« Dieu ? Je n'ai pas besoin de cette hypothèse ! » LAPLACE

« concerné par Dieu, si vous vous moquez éperdument de savoir s'il existe OU NON, si Dieu ne vous pose pas de question grave, si vraiment ce n'est pas votre problème, alors, et dans ce cas, vous pouvez vous dire A-GNOS-TIQUE.

Ce mot vient du grec, et veut dire «a» (privatif) -QUI N'A PAS - («gnose» signifiant le savoir, la connaissance) - LA CONNAISSANCE de ce problème.

Pourquoi AGNOSTIQUE et non pas tout simplement athée ? Parce que l'athée prend position contre Dieu : il est sûr que Dieu n'existe pas.

Il n'est pas indifférent au problème : il est concerné.

Pour lui, le problème de Dieu va se poser et même s'imposera avec une rare insistance.

Et c'est après mûre réflexion que l'athée conclura à l'inexistence de Dieu.

Tout au contraire, l'agnostique ne prend pas parti : il lui est indifférent que l'on puisse croire ou ne pas croire en Dieu.

La position de l'agnostique est illustrée par exemple par Denis Diderot (2) qui dans ses Pensées Philosophiques écrit : « il est important de ne pas prendre de la ciguë pour du persil, mais non de croire ou de ne pas croire en Dieu ».

Beaucoup de gens croient tout bonnement que Dieu existe.

Mais pour eux cela ne fait pas vraiment problème.

Ils refusent en fait que l'on pose le problème de l'existence ou de l'inexistence d'un être suprême.

Il est l'évidence même.

Rabelais parlait de ces « matières de bréviaire » en les opposant aux problèmes philosophiques.

Descartes, lui, fait allusion à « la foi du charbonnier » et prétend « pratiquer la religion de [sa] nourrice ».

Plus près de nous, un grand nombre de chrétiens pratiquent modérément une religion peu contraignante en avouant « avoir (2) Diderot (1713-1784) co-fondateur avec d'Alembert de l'Ency­ clopédie qui fut, avec Voltaire et Rousseau, l'un des trois plus grands philosophes français du XVIII" siècle.

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