Devoir de Philosophie

Devons-nous aimer ?

Publié le 10/10/2013

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Or nous ne pouvons aimer sur commande, fût-elle rationnelle. L'amour, s'il existe, est en effet toujours subjectivement (du point de vue du sujet aimant), l'amour d'un individu aimant, considéré dans sa singularité, qui pâtit lui-même de qui il est : les raisons pour lesquelles nous aimons ne peuvent se commander car elles ne dépendent pas de nous, c'est-à-dire plus exactement de notre liberté, parce qu'elles sont irrationnelles, dépendant finalement de ce " qui ", étranger à la raison, que nous sommes sans pouvoir le connaître objectivement.

« CORRIGÉ conduire à lui refuser l'extension conférée par l'usage (par exemple : un amour qui manque au respect ne peut être de l'ordre de l'amour).

• Peut-il peut toujours avoir deux sens : « est-il capable de », « est-il auto­ risé à » (selon la raison, seule autorité philosophique).

• Un devoir doit être, dans sa particularité qu'il tient de sa matérialité, com­ patible avec la forme ou l'idée de devoir (le devoir, qui substantive le verbe devoir) c'est-à-dire l'obligation morale considérée en elle-même, catégori­ quement (tu dois parce que tu dois) et non, comme un simple conseil, hypothétiquement (si tu veux, alors tu dois ...

).

Le devoir peut donc être défini comme nécessité morale, donc finalement comme expression morale de la raison elle-même (la raison étant la faculté de l'universel parce que du nécessaire) dans son usage pratique (c'est-à-dire en tant qu'elle règle l'action ou les conduites) : un devoir est une obligation à laquelle je (la raison en moi) ne peux pas ne pas m'obliger.

Présupposés • L'amour a une réalité indépendamment de la multiplicité de ses formes.

• Nous avons des devoirs (l'idée même de devoir est légitime), la question étant de savoir si l'amour peut être l'un d'eux.

• Si l'on doute que l'amour puisse être un devoir c'est qu'on lui suppose une nature rationnelle, qui le rendrait incompatible avec l'amour (de par sa nature sensible ou sentimentale).

" Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas» pourrait-on dire avec Pascal (bien qu'en tirant la formule de son contexte).

• Si l'on doute que l'amour puisse être un devoir c'est qu'en dépit d'un certain bon sens, dont on vient de se faire l'écho, il est de fait ainsi consi­ déré.

La question n'est en effet pas de savoir si l'on doit aimer mais si l'on peut affirmer que l'on doit aimer, ce qui suppose qu'on l'affirme.

• «On » désigne d'abord une certaine morale, en l'occurrence (d'inspiration) chrétienne, qui fait du commandement d'amour (« tu aimeras ton prochain comme toi-même ») son principe.

• Mais si la référence au christianisme, donc à la notion de religion, est féconde, elle n'est pourtant pas nécessaire : l'attitude récriminatrice du mal­ aimé qui estime injuste qu'on ne l'aime pas (ou que l'amour lui est dû) pour­ rait initier le questionnement.

Problème C'est celui de l'hétérogénéité (différence de nature) entre la raison, faculté de devoir, et la sensibilité, qui semble condamner la raison à ne pouvoir ins­ pirer (ni d'ailleurs contraindre) nos sentiments, donc à rester impuissante, à LA RELIGION• SUJET 111 aa. »

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