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Doit-on satisfaire tous nos désirs ?

Publié le 26/08/2005

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C'est que communément « chacun juge selon son propre sentiment ce qui est bon, ce qui est mauvais », non selon sa droite raison. Or le sentiment, en tant que passion de l'âme, est une « idée inadéquate », c'est-à-dire mutilée et confuse, et qui est donc cause d'erreur et de fausseté. C'est pourquoi les hommes, en croyant observer leur intérêt, désirent souvent comme utile ce qui leur est en fait nuisible.Quoiqu'il en soit, un homme sans désirs ne serait plus un homme. L'élan de la vie nous pousse à désirer sans cesse. Même lorsque nous avons obtenu une chose que nous voulions, nous tournons nos voeux vers autre chose. Renoncer à satisfaire ses désirs, c'est vouloir mourir.La jouissance est le but de la vie J'ai peur que tout désir, toute énergie que je n'aurais pas satisfaits durant ma vie, pour leur survie ne me tourmentent», dit André Gide dans Les Nourritures terrestres. Rejetant le puritanisme chrétien qui considère la satisfaction des désirs comme une faute, Gide, à l'instar des hédonistes, déclare au contraire que le plaisir et la jouissance sont les buts de la vie. L'homme, en tant que vivant, est fortement incliné à poursuivre des buts premiers, ceux qui sont induits par son corps : manger, boire, jouir de son corps sexué.
Ne pas réaliser un désir nous rend frustrés. Pour être vraiment heureux, il faut satisfaire tous ses désirs. Le désir est l'essence même de l'homme. Refouler le désir conduit au malheur et à la névrose. Mais, il est irréaliste de vouloir satisfaire tous ses désirs. Le désir des uns... fait le malheur des autres. Certains désirs sont illusoires et superflus, il est donc sage d'y renoncer.

« La sublimation désigne ce processus psychologique inconscient par lequel certaines pulsions sexuelles ouagressives sont détachées de leur objet et déplacées vers d'autres objets ayant une valeur sociale positive,comme les activités artistiques, intellectuelles ou altruiste.

La sublimation est un cas particulier dudéplacement puisque le but des pulsions n'est plus la réalisation des pulsions mais la réalisation des symbolessociaux à valeur intellectuelle.

C'est un mécanisme de défense efficace, il a une grande valeur pourl'adaptation.

Les pulsions inacceptables sont transformées et orientées vers des buts valorisés socialement. Herbert Marcuse, l'un des maîtres à penser du mouvement de mai 68, condamne la répression sociale du désiret invite la jeunesse à jouir sans entraves.

Se voulant à la fois disciple de Freud et de Marx, Herbert Marcusedéveloppe dans son « Éros et civilisation » (1963), la thèse selon laquelle le principe de réalité, dans lequelFreud a vu la base du développement culturel de l'humanité, devient, dans la société industrielle, sousl'autorité de la classe dominante, un principe d'auto-frustration des Individus.

Une ère de travail mécanisépourrait libérer les forces de l'énergie pulsionnelle.

La sublimation ne cesserait pas, la société ne tomberait pasdans un pansexualisme.

Mais l'énergie érotique libérée deviendrait une force créatrice de culture.

[L'homme n'est pas un animal.

La vie sociale exige qu'il renonce à satisfaire tous ses désirs.

D'ailleurs comme le note Schopenhauer, le désir véhicule souffrance et illusion.] On doit renoncer aux désirs superflus,Ainsi pour Épicure, le plaisir ou la satisfaction du désir est un bien.

Maiss'il affirme que l'homme doit s'employer à rechercher le plaisir pour êtreheureux, il ne doit pas en faire la visée ultime ou le but de toutes sesactions.

Le plaisir ne doit pas être recherché pour lui-même, maisseulement pour éviter la souffrance et avoir la paix de l'âme.

Lebonheur n'est pas le fruit de la luxure : « Ce ne sont pas les beuverieset les orgies continuelles, les jouissances des jeunes garçons et desfemmes, les poissons et autres mets qu'offrent une table de luxueusequi engendrent une vie heureuse, mais la raison vigilante qui rechercheminutieusement les motifs de ce qu'il faut choisir et de ce qu'il fautéviter et qui rejette les vaines opinions, grâce auxquelles le plus grandetrouble s'empare des âmes » (« Lettre à Ménécée »).Aussi Épicure distingue-t-il :• Les désirs naturels et nécessaires au bien-être du corps et de l'âme,qui s'appliquent aux objets susceptibles de supprimer la douleur, tels laboisson qui étanche la soif ou la pain qui calme la faim.• Les désirs naturels et non nécessaires.

Les objets de ces dernierssont, par exemple, les mets délicats qui permettent de varier le plaisir.Ces désirs ne sont naturels que pour autant qu'ils ne se transformentpas en débauche.

Ainsi, le désir sexuel est naturel à condition qu'il nedevienne pas « un appétit violent des plaisirs sexuels assorti de fureuret de tourment ».• Les désirs ni naturels ni nécessaires qu'il faut refouler si l'on veut connaître la sérénité (désirs de gloire, derichesse, d'immortalité, ambition...).

Ces désirs sont de « vaines opinions » qui trouvent leur origine dans lacrainte de la mort, notamment.Épicure nous invite donc à mettre fin à tous les plaisirs non naturels et non nécessaires qui occasionnent leplus souvent des désagréments, des frustrations, qui freinent l'accès à l'ataraxie (absence de trouble ou dedouleur). Seuls les sauvages ne se restreignent pasL'animal, qui est sans conscience morale, s'efforce de satisfaire tous ses instincts.

L'enfant-roi refuse toutecontrariété et veut réaliser immédiatement tous ses désirs.

La vie en société, en revanche, exige de l'hommequ'il renonce à certaines envies.

On ne peut assaillir sexuellement la première personne qui nous plaît, nioccire le voisin parce qu'il nous dérange.

Freud dira: Si la culture a établi le commandement de ne pas tuer levoisin que l'on hait, qui nous fait obstacle et dont on convoite les biens, cela fut manifestement dans l'intérêtde la vie en commun des hommes qui, autrement, serait impraticable.»Pour sa part, Lévi-Strauss verra dans l'interdit du désir d'inceste le trait distinctif du passage de la nature à laculture.Où finit la nature ? Où commence la culture ?Dans « Les structures élémentaires de la parenté », Lévi-Strauss a tenté de répondre à cette doublequestion.La première méthode, dit-il, et la plus simple pour repérer ce qui est naturel en l'homme, consisterait à l'isoler. »

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