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Descartes: utilité de la philosophie

Publié le 27/02/2008

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descartes
J'aurais ensuite fait considérer l'utilité de cette philosophie, et montré que, puisqu'elle s'étend à tout ce que l'esprit humain peut savoir, on doit croire que c'est elle seule qui nous distingue des plus sauvages et barbares, et que chaque nation est d'autant plus civilisée et polie que les hommes y philosophent mieux; et ainsi que c'est le plus grand bien qui puisse être dans un État que d'avoir de vrais philosophes. Et outre cela que, pour chaque homme en particulier, il n'est pas seulement utile de vivre avec ceux qui s'appliquent à cette étude, mais qu'il est incomparablement meilleur de s'y appliquer soi-même; comme sans doute il vaut beaucoup mieux se servir de ses propres yeux pour se conduire, et jouir par même moyen de la beauté des couleurs et de la lumière, que non pas de les avoir fermés et suivre la conduite d'un autre; mais ce dernier est encore meilleur que les tenir fermés et n'avoir que soi pour se conduire. Or, c'est proprement les veux fermés sans tâcher jamais de les ouvrir, que de vivre sans philosopher; et le plaisir de voir toutes les choses que notre vue découvre n'est point comparable à la satisfaction que donne la connaissance celles qu'on trouve par la philosophie; et, enfin, cette étude est plus nécessaire pour régler nos moeurs et nous conduire en cette vie, que n'est l'usage de nos yeux pour guider nos pas. Les bêtes brutes, qui n'ont que leur corps à conserver, s'occupent continuellement à chercher de quoi le nourrir; mais les hommes, dont la principale partie est l'esprit, devraient employer leurs principaux soins à la recherche de la sagesse, qui en est la vraie nourriture. DESCARTES

La philosophie, A quoi ca sert ? Voilà une question qui reste, aujourd’hui encore d’actualité. Nous avons avec nous un texte de Descartes qui nous permet justement de répondre à cette question : quelle utilité y a-t-il à philosopher ? Pour un état, face aux autres contrées, les philosophes servent-ils à quelque chose ? De plus, s’il existe des philosophes, à quoi cela peut-il servir, pour les autres, de philosopher ? Finalement, que fait, pour nous, la philosophie ?

 

 

« J'aurais ensuite fait considérer l'utilité de cette philosophie, et montré que, puisqu'elle s'étend à tout ce que l'esprit humain peut savoir, on doit croire que c'est elle seule qui nous distingue des plus sauvages et barbares, et que chaque nation est d'autant plus civilisée et polie que les hommes y philosophent mieux; et ainsi que c'est le plus grand bien qui puisse être dans un État que d'avoir de vrais philosophes.

Et outre cela que, pour chaque homme en particulier, il n'est pas seulement utile de vivre avec ceux qui s'appliquent à cette étude, mais qu'il est incomparablement meilleur de s'y appliquer soi-même; comme sans doute il vaut beaucoup mieux se servir de ses propres yeux pour se conduire, et jouir par même moyen de la beauté des couleurs et de la lumière, que non pas de les avoir fermés et suivre la conduite d'un autre; mais ce dernier est encore meilleur que les tenir fermés et n'avoir que soi pour se conduire. Or, c'est proprement les yeux fermés sans tâcher jamais de les ouvrir, que de vivre sans philosopher ; et le plaisir de voir toutes les choses que notre vue découvre n'est point comparable à la satisfaction que donne la connaissance celles qu'on trouve par la philosophie ;

et, enfin, cette étude est plus nécessaire pour régler nos mœurs et nous conduire en cette vie, que n'est l’usage de nos yeux pour guider nos pas.  Les bêtes brutes, qui n'ont que leur corps à conserver, s'occupent continuellement à chercher de quoi le nourrir; mais les hommes, dont la principale partie est l'esprit, devraient employer leurs principaux soins à la recherche de la sagesse, qui en est la vraie nourriture. «. René Descartes.

