Doit-on parler du goût OU DES GOÛTS ?
Publié le 25/01/2020
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• À la condition de ne pas faire prévaloir ses intérêts personnels dans le jugement de goût, on peut donc s'accorder avec autrui sur la beauté d'une œuvre. C'est en quoi les musées peuvent contribuer à éduquer les goûts : même si on n'aime pas tel portrait de Bacon ou telle sculpture de Giacometti, on peut reconnaître que l'artiste a su saisir le déchirement d'une âme ou la fugacité d'un mouvement. Cependant, l'art ne donne sa pleine saveur que dans le ressenti. C'est uniquement lorsqu'on le goûte, personnellement, que le beau cesse d'être abstrait.
«
Ainsi, toute discussion sur l'art est rendue caduque par le relativisme.
li devient impossible de parler d'œuvres de référence, puisque
chacun a «ses» chef-d'œuvres.
On a perdu le sens de ce qui fait
1- qu'une chose «est» belle.
On a manqué ce que H.
Arendt, dans
~ la Crise de la culture, nomme le «caractère public de la beauté» .
.J
li.Les critè_res du goût esthétique
• Kant le montre dans la Critique de la faculté de juger : il ne faut
pas confondre le beau avec l'agréable et le bon, les goûts sensuel et
moral et le goût esthétique.
Est agréable ce qui plaît et répond à une
attente (un bon plat); est bon ce qui suscite l'estime et l'approbation
(un homme vertueux); mais est beau ce qui «plaît simplement», sans
que son existence ne se relie au moindre intérêt.
La beauté suscite
en l'âme une harmonie des facultés qui est la même pour tous, puis
qu'aucun jugement partial ne s'y mêle.
C'est pourquoi la satisfaction
ressentie est commune à tous: il y a un« sens commun» du beau, un
goût valable pour tous.
• Bien qu'elle soit abstraite, cette thèse présente l'intérêt très
concret d'abolir les barrières entre les classes, les âges, les sexes ...
dans le domaine de l'art.
li peut y avoir des cultures différentes, mais
sur le fond les goûts doivent se rejoindre : si les grattes sont vraiment
de l'art, alors ils le sont au même titre que les Nymphéas de Monnet,
et la musique techno vaut les sonates de Chopin.
Mais Kant montre
bien qu'aucune partialité ne doit être à l'œuvre dans l'appréciation
de la beauté.
Cela exclut aussi bien le snobisme que la démagogie.
•À la condition de ne pas faire prévaloir ses intérêts personnels dans
le jugement de goût, on peut donc s'accorder avec autrui sur la
beauté d'une œuvre.
C'est en quoi les musées peuvent contribuer à
éduquer les goûts : même si on n'aime pas tel portrait de Bacon ou
telle sculpture de Giacometti, on peut reconnaître que l'artiste a su
saisir le déchirement d'une âme ou la fugacité d'un mouvement.
Cependant, l'art ne donne sa pleine saveur que dans le ressenti.
C'est
uniquement lorsqu'on le goûte, personnellement, que le beau cesse
d'être abstrait.
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