la vie, et qu'au lieu de cette philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles, on en peut trouver une pratique, par laquelle, connaissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui feraient qu'on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent, niais principalement aussi pour la conservation de la santé, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autres biens de cette vie; car même l'esprit dépend si fort du tempérament et de la disposition des organes du corps, que, s'il est possible de trouver quelque moyen qui rende communément les hommes plus sages et plus habiles qu'ils n'ont été jusqu'ici, je crois que c'est dans la médecine qu'on doit le chercher. DESCARTES

Descartes pose, dans ce texte, les fondations d'une nouvelle physique. Celle-ci lui fait entrevoir quel pouvoir une science enfin rationalisée peut donner à l'homme, et « qu'il est possible de parvenir à des connaissances qui sont fort utiles à la vie «.  Il faut donc renoncer à cette « philosophie spéculative « de l'enseignement scolastique qui tourne le dos à l'expérimentation et s'enferme dans les raisonnements creux de la logique d'Aristote. Descartes lui oppose une science (ou philosophie pratique), « par laquelle, connaissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux [...] nous les pourrions employer [... ] à tous les usages auxquels ils sont propres «, pour améliorer notre vie.

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