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Dieu comme substance éternelle d'ARISTOTE

Publié le 09/01/2020

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dieu

Aristote dégage dans ce texte la nécessité de concevoir un Principe premier et éternel « auquel sont suspendus le Ciel et la nature ». La vie d'un tel Principe réalise la plus haute perfection car elle est sans début ni fin et ne connaît ni la génération ni la corruption. Nous qui sommes finis ne pouvons accéder que passagèrement à la contemplation du Bien souverain dont le temps nous sépare.

Si donc Dieu a toujours la joie que nous ne possédons qu’à certains moments, cela est admirable, mais s’il l’a bien plus grande, cela est plus admirable encore. Or c’est ainsi qu’il l’a. La vie aussi appartient à Dieu, car l’acte de l’intelligence est vie, et Dieu est cet acte même ; cet acte subsistant en soi, telle est sa vie parfaite et éternelle. Ainsi appelons-nous Dieu un Vivant éternel parfait ; la vie et la durée continue et éternelle appartient donc à Dieu, car c’est cela même qui est Dieu [...]. La semence provient d’autres individus qui sont antérieurs et parfaits, et le principe n’est pas la semence, mais l’être parfait ; ainsi l’on peut dire que l’homme est antérieur à la semence, non pas l’homme qui vient de la semence, mais un autre, dont la semence provient.

Qu’il y ait une substance qui soit éternelle, immobile et séparée des êtres sensibles, c’est ce qui résulte manifestement de ce que nous venons de dire. Il a été démontré aussi que cette substance ne peut avoir aucune étendue, mais qu’elle est impartageable et indivisible : elle meut, en effet, durant un temps infini, mais rien de fini n’a une puissance infinie, et, tandis que toute étendue ne pourrait être qu’infinie ou finie, cette substance ne peut, pour la raison qui précède, avoir une étendue finie, et elle ne peut avoir une étendue infinie parce qu’il n’y a absolument pas d’étendue infinie. Mais nous avons démontré aussi qu’elle est impassible et inaltérable, car tous les autres mouvements sont dérivés du mouvement local.

Aristote, Métaphysique, livre L 7,1072 b20-1073 a 10, trad. J. Tricot, Éd. Vrin, 1948, pp. 175-176.

dieu

« POUR MIEUX COMPRENDRE LE TEXTE Aristote insis te ici sur les caractéristiques ontolo­ giques du principe absolu, c'est-à-d ire de la cause de tous les étants .

Cet Être premier est immobile , non étendu (non spatial) , éternel .

L'Ëtre premier est une substance impassib le.

non sujette au changement.

qu i ne connaît ni la naissance (elle est la semence de tout ce qui est sans avoir été elle -même produite par une semence), ni la mort.

Cette substance est nécessai rement séparée des êtres sens ibles.

Le temps, parce qu'i l est à la fois éta nt et non-étant, « ne semble pas pouvo ir participer à la substance », dit Aristote .

Comment ce qui est « composé de non-étants » (d'ins­ tants) pourrait-il avoir la stabi lité , la constance de la sub­ stance éternelle et séparée? Dès lors , l'essence obscure du temps est ontologiquement subordonnée au Principe premier.

La seu le manière de penser le temps rev ient à dégager ses caractérist iques par contraste négatif avec celles de l'éternité .

Le présent de l'éternité , en comparai ­ son avec le ·présent tempo rel, est sans pa ssé et sans futur.

La pensée divine « se pense elle-même pendant toute l'éternité »alors que l'intelligence humaine ne sais it le Bien que« pendant quelques moments fugitifs ».. »

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