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Devrait-on apprendre à penser ?

Publié le 19/06/2010

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La méthode ne rend que plus « apte « celui qui a le don d'inventer : elle nous perfectionne, mais elle n'est pas améliorable. Dans le Discours de la méthode,  Descartes écrit : « Ainsi mon dessein n'est pas d'enseigner ici la méthode que chacun doit suivre pour bien conduire sa raison, mais de faire voir en quelle sorte j'ai tâché de conduire la mienne. « Il n'y a donc pas de procédés communicables pour aboutir à l'invention. Pour Leibniz au contraire de Descartes, la méthode doit être une technique. Apprendre consiste à faire un inventaire exact de toutes les connaissances acquises mais dispersées et mal rangées. Au lieu de confier la méthode au hasard, comme le fait Descartes, il faut formaliser l'ordre des raisons par des signes concrets que chacun pourra combiner selon certaines règles d'où la possibilité d'apprendre à inventer. Alors que la méthode de Descartes se veut un art d'inventer, l'art combinatoire leibnizien veut une clef de l'art d'inventer. Leibniz écrit : « Il est manifeste que si l'on pouvait trouver des caractères ou signes propres à exprimer toutes nos pensées, aussi nettement et exactement que l'arithmétique exprime les nombres, on pourrait faire en toutes les matières en tant qu'elles sont sujettes au raisonnement tout ce qu'on peut faire en arithmétique et en géométrie «. On le constate donc l'expression « apprendre à penser « est le lieu d'une controverse dans l'histoire de la philosophie entre Descartes et Leibniz, pour qui la définition même du mot « méthode « relativement à cet « apprendre à penser « est tendu entre l'apprentissage technique et la conversion de l'esprit. Cette tension de l'apprentissage dans ce « dialogue « entre Descartes et Leibniz soulève donc la question de savoir si l' « apprendre à penser « renvoie à une histoire ou à un développement.

« ».Mais s'il apparaît qu'on apprend bien à penser, peut-on pour autant réduire cet acte à une « méthode » deraisonnement ? L'expression « apprendre à penser » a fait se confronter deux grands philosophes : Descartes et Leibniz.

PourDescartes l'art de penser se renvoie à l'esprit et aux parcelles innées de raison que chaque homme possèdenaturellement.

Descartes propose un discours de la méthode et fait donc une place à l'art du raisonnement droit,mais la méthode qu'il préconise est en rapport avec la méthode originaire et fondatrice : celle de la conversion del'esprit et du doute volontaire.

La méthode ne rend que plus « apte » celui qui a le don d'inventer : elle nousperfectionne, mais elle n'est pas améliorable.

Dans le Discours de la méthode, Descartes écrit : « Ainsi mon desseinn'est pas d'enseigner ici la méthode que chacun doit suivre pour bien conduire sa raison, mais de faire voir en quellesorte j'ai tâché de conduire la mienne.

» Il n'y a donc pas de procédés communicables pour aboutir à l'invention.Pour Leibniz au contraire de Descartes, la méthode doit être une technique.

Apprendre consiste à faire un inventaireexact de toutes les connaissances acquises mais dispersées et mal rangées.

Au lieu de confier la méthode auhasard, comme le fait Descartes, il faut formaliser l'ordre des raisons par des signes concrets que chacun pourracombiner selon certaines règles d'où la possibilité d'apprendre à inventer.

Alors que la méthode de Descartes se veutun art d'inventer, l'art combinatoire leibnizien veut une clef de l'art d'inventer.

Leibniz écrit : « Il est manifeste quesi l'on pouvait trouver des caractères ou signes propres à exprimer toutes nos pensées, aussi nettement etexactement que l'arithmétique exprime les nombres, on pourrait faire en toutes les matières en tant qu'elles sontsujettes au raisonnement tout ce qu'on peut faire en arithmétique et en géométrie ».

