Devoir de Philosophie

Dissiper une illusion, est-ce seulement corriger une erreur ?

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

illusion

Cependant, une fois réfutée par le savoir des astronomes, cette illusion persiste : malgré notre connaissance de la vraie distance du soleil à la Terre, « nous n'imaginerons pas moins qu'il est proche «. La connaissance vraie ne fait pas disparaître la perception illusoire.

[II. Perception et jugement]

- Exemple d'illusion simple : celles des sens. Elles concernent la perception, donc une relation avec « le réel « (et non avec la vérité).

- Référence à Descartes : pour échapper à la tromperie provoquée par les sens, il faut « suspendre le jugement «. Je vois que le bâton plongé dans l'eau est « cassé «, mais je n'adhère plus à ce que je vois. Il y a ainsi suppression de l'erreur du jugement, tandis que la perception suggère toujours la même illusion. "Mais, parce que nous savons que l'erreur dépend de notre volonté, et que personne n'a la volonté de se tromper, on s'étonnera peut-être qu'il y ait de l'erreur en nos jugements. Mais il faut remarquer qu'il y a bien de la différence entre vouloir être trompé et vouloir donner son consentement à des opinions qui sont cause que nous nous trompons quelquefois.

Dire que Napoléon est mort à l’île d’Elbe, c’est commettre une erreur, tandis que dire qu’on est Napoléon, c’est être dans l’illusion. On voit aussitôt que le défaut (de vérité, de réalité) exprimé par une distance plus ou moins grande (par rapport à la réalité, à la vérité) n’est pas le même dans les deux cas.

illusion

« "Mais, parce que nous savons que l'erreur dépend de notre volonté, etque personne n'a la volonté de se tromper, on s'étonnera peut-êtrequ'il y ait de l'erreur en nos jugements.

Mais il faut remarquer qu'il y abien de la différence entre vouloir être trompé et vouloir donner sonconsentement à des opinions qui sont cause que nous nous tromponsquelquefois.

Car encore qu'il n'y ait personne qui veuille expressémentse méprendre, il ne s'en trouve presque pas un qui ne veuille donnerson consentement des choses qu'il ne connaît pas distinctement : etmême il arrive souvent que c'est le désir de connaître la vérité qui faitque ceux qui ne savent pas l'ordre qu'il faut tenir pour la recherchermanquent de la trouver et se trompent, cause qu'il les incite àprécipiter leurs jugements, et prendre des choses pour vraies,desquelles ils n'ont pas assez de connaissance." DESCARTES Dans un texte consacré au thème de l'erreur, Descartes se demandecomment l'erreur est possible.

Son existence pose en effet un problème dansla mesure où elle est contraire au désir de connaître la vérité que l'on peutobserver en chacun.

Comment l'erreur peut-elle exister puisqu'elle n'est jamaisvoulue ? Et, puisqu'en dépit de ce désir elle existe, à quoi est-elle due ?Ce que soutient Descartes, c'est, paradoxalement, que la cause de noserreurs est le désir de connaître la vérité lui-même, en ce qu'il nous fait nous précipiter dans nos jugements.En quoi consiste exactement le problème que pose l'existence de l'erreur ? Comment est-elle possible malgré lavolonté de ne pas se tromper ? En quoi peut-on dire que c'est la volonté de connaître la vérité qui est à l'origine del'erreur ? Au moyen d'un raisonnement, Descartes pose un problème par lequel l'existence de l'erreur, pourtant si familière,devient un sujet d'étonnement :"Mais, parce que nous savons que l'erreur dépend de notre volonté, et que personne n'a la volonté de se tromper,on s'étonnera peut-être qu'il y ait de l'erreur en nos jugements." Reformulation-explicitation. On peut constater que personne ne veut se tromper, ne souhaite délibérément être dans l'erreur.

Pourtant, on doitaussi constater qu'il arrive que l'on se trompe, que l'erreur existe quoique personne ne la veuille.

Or, l'erreur dépendde nous, de notre volonté.

Alors comment est-il possible que nous nous trompions, qu'il y ait de l'erreur puisqu'ilsemble que nous pouvons et que nous voulons l'éviter ? Explication. Une erreur, c'est une proposition fausse, c'est-à-dire non conforme à la réalité à propos de laquelle elle seprononce, mais que j'ignore comme fausse, que je tiens pour vraie, que j'affirme comme vraie.

Une erreur n'est pasun mensonge : lorsque je mens, je sais que ce que j'affirme est faux, ce n'est pas le cas lorsque je me trompe. Mais en quoi peut-on dire que l'erreur est en rapport avec la volonté ? Vouloir, n'est-ce pas agir de manièredélibérée, sans contrainte extérieure, sans y être forcé ou obligé, en un mot librement ? Agir librement et non pasjuger ou affirmer librement ? Certes, mais, lorsque je me trompe, ne le fais-je pas tout aussi délibérément ? Lorsquej'affirme comme vrai quelque chose qui est faux sans que je le sache, c'est moi qui l'affirme, sans contrainteextérieure, et, par-là librement, donc volontairement.

De sorte que la seule cause possible de l'erreur, c'est bien lavolonté.

Non que je me trompe volontairement, en connaissance de cause, mais je ne suis jamais forcé de metromper.

Se tromper n'est pas être abusé par quelqu'un d'autre, ce n'est pas être victime d'une illusion trompeuse,c'est librement prendre le faux pour vrai.

Lorsque je me trompe, c'est bien moi qui me trompe moi-même en affirmantvolontairement que quelque chose est vrai, alors que c'est faux.

L'erreur dépend donc bien de la volonté.

De sorteque lorsque je me trompe, j'en suis le seul responsable.

Rien ni personne ne peut être tenu pour la cause de meserreurs, pour coupable. Mais pourtant, "personne n'a la volonté de se tromper".

Il ne se rencontre personne qui souhaite être dans l'erreurdélibérément, qui souhaite s'abuser lui-même.

On pourrait dire au contraire donc, en donnant à cette propositionune tournure affirmative, que tout le monde veut la vérité, c'est-à-dire aspire à connaître la vérité, désire la vérité.Mais par-là, on peut comprendre qu'ici le mot volonté n'a pas tout à fait le même sens qu'auparavant : il désignenon plus un acte libre, accompli sans contrainte, mais un désir, celui de connaître la vérité comme il sera dit plus loindans le texte.

Or, le désir se distingue de la volonté en ce qu'il nous fait tendre malgré nous, indépendamment detoute décision volontaire vers un but déterminé, sa satisfaction.

Mais alors pourquoi parler néanmoins de volonté deconnaître la vérité puisqu'il s'agit d'un désir qui nous porte vers des choses que nous ne connaissons pas encore etnon d'un acte de la volonté qui lui concerne ce que nous avons déjà à l'esprit ? Parce que ce désir ne s'oppose enrien à ce que nous pouvons librement vouloir puisque la vérité n'est pas dénuée de valeur pour nous.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles