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Dieu est-il la cause absolue ?

Publié le 31/07/2004

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dieu

[Il n'y a qu'une seule cause au sens rigoureux du terme, c'est-à-dire cause efficiente, et c'est Dieu. Dieu seul possède l'efficace, la puissance d'agir. Les «causes naturelles« ne sont que les «occasions« de son action.]  La toute-puissance souveraine de Dieu est absolue Dieu seul est créateur. Imaginer qu'il y a dans la nature des causes efficaces, c'est blasphémer. C'est supposer de petites divinités à l'oeuvre dans les choses, c'est sombrer dans le paganisme. Pour Malebranche, inventeur de l'occasionnalisme, Dieu n'est pas seulement l'unique objet de la connaissance, il est la seule cause qui agisse dans l'univers. L'occasionnalisme est une position philosophique extrêmement simple, connue chez Malebranche mais il y en d'autres formes plus mystiques par exemple chez Arnold van Geulincx, un auteur hollandais d'avant Spinoza. L'occasionnalisme consiste à dire que Dieu agit partout, mais à l'occasion de ce que font les créatures. C'est une manière de faire entrer en quelque sorte la présence absolue et principielle de Dieu dans les actions de détail et les interactions causales qui se passent dans la nature, en sorte qu'il n'y a pas un abîme entre ce qui est naturant et ce qui est naturé.

dieu

« [La réduction à une cause unique, absolue et divine interdit de comprendre le monde, dont l'unitérationnelle est partielle.

Il y a une place pour la liberté et l'initiative humaines ainsi que pour l'aléatoire et pour le contingent.] La seule volonté divine ne peut pas tout expliquerLa théorie des «causes occasionnelles» soulève même des difficultés d'ordre théologique, car si Dieu estl'unique cause de toutes choses, il l'est aussi du mal.

Supposons que j'éprouve un vif attrait pour la femme d'unami.

Est-ce Dieu qui, à l'occasion de mon désir, va accomplir l'adultère ? Si Dieu fait tout, il est donc l'auteur etle responsable du vice et du péché! La volonté de Dieu, cet asile d'ignorance « Et il ne faut pas oublier ici que les partisans de cette doctrine, qui ont voulu faire étalage de leur talent en assignant des fins aux choses, ont, pour prouver leur doctrine, apporté un nouveau moded'argumentation : la réduction, non à l'impossible, mais à l'ignorance ; ce qui montre qu'il n'y avait aucunautre moyen d'argumenter en faveur de cette doctrine.

Si, par exemple, une pierre est tombée d'un toitsur la tête de quelqu'un et l'a tué, ils démontreront que la pierre est tombée pour tuer l'homme, de lafaçon suivante : si, en effet, elle n'est pas tombée à cette fin par la volonté de Dieu, comment tant decirconstances ont-elles pu concourir par hasard ? Vous répondrez peut-être que c'est arrivé parce que levent soufflait et que l'homme passait par là.

Mais ils insisteront : pourquoi le vent soufflait-il à cemoment-là ? Pourquoi l'homme passait-il par là à ce même moment ? Si vous répondez de nouveau que levent s'est levé parce que la veille, par un temps encore calme, la mer avait commencé à s'agiter, et quel'homme avait été invité par un ami, ils insisteront de nouveau, car ils ne sont jamais à court dequestion : pourquoi donc la mer était-elle agitée ? Pourquoi l'homme a-t-il été invité à ce moment-là ? etils ne cesseront ainsi de vous interroger sur les causes des causes, jusqu'à ce que vous vous soyezréfugié dans la volonté de Dieu, cet asile d'ignorance.

» C'est après avoir exposé sa propre conception de Dieu que Spinoza s'attaque à la compréhension traditionnelle de Dieu comme roi ou seigneur , imposant ses volontés aux hommes.

« La volonté de Dieu , cet asile d'ignorance » écrit-il dans l'appendice au livre 1 de l' « Ethique », entendant montrer que la conception vulgaire de Dieu , non contente d'être anthropomorphique, dégénère en superstition etmaintient les hommes dans une ignorance qui profite au pouvoir religieux. Pour Spinoza , Dieu n'est pas une personne, mais il se définit par la formule « Deus sive natura » : « Dieu ou la nature ».

Dieu est la force qui produit la totalité de la nature et des êtres : « il est la cause libre de toutes choses [...] tout est en Dieu et dépend de lui ». Après avoir justifié son concept de Dieu , Spinoza entreprend de réfuter les préjugés des hommes au sujet de la divinité. « Tous ceux que j'entreprends de signaler ici [les fausses opinions] dépendent d'ailleurs d'un seul, consistant en ce que leshommes supposent communément que toutes les choses de la natureagissent comme eux en vue d'une fin, et vont jusqu'à tenir pour certainque Dieu lui-même dirige tout vers une certaine fin. » Tous les préjugés des hommes reposent donc sur une conception anthropomorphique de la nature (« Les hommes supposent communément que toutes les choses de la nature agissent comme eux en vue d'unefin »), qui culmine dans l'idée que Dieu agit comme un être humain : il est pourvu d'une volonté et dirige tout selon ses buts et ses fins.

Dès lors tout phénomène naturel sera compris comme s'expliquant par la volonté deDieu . Il deviendra donc impossible d'expliquer la nature par elle-même : tout phénomène (une maladie par exemple) ne sera pas compris par ses causes naturelles, mais saisi comme manifestation, comme signe de lavolonté divine (la colère de Dieu , qui pour punir les hommes leur envoie la maladie en question). Il vaut la peine de suivre la démonstration de Spinoza .

Celui-ci pose en principe un fait indéniable, celui qui veut que : « Tous les hommes naissent sans aucune connaissance des causes des choses, et que tous ont. »

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