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Doit-on lutter contre l'autorité ?

Publié le 10/03/2009

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Doit-on lutter contre l'autorité ?

      La grande revendication des philosophes des Lumières, c'est la loi. Elle représente, elle est, le symbole même de la lutte contre le pouvoir d'un seul, pour un seul, en d'autre terme, le pouvoir arbitraire. La loi est par conséquent inséparable de la notion de liberté. On approuvera alors que c'est de l'autorité politique que naît la liberté de l'individu qui devient alors un citoyen à part entière. Or le lien qui est fait ici va à l'encontre du mouvement populaire qui serait tout à fait prêt à la Révolution pour autant qu'un homme politique, faisant preuve d'autorité, que son statut qui permet d'exercer, établisse de nombreuses lois, en « promettant « à tous ses citoyens qu'ils seraient tout à fait libre ensuite. De là découle un problème fondamental qui vient toucher toutes les catégories d'individus pensant posséder la « liberté « ; à savoir si, lutter contre l'autorité consiste à faire preuve de raison. De là, la raison jouerait le rôle de modérateur en permettant de penser justement notre action comme étant bonne ou mauvaise. Être raisonnable nous pousserait donc à régler un conflit entre deux exigences morales, c'est-à-dire, dans ce cas les normes de la société dans laquelle nous évoluons, qui nous déchire dans notre être pensant ; distinguer le bien du mal, le juste de l'injuste. Il semblerait que l'autorité est une évidente nécessité, mais qui ne va pas de soi.

« position de dominant, s'il est le plus fort, ou en position de dominé s'il est le plus faible.

De là vient l'importancecapitale d'une autorité exercé directement sur l'individu ; elle joue un rôle de protection et garantie donc la libertédu plus faible.

Elle maintient l'organisation sociale, et donc le bien être de chaque individu.

Ce fait se trouve être lathèse principale du Léviathan écrit par Hobbes (durant une époque de guerre civile en Angleterre).

Il explique ici, enquoi l'état de nature est un état de « guerre de chacun contre chacun » (chapitre 23) et c'est pour cette raisonparticulière qu'il faut empêcher l'Homme de s'autodétruire et ainsi instaurer « l'Etat ».

De ce principe, l'autoritédevient donc une nécessité.

En donnant l'accord d'être gouverné, l'ensemble des Hommes devient alors un peuplelibre ; une liberté, de vivre aux côtés d'autres citoyens, durable et réglée par les lois.Mais les lois ne sont-elles pas en totale contradiction avec la notion de liberté ? Dès lors essayons de comprendrece qui semble être, a priori, une aberration.

Le Larousse nous présente la loi comme une « règle établie par l'autoritéde l'Etat » et en aucun cas nous la représente comme restrictive.

Alors n'est-ce pas une erreur d'appréhension quenous faisons quand nous lieons « loi » à « restriction » ? Pour Rousseau le fait de voir les lois comme figuresd'asservissement et donc perte de notre liberté, c'est faire un mauvais jugement… « Il n'y a point de libertésans lois », c'est comme cela que Rousseau s'exprime dans les Lettres écrites sur la montagne.

Il nous montre que sila loi nous paraît restrictive, c'est uniquement parce que nous l'envisageons de l'extérieur, en voyant ce qu'elleinterdit, et non de l'intérieur, pour ce qu'elle autorise ; ce qui menace la liberté est en fait moins la loi que la libertéd'autrui.Ainsi l'autorité que l'on donne à l'Etat n'est en aucun cas un manque de raison qui pousse l'Homme à s'enclaver danssa citoyenneté le privant de sa liberté.

Cette autorité vise immanquablement à un mieux être de l'individu.

L'autorité vient du verbe latin augere qui signifie augmenter, faire grandir, croître.

On pourrait en déduirefacilement que, l'importance de l'autorité consiste en ce qu'elle nous fait évoluer, élever au-dessus de notreanimalité naturelle.Selon Locke, dans Deux traités du gouvernement, il est tout à fait nécessaire de quitter l'état de nature pour avoirun juge impartial, une puissance qui a pour mission de mettre en place les strictes libertés de chacun.

De ladésignation d'un « chef » du peuple, par le peuple, le premier point de vue de cette « augmentation » nous apparaît.En effet, on donne une importance tout à fait particulière à celui qui détient alors l'autorité.

Ce Souverain se trouvechargé de cette mission par le peuple qui l'a choisi pour son prestige, son charisme, et peut devenir admiré ; c'estpourquoi il est élevé au rang de chef.

Il a acquit cette prestance par sa différence traduite en grandeur et il doittout faire pour la conserver, et c'est en cela qu'il se surpasse.

C'est par le fait que ses citoyens le font se sentirsuffisamment grand, qu'il peut voir plus grand encore et donc entraîner ses partisans dans la poursuite de ce qui lesfait se dépasser.On touche alors déjà à la seconde importance que l'autorité donne, mais cette fois au citoyen.

À l'image de l'enfant,du disciple, étant cadré par une autorité qui lui apparaît donc comme supérieure, celui qui est guidé par uneinstance, éduqué, peut voir ce qu'est la vraie liberté de penser et d'agir.

N'est-ce pas, là, ce que Platon, par « lemythe de la caverne » au chapitre VII de La République, veut nous faire comprendre ? Être arraché du faux pouraller vers le véritable, grâce à l'éducation, c'est-à-dire le passage de l'ignorance au savoir.

L'un des prisonnier de lagrotte fasciné par les ombres, projetées sur le mur au fond de cette caverne, dont il ignore l'origine, se voit initiépar une libération forcée.

Une liberté qui le sort alors de son inconnaissance et lui présente la lumière du soleil quiest l'image sensible de l'Idée même de bien.

Alors, ce qui serait le plus raisonnable, l'entendement cherchant le bon,le meilleur pour l'Homme, n'est en aucun cas une lutte contre ces autorités qui visent, elles, à la protection de sessujets et leur éducation.Bien sûr les Hommes rassemblés en un peuple ont la capacité à lutter contre ces autorités si elles semblent troprestrictives, et dominatrices mais il ne faut pas omettre aussi, que ce sont ces mêmes autorités qui donnent auxHommes le droit de lutter contre elles.

Finalement, l'Homme se doit, pour rester libre parmi les Hommes, ne pas lutter contre l'autorité.

Il en est capable eten a tout à fait le droit mais ceci ne serait en aucun cas faire preuve de bon sens.

Aristote avait donc sûrementraison en affirmant que « l'Homme est un être politique qui est naturellement fait pour vivre en société » Ethique àNicomaque, IX.

Nous sommes certainement voués à accepter l'autorité, mais il faut, autant que faire se peut, restervigilant pour en maîtriser les effets qui pourraient nous être néfastes.

Sujet désiré en échange : l'imagination est-elle créatrice ?. »

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