Devoir de Philosophie

Devons-nous aimer ?

Publié le 27/02/2008

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Car si la loi morale nous exhorte à ne jamais considérer autrui comme un moyen mais toujours comme une fin, quelle meilleure garantie que l'amour? En effet, l'amour est un sentiment qui affecte le sujet dans son individualité et qui permet de la dépasser pour « se mettre à la place de l'autre », phénomène qui semble la condition à toute moralité. III. La dialectique de l'amour: de l'asservissement animal aux idées. On arrive avec ce qui précède à un antagonisme a première vue insoluble et fécond: d'une part l'amour nous asservit à notre animalité, et d'autre part il est le sentiment moral par excellence. Il s'agit désormais de voir dans quelle mesure on doit aimer au sens moral du terme, et de mettre en lumière la dialectique à l'oeuvre dans l'amour. Car si l'amour est asservissement et irrationalité, il n'en demeure pas moins qu'il peut et doit être le sentiment moral et rationnel le plus fort. D'où l'idée que l'on doit aimer (avec devoir au sens de choix moral). Platon, dans le banquet, rend explicite cette dialectique à l'oeuvre dans l'amour. Diotime (un personnage) explique que l'amour connaît différentes phases.

La morale chrétienne est ambivalente sur la question de l'amour. Car si elle condamne le désir charnel (qui à nous autre terriens semble être partie intégrante du sentiment amoureux), elle défend en même temps l'idée que dieu est amour et que nous devons (au sens de devoir moral du terme) aimer notre prochain. Si la distinction entre amour perverti par le désir et amour moral semble théologiquement claire, il n'en demeure pas moins que dans l'expérience quotidienne, ils sont confondus. C'est pourquoi il semble pertinent de se poser la question de savoir si on doit aimer. Le problème semble résider dans le terme de devoir, car il a deux sens distincts: d'une part on peut se poser la question de savoir si on doit aimer dans le sens où nous y sommes nécessairement condamnés du fait de notre nature (devoir au sens de nécessité). D'autre part, la question du « devoir aimer « a un enjeu moral: le choix d'aimer est-il un choix moral (devoir au sens de devoir moral)?

L'enjeu qui se dessine derrière cette distinction est celui de la définition de ce que c'est qu'aimer: est-ce une caractéristique naturelle de l'homme, est-ce un choix, permet-il l'accès à la moralité, est-il un asservissement à l'animalité et l'irrationnalité...?

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