On le constate doncl'expression « apprendre à penser » est le lieu d'une controverse dans l'histoire de la philosophie entre Descartes etLeibniz, pour qui la définition même du mot « méthode » relativement à cet « apprendre à penser » est tendu entrel'apprentissage technique et la conversion de l'esprit.Cette tension de l'apprentissage dans ce « dialogue » entre Descartes et Leibniz soulève donc la question de savoirsi l' « apprendre à penser » renvoie à une histoire ou à un développement. On comprend désormais la signification des attaques de Hegel contre le calculemus leibnizien, contre l'extériorité ducalcul en général, et la nécessité, pour apprendre à penser de ne réduire en aucun cas le penser à un art de bienraisonner, à une limitation par un être extérieur auquel la pensée s'appliquerait.

Ce que Hegel critique donc dans laconception leibnizienne de l'apprendre à penser, c'est qu'elle ne présente du « penser » qu'une conceptiontechnicienne, l'objet d'un véritable « apprendre » se confirmant lui-même en tant que tel par son inscription dansune « histoire », voire dans un progrès.

Pour Hegel, inscrire l'apprendre à penser dans une histoire ne peut se fairequ'au prix d'une « dérivation » de l'acte de penser dans l'acte de connaître ou de raisonner.

Or, l'acte d'apprendre seconfond en quelque sorte avec le penser lui-même, ou plutôt apprendre est le processus même de la pensée endevenir.

Si bien qu'on ne peut séparer l'acte de pensée et l'acte d'apprendre comme si ce dernier précédait lapensée en tant que telle.

Si l'apprendre à penser ne renvoie pas à une histoire, c'est qu'il est plutôt de l'ordre d'undéveloppement : il ne s'agit pas seulement dans l'apprendre à penser d'appliquer à une représentation la forme d'unsavoir ou d'un jugement, mais de manifester ce qui rend raison de tout jugement, et qui est toujours déjà là,d'aucun temps ni d'aucune époque.

Soit un exemple : efforçons-nous de penser la liberté, c'est-à-dire de dépasserles diverses représentations ou les divers jugements que nous pourrions en former.

C'est le travail de transformationd'une représentation en pensée : a) la représentation de l'opinion : être libre, c'est faire ce que l'on désire.

b) lareprésentation du jugement : être libre, c'est faire ce que l'on veut.

c) La pensée de la liberté : être libre, c'estexprimer une libre nécessité.L'apprendre à penser se présente donc bien comme un travail qui s'appréhende comme un processus dedéveloppement, par lequel le penser s'affirme contre la représentation et le jugement.

La pensée est donc elle-même un processus d'apprentissage, dans le sens où il n'y a de véritable apprendre que l'apprendre à penser.

L'acted'apprendre ne précède donc pas la pensée, de la même manière que l'acte de pensée n'est pas extérieur àl'apprentissage : apprendre à penser n'est en fait pas autre chose que le processus de la pensée effective.

PourHegel, pensée et apprentissage sont fondamentalement unis en ce qu'ils relèvent d'un même processus, dans lequell'esprit, l'effectif, est à lui-même son propre sujet.

Si l'on peut encore parler d'apprentissage avec Hegel, c'est àcondition de préciser que celui-ci est inséparable de la pensée dans laquelle il s'accomplit, c'est-à-dire qu'il ne vientni avant elle ni après elle, mais avec elle. En définitive, nous pouvons dire que tout homme possède la faculté de penser, mais que la pensée n'est au seuil dela vie de chaque homme qu'à l'état de simple possibilité.

A sa naissance, l'homme peut potentiellement penser, maisil doit apprendre à réaliser effectivement sa pensée et la développer jusqu'à atteindre la pensée conceptuelle : laforme la plus achevée.

L'apprentissage joue donc un rôle déterminant dans l'acquisition de la pensée, ce qui pose legrave problème du conditionnement des esprits, car en apprenant à penser l'homme apprend des schémas et desmodes de pensée dont il risque de rester prisonnier.

Quoiqu'il en soit, l'effort d'apprendre à penser permet l'ouverturesur deux illusions fondamentales : l'homme ne sait pas penser par lui-même ; il lui faut véritablement apprendrel'acte de penser ; apprendre ne consiste pas simplement à acquérir un savoir ou à accumuler des connaissances ; etque cet acte n'est ni antérieur ni postérieur à la pensée mais lui est associé.. »

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