 

descartes

« « J'aurais ensuite fait considérer l'utilité de cette philosophie, et montré que, puisqu'elle s'étend à tout ce quel'esprit humain peut savoir, on doit croire que c'est elle seule qui nous distingue des plus sauvages et barbares, etque chaque nation est d'autant plus civilisée et polie que les hommes y philosophent mieux; et ainsi que c'est le plusgrand bien qui puisse être dans un État que d'avoir de vrais philosophes. Et outre cela que, pour chaque homme en particulier, il n'est pas seulement utile de vivre avec ceux qui s'appliquentà cette étude, mais qu'il est incomparablement meilleur de s'y appliquer soi-même; comme sans doute il vautbeaucoup mieux se servir de ses propres yeux pour se conduire, et jouir par même moyen de la beauté des couleurset de la lumière, que non pas de les avoir fermés et suivre la conduite d'un autre; mais ce dernier est encoremeilleur que les tenir fermés et n'avoir que soi pour se conduire.

Or, c'est proprement les yeux fermés sans tâcherjamais de les ouvrir, que de vivre sans philosopher ; et le plaisir de voir toutes les choses que notre vue découvren'est point comparable à la satisfaction que donne la connaissance celles qu'on trouve par la philosophie ; et, enfin, cette étude est plus nécessaire pour régler nos mœurs et nous conduire en cette vie, que n'est l'usage denos yeux pour guider nos pas.

Les bêtes brutes, qui n'ont que leur corps à conserver, s'occupent continuellement àchercher de quoi le nourrir; mais les hommes, dont la principale partie est l'esprit, devraient employer leursprincipaux soins à la recherche de la sagesse, qui en est la vraie nourriture.

».

René Descartes. Proposition de plan. 1.

Pourquoi philosopher ? Pour civiliser les peuples ? · Le philosophe n'est pas un inutile.

Il est au contraire nécessaire à la survie de l'état.

C'est, en résumé, ce que nous dis en premier lieu Descartes.

La philosophie et le philosophe sont plus qu'utilesà un état : ils lui sont nécessaires. · Le ton que donne Descartes ici est provocateur : il décrit ce qui fait la fortune et la gloire d'un pays.

Ce ne sont donc ni les conquêtes, ni les armées.

Mais non plus les monarques ou autresdirigeants. · La remise en cause par Descartes signale une des attaques que l'on fait souvent (trop ?) au philosophe : il est totalement inutile dès lors qu'un pays en affronte un autre.

Les penseurs sont uneressource humaine (pour utiliser un anachronisme) des plus faibles. · Nous retiendrons donc de cette première partie que la première fonction que l'on peut attribuer à la philosophie est celle qui, d'une certaine façon, est la plus visible : elle définit l'avancée culturelled'un peuple. · C'est ce que chacun peut constater et comprendre.

C'est aussi ce qui justifie la suprématie d'un peuple sur d'autres, dit barbares.

La philosophie différencie donc les humains entre eux, et désignesles civilisations les plus avancées, les plus à même de diriger les autres. 2.

Pourquoi philosopher ? Pour soi même ? · En second lieu, pour dire à quoi sert la philosophie, Descartes se positionne du point de vue de l'individu.

Le philosophe fait ici un recentrage.

Passant de l'utilité pour l'ensemble du peuple à avoir enson sein des philosophes, il aborde la question d'être philosophe pour chaque homme. · Le processus engagé par Descartes ici nous mène donc à une utilité de la philosophie pour chacun, non en ce qu'on lui enseigne, mais en ce que chacun se doit de la pratiquer. · Nous avons dans cette partie une référence claire à la caverne de Platon, décrite dans La République .

Dans cette œuvre, le philosophe devait aider les hommes à quitter les images pour voir la vérité. · Descartes reprend cette idée, en tenant clairement que l'homme doit voir par lui-même, être à même d'être philosophe et non pas de suivre la philosophie.

Ce passage dénote une sortie desanciennes méthodes. · René Descartes est un moderne.

Il s'oppose à ce qu'il a apprit (dans le reste de l'œuvre dont ce passage est tiré, entre autres) par ses professeurs.

Descartes pose le principe de désapprendre pourmieux apprendre. · La philosophie doit donc être une « œuvre » personnelle.

Mais en plus de cela, l'homme doit philosopher pour voir, pour vivre.

Ne pas philosopher c'est refuser d'ouvrir les yeux, c'est refuser la. »

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