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Dois-je attendre des autres qu'ils me disent qui je suis ?

Publié le 01/08/2010

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 La question « qui je suis « implique une connaissance profonde du moi et suppose alors l’existence d’une telle entité. Plus simplement, la question porte sur la connaissance de soi ou qu’autrui a de nous. Or connaître c’est comprendre, saisir de l’intérieur, reconnaître ce qui fait que je suis moi, unique et individuel. Mais surtout, connaître quelqu’un, c’est être lucide envers lui. Très simplement cela peut se décliner aussi comme savoir d’où l’on vient (une histoire personnelle, des racines, un arbre généalogique). Mais ici, le point essentiel est de prendre le verbe « se connaître « dans toute sa radicalité. Se connaître consiste en une recherche intime avec soi-même : une introspection devant mettre à jour notre être profond et intime ; d’une certaine manière le mettre à nue. Il s’agit de se rendre intelligible à soi-même. Mais si l’introspection semble bien être un moyen de se connaître soi-même, cette méthode peut être faillible puisque l’on est juge et jugé. Autrui pourrait avoir cette objectivité d’où la question : « dois-je attendre des autres qu’ils me disent qui je suis ? «

            Si autrui peut tenter de me dire qui je suis (1ère partie), l’introspection semble plus propice à dévoiler mon moi intérieur (2nd partie), à moins que ce substantialisme ne soit qu’une illusion (3ème partie).

« a) L'introspection peut être entendue comme un moyen interne de se connaître soi-même.

Or se connaître soi-même c'est se comprendre, se saisir de l'intérieur, reconnaître ce qui fait que je suis moi, unique et individuel.

Onpeut effectivement se souvenir déjà que Socrate dans l'Alcibiade de Platon développait cette maxime delphique à savoir le fameux « connais-toi toi-même ».

Or l'atteindre n'est pas chose aisée mais surtout c'est bien plus uncritique de la fécondité cognitive que produit cette introspection qu'il faut mener et c'est bien ce que l'on peut voiravec Descartes dans les Méditations métaphysiques .

Si l'introspection semble un moyen infaillible de se connaître, il n'en reste pas mois que du point du développement positif de la connaissance de soi l'introspection est quasi nulle.En effet qu'est-ce que nous apprend la méthode introspective chez Descartes : que je suis une chose qui pense.

Orqu'est-ce qu'une chose qui pense ? Comme il le développe dans l'article 9 des Principes de la philosophie : « Mais qu'est-ce donc que je suis ? Une chose qui pense ? Qu'est-ce qu'une chose qui pense ? C'est-à-dire une chose quidoute, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi et qui sent.

[…] Par le mot depenser, j'entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l'apercevons immédiatement par nous-mêmes ;c'est pourquoi non seulement entendre, vouloir, imaginer, mais aussi sentir est la même chose ici que penser.

» Dansce cas, savoir que je suis une chose qui pense ne m'apprend pas grand chose sur ce que je suis.

Elle est doncstérile et quand bien même elle pourrait me donner quelque chose à penser, encore faut-il s'interroger sur lacapacité que nous pouvoir avoir à produire un jugement sur nous-mêmes sans orgueil ou vacuité du moi. b) En effet, c'est face à de tes problèmes et contre la fausse simplicité de l'introspection que va se développer lecourant du béhaviorisme.

Ce courant comme le montre le cas de Carol Tavris et Carole Wade dans Introduction à la psychologie est un refus de la méthode introspective car elle est insuffisante et elle ne peut nous garantir des résultats sûrs.

En effet, ils refusent principalement la possibilité d'atteindre une connaissance de soi par soi comptetenu des difficultés expérimentales que cela suppose et du risque de non-objectivité.

De plus, la connaissance desoi par soi-même n'amène pas on plus nécessairement à une connaissance objective c'est-à-dire à uneconnaissance utile et cela pour de multiples raisons comme l'orgueil ou l'amour de soi.

Avoir une vision objective den'est pas aisée. c) Or comme le rappelle Hegel dans l' Encyclopédie : « L'homme n'est rien d'autre que la série de ses actes ».

Ainsi, à la question « qui suis-je ? », nous recourons à l'introspection.

Mais l'impartialité est impossible puisque nous sommes juge et jugé.

Je ne peux donc meconnaître à l'avance.

Je ne suis que ce que je fais de moi, c'est-à-dire que je détermine par rapport à mes choix.

Dès lors, c'est moi, ma personnalité qui transparaît à travers mes choix qui sont autant d'états de conscienceparticuliers révélant qui je suis, c'est-à-dire mettant un exergue alors un moi profond.

Le moi n'est pas uneinsularité fixe qui ne change pas et c'est pourquoi l'introspection n'est non seulement pas infaillible mais surtoutstérile cognitivement et gnoséologiquement.

Comme le montre Bergson dans la Pensée et mouvant : tout est changement ; le moi y compris.

La réflexion hors de l'action ne peut donc pas comprendre qui je suis puisque le moine se manifeste pas.

Ce que je suis évolue en fonction de mes actions c'est-à-dire que le moi est pris dans la viemême, dans ma vie même.

Le moi est fonction de l'évolution de mon action : « Essayez, en effet, de vousreprésenter aujourd'hui l'action que vous accomplirez demain, même si vous savez ce que vous allez faire.

Votreimagination évoque peut-être le mouvement à exécuter ; mais de ce vous penserez et éprouverez en l'exécutantvous ne pouvez rien savoir aujourd'hui, parce que votre état d'âme comprendra demain toute la vie que vous aurezvécue jusque-là avec, en outre, ce qu'y ajoutera ce moment particulier […] Donc, à supposer que vous sachiez ceque vous ferez demain, vous ne prévoyez de votre action que sa configuration extérieure ; tout effort pour enimaginer d'avance l'intérieur occupera une durée qui, d'allongement en allongement, vous conduira jusqu'au momentoù l'acte s'accomplit et où il ne plus être question de la prévoir ». Transition : Ainsi l'introspection elle-même ne pourrait me fournir une connaissance correcte de ma personne ou de monessence.

Mais si autrui ne le peut ni moi-même ne faut-il pas se demander si tout simplement cette connaissanceest possible ? III – Une connaissance impossible ? a) Et c'est bien toute la question que pose et tente de résoudre Hume dans la section VI, partie IV du livre I du Traité de la nature humaine .

En effet, nous avons une tendance naturelle à croire en l'existence d'un moi.

L'esprit ne saisit jamais rien d'une chose comme le moi en tant que réalité simple et indivisible et ne peut tomber uneperception particulière de cette sorte.

Mais ce qui est intéressant de remarquer dans la formulation même de cettepremière phrase c'est bien le point de vue qui est adopté par Hume ici.

En effet, il parle de pénétrer au plus intimedu moi, or cette référence au moi est sans cesse redoublée sans doute pour en manifester l'absence mais l'on nepeut s'empêcher de considérer la méthode employée comme étant très proche de l'introspection voire de la postureméditative que prend Descartes dans les Méditations.

Or ce recentrement sur l'esprit ne produit pas même la. »

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