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DESCARTES: Je suis, une chose qui pense.

Publié le 12/05/2005

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Passons maintenant aux attributs de l'âme et voyons s'il y en a quelques-uns qui soient en moi. Les premiers sont de me nourrir et de marcher ; mais, s'il est vrai que je n'ai point de corps, il est vrai aussi que je ne puis marcher, ni me nourrir. Un autre est de sentir ; mais on ne peut aussi sentir sans le corps : outre que j'ai pensé sentir autrefois plusieurs choses pendant mon sommeil, que j'ai reconnu à mon réveil n'avoir point en effet senties. Un autre est de penser ; et je trouve ici que la pensée est un attribut qui m'appartient. Elle seule ne peut être détachée de moi. Je suis, j'existe : cela est certain ; mais combien de temps ? À savoir autant de temps que je pense ; car peut-être se pourrait-il faire, si je cessais de penser, que je cesserais en même temps d'être ou d'exister. Je n'admets rien d'autre qui ne soit nécessairement vrai : je ne suis donc précisément parlant qu'une chose qui pense, c'est-à-dire un esprit, un entendement ou une raison, qui sont des termes dont la signification m'était auparavant inconnue. Or, je suis une chose vraie et vraiment existante ; mais quelle chose ? Je l'ai dit : une chose qui pense. DESCARTES, René, Méditations métaphysiques, Paris, GF-Flammarion, 1992 ; Méditation Seconde.
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« contant à travers la sensation effective comme à travers le rêve, c'est la pensée. III : L'esprit La connexion nécessaire de « je pense » et « je suis » 1. La pensée est la seule propriété qui « ne peut être détachée » du moi, l'analyse trouve un terme, elle ne peut plusséparer les attributs.

Qu'est ce qui empêche de séparer la pensée du moi? Nous sommes dans une « méditation »,c'est à dire dans une expérience de réflexion.

La réflexion est une expérience concrète, le moi s'éprouve à travers lapensée.

Mais il ne faut pas confondre cette réflexion avec une introspection psychologique, le moi est ici le sujetpensant, la pensée réflexive est une pensée métaphysique sur les conditions de l'existence et de la vérité.

C'est àtravers la réflexion de la pensée comme condition d'existence que le sujet se réfléchit comme existant C'estpourquoi l'existence est présentée comme évidente puis la condition de cette évidence est donnée , j'existe aussilongtemps que je pense : « Je suis, j'existe : cela est certain ; mais combien de temps ? A savoir, autant de tempsque je pense » Le nécessairement vrai 2. Descartes dit n'admettre que des vérités nécessaires, par « nécessairement vrai », il entend les idées claires etdistinctes.

Il ne va garder de son examen des attributs de l'âme que l'attribut pensée qui est nécessairement lié àson existence.

On voit qu'à partir de ce moment, Descartes ne parle même plus d'« âme », il n'est « précisémentparlant » qu'une « chose qui pense ».

Ce changement dans le lexique correspond à un tournant dans la recherche :il a trouvé une propriété qui peut être attribuée nécessairement au moi, il n'a plus besoin d'employer le motinadéquat d'âme.

Il a découvert l'esprit réel, c'est pourquoi il dit que la signification des termes « un esprit, unentendement ou une raison » lui échappaient auparavant. Une chose qui pense 3. L' « âme » a été remplacée par « une chose qui pense, c'est-à-dire un esprit, un entendement ou une raison ».

Lesujet est devenu une entité purement rationnelle, à la différence de l'âme vitale présentée précédemment, il est unsujet de pensée pure.

La recherche de la vérité du moi, c'est à dire d'une idée claire et distincte du moi, en a fait unidée purement intellectuelle.

En même temps, la chose qui pense est une entité métaphysique, un principe deréalité.

« je suis une chose vraie, et vraiment existante ; mais quelle chose ? Je l'ai dit : une chose qui pense.

» Conclusion : Dans ce texte, Descartes se découvre dans une recherche métaphysique de soi comme « chose pensante ».

Cettedéfinition peut paraître vide et abstraite, mais elle prend tout son sens au niveau métaphysique en tant que le sujetpensant s'y retrouve en lui même comme principe de réalité.

Cette définition du sujet inaugure la modernitéphilosophique.. »

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