Descartes et suffrage
Publié le 14/10/2013
Extrait du document

Descartes
«Il ne servirait de rien de compter les suffrages pour suivre l'opinion garantie par le plus d'auteurs, car s'il s'agit d'une question difficile, il est plus croyable que la vérité en a été découverte par un petit nombre plutôt que par beaucoup. Même si tous étaient d'accord, leur enseignement ne nous suffirait pas: nous ne deviendrons jamais mathématiciens, par exemple, bien que notre mémoire possède toutes les démonstrations faites par d'autres, si notre esprit n'est pas capable de résoudre toute sorte de problèmes; nous ne deviendrons pas philosophes, pour avoir lu tous les raisonnements de Platon et d'Aristote, sans pouvoir porter un jugement solide sur ce qui nous est proposé. Ainsi, en effet, nous semblerions avoir appris, non des sciences, mais des histoires.«
Questions
• 1. Dégagez les idées principales du texte et les étapes de son argumentation.
• 2. a. Pourquoi «est-il plus croyable que la vérité en a été découverte
par un petit nombre plutôt que par beaucoup«?
b. Pourquoi ne suffit-il pas de posséder «toutes les démonstrations faites
par d'autres« pour devenir mathématicien? Pourquoi ne suffit-il pas
d'avoir lu tous les raisonnements des philosophes pour être philosophe?
c. Expliquez: «porter un jugement solide«.
• 3. Lunanimité est-elle un critère de vérité?

«
1 C 0 R R G É
• Les clés du sujet
PRÉSENTATION DU TEXTE ET ANALYSE DE SES ENJEUX
IJ» À quoi reconnaît-on la vérité? On peut penser que plus une idée est
partagée par de nombreux esprits,
plus elle a de chances d'être vraie.
Mais l'accord entre
les hommes est-il un indice de vérité fiable? Ne peut
on pas avoir raison,
seul contre tous? Descartes (1596-1650), en sou
levant
ce problème, se range clairement du côté de ceux qui pensent
que
la vérité n'est pas à reconnaître à partir de signes extérieurs, tou
jours incertains, mais
à connaître directement, par une maîtrise de son
contenu.
Et dans
ces conditions, la vérité n'est pas forcément partagée.
IJ» Ce n'est pas en suivant l'avis des autres mais en pensant par soi
même que
l'on se rapproche du vrai.
Les philosophes comme les mathé
maticiens
ne produiraient jamais rien de nouveau s'ils se contentaient
de recevoir l'enseignement des autres, fût-il consensuel, sans suivre
le
cheminement de leurs propres pensées.
La vérité, saisie et reconnue
avec certitude, est donc l'affaire de
la raison individuelle.
•Corrigé
(commentaire de texte)
Question 1
L'auteur soutient, dans ce texte, que le nombre ne fait pas autorité en
matière de vérité.
Il procède en deux temps.
Dans la première phrase,
l'argument donné est
que, au moins sur les sujets difficiles, il est plus
probable
que seulement quelques-uns, plutôt qu'un grand nombre, par
viennent
à découvrir le vrai.
Dans le reste du texte, Descartes développe
un second argument: la reconnaissance unanime d'une vérité ne suffit
pas
à nous la faire connaître comme telle.
Seul l'exercice du jugement
individuel permet
d'établir une distinction claire et sûre entre le vrai et
le faux.
Savoir, ce n'est pas seulement apprendre: c'est surtout com
prendre par soi-même.
....
CJ
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LA VÉRITÉ• SUJET m 135.
»
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